3 Questions à Marc Knobel

17 Avril 2015 | 849 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

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Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Marc Knobel Vous êtes historien et chercheur au Crif, vous êtes également l'un des auteurs du Blog du Crif, parlez nous de vos "combats".
 
MK : L’antisémitisme cherche à dévorer ses proies. Comme un charognard, l'antisémitisme est toujours prêt à se nourrir ou à se rassasier de (nos) cadavres et à profiter de (nos) malheurs. Il ne lui suffit pas de trouver des boucs émissaires, il ne lui suffit pas de jeter l'anathème, il ne lui suffit pas d'outrager et de vomir, de salir et de médire, il lui faut détruire, il lui faut mentir. Mon combat ? Il est difficile de qualifier ce que l’on fait soi-même.... Cependant, je dirai que je suis un homme de conviction, je lutte contre l’antisémitisme, ardemment, tous les jours. J'y ai consacré ma vie et je ne faillirai pas.
 
Vous mettez votre expertise au service de bon nombre d'institutions et d'associations pouvez vous nous en dire plus sur ces contributions ?
 
MK : J’ai été enseignant, puis attaché de recherches au centre Simon Wiesenthal à Paris, vice-président de la LICRA et membre de l’Observatoire sur l’antisémitisme. Il y a une douzaine d’années, je suis entré au CRIF. J’occupe actuellement la fonction de chercheur et de Directeur des Etudes.

Mes domaines de recherches respectifs sont donc nombreux et anciens : le racisme et la xénophobie ; l’antisémitisme et l’antisionisme ; le négationnisme, le nazisme et le néonazisme ; l’islamisme, le fondamentalisme, le terrorisme ; Internet et les nouvelles technologies… De fait, je publie de très nombreux rapports, ouvrages (entre autre, en mai 2012 : « L’Internet de la haine. Racistes, antisémites, néonazis, intégristes, islamistes, terroristes et homophobes à l’assaut du Web », Paris, Berg International Editeurs et en janvier 2013, « Haine et violences antisémites. Une rétrospective 2000-2013 » Paris, Berg international éditeurs, 350 pages…) ou des articles sur les thèmes et activités qui portent sur les domaines cités. Je publie régulièrement des tribunes dans les pages du Huffington Post (France et Québec), de la Revue civique, du Times of Israël, de Trop libre de Fondapol et du Cercle de la Licra-Réfléchir les droits de l'homme comme j’ai publié régulièrement dans La Croix, Libération, Le Monde, Le Figaro…

Par ailleurs, étant rapporteur à la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, je remets tous les ans une étude sur le racisme sur l’Internet, étude publiée dans le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, rapport remis au Premier ministre. Je suis également membre de la Commission Lutte contre l’antisémitisme et dialogue interculturel de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
 
Vous êtes le Directeur des Etudes du Crif, (disponibles en brochure et sur notre Site) à qui s'adressent t-elles ? Comment travaillez-vous ?
 
MK : En 2003, j’avais proposé la création d’une collection. Je désirais inviter des intellectuels à y participer. L’idée de base étant la suivante : je convierai des auteurs à traiter d’un sujet, nous changerions ainsi de sujet, à chaque numéro. C’est ainsi que depuis le mois de juillet, nous avons publié 34 numéros et un numéro spécial, à l’occasion du 70ème anniversaire du CRIF.

Les auteurs sont connus et ils maîtrisent leurs sujets : notons, par exemple le Père Patrick Desbois, l’historien Georges Bensoussan ; Monseigneur Jean-Marie Lustiger, Monseigneur Jean-Pierre Ricard, Monseigneur Philippe Barbarin ; le philosophe Pierre-André Taguieff ; le sociologue Didier Lapeyronnie, l’écrivain Gaston Kelman ; l’historienne Valérie Igounet ; l’essayiste Jacques Tarnero ; l’historienne Mireille Hadas-Lebel ; le linguiste Georges-Elia Sarfati ; le philosophe des religions, Michaël de Saint-Chéron, mais encore des avocats, des journalistes, des politologues. Au final nous avons publié près de 80 auteurs. et les thèmes traités sont nombreux (le complotisme, le négationnisme, l'antisionisme, l'antisémitisme, le BDS, des réflexions sur la Shoah, l'Interculturalité et la citoyenneté, la discrimination positive, les intellectuels, Daech et le terrorisme...