Blog du Crif - Lecture : L'Etat contre les Juifs, de Laurent Joly

05 Décembre 2018 | 324 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

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L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Ces derniers mois, quelques rares polémistes assènent sans la moindre précaution et sans aucune nuance que «Pétain a sauvé des juifs.» Ils reprennent ainsi l’argument des défenseurs de Vichy, destiné «à justifier et réhabiliter Pétain», selon l’historien Denis Peschanski. Des arguments qui indignent donc particulièrement les historiens. 

Dans L’Express (24 septembre 2018), l’historien Laurent Joly commente cette polémique, en ces termes : « Nous vivons une période de confusion et de régression. La parole de l'historien est moins audible. Dans les années 1970, quand Robert Paxton publie La France de Vichy, ses travaux s'imposent profondément dans l'opinion. Aujourd'hui, c'est un polémiste comme Éric Zemmour qui phagocyte le discours sur Vichy, donnant un air de nouveauté péremptoire à de vieux clichés (la théorie "du glaive et du bouclier") et parsemant sa relecture de l'histoire de France de fake news de son cru (ainsi une "première rafle du Vel d'Hiv" sous la Troisième République !) (1) ».  

Pour rappeler le contexte et l’analyser minutieusement, l'historien Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS, publie « L'Etat contre les juifs » (Grasset), qui éclaire d'un jour nouveau la collaboration de la France occupée à la déportation et à l'extermination des juifs. « L'ambition de mon livre vise donc à offrir des réponses claires et étayées aux principales questions que l'on se pose sur Vichy et la Shoah (2) », résume ce spécialiste de l’antisémitisme français pendant la Seconde Guerre mondiale, auteur d’ouvrages sur les figures de cet antijudaïsme français.

Premier objectif de l’historien ? Rendre compte, de manière claire et étayée, des recherches parues ces trente dernières années sur le sujet. 

Autres objectifs ? S’atteler à définir/retracer/analyser les origines du premier statut des Juifs de Vichy d’octobre 1940 ; la mise en œuvre de la rafle du Vel d’Hiv (acteurs de cette opération, marges de manœuvre, différences d’un arrondissement à l’autre, etc.); et aussi l’épuration des responsables et agents de la politique antisémite à la Libération, mais pas exclusivement, bien évidemment. 

Résumons : Comment les efforts de Vichy pour «harmoniser» les zones inoccupées («libre») et occupée n'ont fait qu'empirer les choses? Comment la rafle du Vel' d'Hiv a-t-elle été organisée et mise en œuvre? Vichy a-t-il délibérément sacrifié des juifs étrangers pour sauver des citoyens français? Que pouvait-on savoir à l'époque sur le sort des juifs déportés? Avec quel mélange d'obéissance, de routine, de zèle antisémite et de résistance les fonctionnaires de Vichy ont-ils adopté des mesures anti-juives ? Enfin, la purge d'après-guerre a-t-elle négligé les responsables du sort des juifs ?

Ce livre est donc une synthèse, mais une synthèse remarquable.

Pourquoi? Parce que Laurent Joly livre permet de faire le point sur un certain nombre de questions, de l’adoption du statut des juifs jusqu’à la poursuite après-guerre des responsables de l’antisémitisme d’Etat, en passant par le degré de connaissance de la « solution finale.» A bien des égards, le présent ouvrage se situe dans la continuité des travaux de Paxton, Marrus (1), Klarsfeld, et ceux, précurseurs de Joseph Billig (2), explique l’auteur. Le livre est aussi un essai fondé sur des recherches inédites. La grille d’analyse est, pour l’essentiel la même, écrit Laurent Joly (p.11), qui ajoute que le choix de la collaboration par Vichy, sa volonté d’inscrire la France dans une Europe durablement dominée par le Troisième Reich expliquent fondamentalement ce qui se passe : « La Collaboration n’était nullement une politique de sauvetage. » La formule ancienne, de Billig n’a rien perdu de sa pertinence.

Et de conclure : « Que tant de Juifs – 76.000, dont plus de 40.000 entre juin et novembre 1942 – aient été victimes de la « solution finale » en France constitue un bilan désastreux. Environ 16% des juifs français en 1940 ont été déportés, contre 40% des juifs étrangers. Sur le total des 74.150 déportés, on compte un tiers de nationaux. Durant la deuxième année de l’Occupation, les juifs français sont assurément majoritaires (nous avons relevé 47% de juifs nés en France). Mais, en contribuant à leur déportation, Vichy cédait à l’occupant, à l’instar de L’Italie en 1943 ou de la Hongrie en 1944. Son intention n’était pas de déporter les juifs français de « vieille souche. » En revanche, elle était bien de se débarrasser des juifs étrangers (pp.235-236).

A lire absolument.

Notes :

1)    Propos recueillis par Yoann Duval, "Vichy n'a jamais été un moindre mal", L’Express, 24 septembre 2018.

2)    Idem.

3)    En 1981, les historiens américain et canadien Robert O. Paxton et Michaël Marrus publiaient « Vichy et les Juifs ». Un livre qui avait fait date car il mettait en lumière les responsabilités propres à l'État français dans la persécution des juifs de France. En 2015, « Vichy et les Juifs » est réédité chez Calmann-Lévy dans une version revue et augmentée. Au terme de leur démonstration, les conclusions de Robert Paxton et de Michaël Marrus sur les responsabilités propres de l’État français dans la persécution des juifs de France sont sans appel : les juifs de France ont plus souffert à cause de Vichy. Autrement dit, sans la politique propre de Vichy, il y aurait eu moins de morts.

4)    Joseph Billig est un historien français d'origine russe, qui participe à l'organisation du centre de documentation juive contemporaine (CDJC), envoyé en mission au procès de Nuremberg. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur le Commissariat général aux questions juives (CGQJ) et sur l'Institut d'étude des questions juives (IEQJ).

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