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Je souhaite que le film tire sa force des faits
Prix Interallié 2011, le best-seller de Morgan Sportès, Tout, tout de suite, enquête implacable, investigation heure par heure, entre œuvre policière, regard d’historien et décryptage d’un écrivain, revenait sur un meurtre. Celui d’Ilan Halimi, un jeune homme enlevé en plein jour par un gang. Choisi parce qu’il était juif, et que ses futurs bourreaux imaginaient riche. Séquestré pendant 24 jours, il fut finalement assassiné…
Ce livre va devenir un film, mis en scène par Richard Berry. Et sa production sera rapidement lancée après un travail de scénarisation de deux ans mené par Richard Berry et Morgan Sportès. Le choix de Richard Berry derrière la caméra peut surprendre et Alain Goldman l’explique: “Au moment où le livre est paru, il a été très disputé.
Je souhaitais le produire, Richard désirait, lui, l’écrire et l’adapter. Au lieu de nous faire concurrence, nous nous sommes rapprochés pour l’achat des droits, réalisant que nous avions la même vision de ce que nous voulions faire. La télé relate jour après jour ce qui se passe, mais le cinéma redevient un moyen de dénoncer ce qui ne va pas. J’adore emmener les gens dans un récit pour les aider à mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons.”
Il ajoute: “Ce que l’on a appelé ‘le gang des barbares’, c’est une page dramatique, le symbole d’une société malade. Le livre a réussi une immersion dans le cœur du monstre. Quand le cinéma peut être utile, comme il l’a été avec La rafle, on est fiers de faire ce type de films.
Je vois Tout, tout de suite comme une suite de La haine, qui avait révélé aux Français l’existence des banlieues. Là, ce sera un regard sur une société malade. Ce projet fait peur, comme c’était le cas de La Rafle. Mais c’est parce qu’il fait peur qu’il est intéressant. Nous espérons que les spectateurs se réfèreront à Tout, tout de suite pour comprendre et mieux combattre la violence qui peut exister dans nos quartiers.”
En ce qui concerne le casting, Légende fera confiance à de jeunes comédiens qui ne sont pas des têtes d’affiche. “Le récit est très tendu. On ne peut donc pas rajouter du ton sur ton. Si vous faites jouer des rôles de cette nature par des gens connus, vous risquez d’être ‘dans quelque chose de bien fait, mais d’artificiel’. Je souhaite que le film tire sa force des faits”, conclut Alain Goldman à propos de ce long métrage, que Mars Distribution et France 3 accompagneront pour un tournage en janvier et une sortie déjà calée en mai 2014.