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Publié le 18 Novembre 2013

Monique-Line Cohen : «Cette expo est dédiée à mon père»

Recueillis par Silvana Grasso

 

Née dans une famille de résistants, Monique Lise Cohen est philosophe, docteur es lettres et bibliothécaire. Jusqu’au 16 novembre 2013, elle a animé à l’Espace des Diversités et laïcités, l’exposition «Les Juifs dans la Résistance». Elle évoque son parcours atypique où l’écriture a toute sa place.

Vous avez écrit une trentaine d’ouvrages notamment sur les communautés juives de Toulouse.

 

À Toulouse, la communauté juive existe depuis la destruction en 70 de notre ère à Jérusalem du second Temple de Salomon. Suite à cette destruction, les Juifs se sont dispersés un peu partout en Méditerranée, dans le sud de la France, dont Toulouse. Au Moyen Âge, le quartier des Carmes fut le quartier juif sans ghetto.

 

Vous êtes née à Toulouse en 1944 près d’un père que vous admirez…

 

Mon père était né à Paris avant de partir en Palestine avec sa famille. Grand musicien, il travaillait avant-guerre comme ingénieur du son dans le cinéma pour la Maison Pathé. Au moment des lois iniques de Vichy, il est renvoyé. Son nom fut même effacé des génériques des films. Privé d’emploi, il ouvre alors un commerce à Toulouse pour faire vivre sa famille. Il rentre très tôt dans la résistance : en 1942, il devient secrétaire de l’Organisation Juive de Combat (OJC) puis membre de l’armée secrète à Fleurance (Gers). Après plusieurs missions de parachutage, il participe aux combats pour la libération de Mazamet… Lire la suite.