Juifs en France : splendeurs et misères

Les grands maîtres de l'après-guerre y furent formés, sous l'égide de Jacob Gordin et de Léon Askénazi, dit « Manitou », dans un esprit de tradition, ouvert à la pensée philosophique et aux sciences humaines. L'auteur fait une analyse précise et documentée de l'évolution du Colloque des intellectuels juifs : selon elle, il a permis d'éveiller au judaïsme certains intellectuels pour lesquels il n'était qu'une vague réminiscence et de donner une dimension philosophique et un langage universel aux valeurs et à la tradition de ceux qui étaient plus proches du rite. Ce livre important se termine sur la question : quelle transmission aujourd'hui et quel futur pour la pensée juive ?

D'autant que, comme le montre Marc Knobel dans son nouvel opus, « Haine et violences antisémites », il y a aujourd'hui une mise en danger des juifs en France. Le retour des stéréotypes antijuifs dans les banlieues, l'idéologie du complot juif, sont présents, avec parfois la dérive d'un antisémitisme virulent qui mène au drame, comme en témoignent le meurtre d'Ilan Halimi et l'odieux assassinat de l'école Ozar Hatorah à Toulouse. Ce livre, essentiel pour comprendre le monde d'aujourd'hui, ose poser les questions que personne n'aborde. Le salafisme est-il incompatible avec les valeurs républicaines ? Les enfants juifs sont-ils en danger ? Y a-t-il un « effet Merah » ? Puisque depuis l'assassinat de Toulouse, les chiffres flambent : 268 actes ont ainsi été répertoriés. Même s'il n'y a pas d'antisémitisme d'État, combien de synagogues incendiées, de meurtres atroces de juifs faut-il supporter ? Y a-t-il en somme un avenir pour les juifs en France ?