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On l'imaginait avec une kippa, il portait le chapeau tyrolien. On le croyait enfant du Marais, son Heimat était l'Autriche, patrie du sapin et de la blonde Heidi. Bref, on le pensait juif, il était fils de sympathisant nazi. Comme l'écrit plaisamment Pascal Bruckner : à 65 ans, il était temps de faire son "coming out goy". Mission accomplie avec "Un bon fils", portrait sans pathos d'un mauvais père, qui lisait Maurras d'une main et frappait son épouse de l'autre.
Dans la famille Bruckner, on est "bilingue français-antisémite". Pendant la guerre, le père, un ingénieur des Mines, part volontairement travailler chez Siemens, dans ce IIIe Reich qu'il vénère. Il échappe par miracle à l'épuration, et le petit Pascal, tuberculeux, passe une bonne partie de son enfance dans les montagnes autrichiennes.
Un bon fils, par Pascal Bruckner. Grasset, 254p., 18€.