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Publié le 25 Juin 2013

Du juste au saint

Ricœur, Rosenzweig et Levinas

par Michaël de Saint-Cheron (*)

Membre de la Commission des Relations avec les ONG, les syndicats et le monde associatif du CRIF, Michaël de Saint-Cheron est un écrivain de talent, spécialiste notamment de Malraux, de Wiesel et de Levinas. Par ailleurs fin connaisseur des civilisations asiatiques et du bouddhisme, on lui doit un remarquable ouvrage sur le mahatma Gandhi, « L'antibiographie d'une grande âme » (1), Michaël de Saint-Cheron est un intellectuel dynamique à la culture aussi vaste que diversifiée.

Le nouveau recueil qu'il nous propose a été confectionné à partir, entre autres, de textes parus dans Le Quotidien de Paris, Tribune Juive et L'Arche ou encore tirés de conférences données par l'auteur. Les chapitres de l'ouvrage sont d'une écriture différente selon qu'ils adoptent un ton franchement philosophique et s'adressent, dès lors à un public plus ciblé ou qu'ils abordent des thèmes sociétaux comme la conversion à la chrétienté ou l'abomination des ghettos et des camps de la mort.


Si, comme le titre l'annonce, l'auteur s'intéresse à Levinas, Ricœur et Rosenzweig, cela ne l'empêche pas de se référer régulièrement à Platon, Adorno, Blanchard, Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, Arendt ou encore Jean Nabert.


Pour comprendre le double échec de la théologie et de la philosophie qu'il constate, l'auteur renvoie à l'étonnant parallèle qui fait, qu'en langue allemande, les mots Erlösung, rédemption et Endlösung, destruction, sont d'une proximité littéralement effarante.


Une lecture parfois ardue, mais très intéressante.


 


Jean-Pierre Allali


(*) Éditions Desclée de Brouwer. Mai 2013. 184 pages. 17 euros.


(1) Éditions Hermann, 2011. Voir notre recension dans la Newsletter du 24-11-2011.