Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Blog du Crif - Relations diplomatiques avec Israël : Regards sur les Juifs du Kosovo

04 Février 2021 | 232 vue(s)
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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Israël

Par Chloé Blum

Dans la Vieille Ville de Jérusalem, dissimulé au milieu des pierres millénaires, se cache un trésor tout israélien : une exposition en réalité augmentée pour retourner dans le passé et découvrir le second Temple comme on ne l'a jamais vu. Ajustez vos masques, embarquement immédiat !

Il y a 70 ans, le 29 novembre 1947, était voté par l’ONU à New York, le plan de partage de la Palestine mandataire. Cette résolution numéro 181 prévoyait la création de trois entités : un État juif, un État arabe et Jérusalem placé sous contrôle international.

Alors que le Fatah et le Hamas tentent une énième poignée de main historique, la diplomatie israélienne y répond par un silence qui mérite une attention particulière.

 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pour #Jerusalem partagez & faites entendre l’Histoire !

Itinéraire de Paris à Jérusalem est un récit de voyage de François-René de Chateaubriand publié en 1811. Il relate un voyage effectué de juillet 1806 à juin 1807.
Il est divisé en sept parties : la 5eme est  consacrée à Jérusalem

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

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Illustration: En 1929, les fidèles devant la synagogue de Pristina.

 

Décidément, depuis quelques mois, l’État juif multiplie les succès diplomatiques.

Après les Accords d’Abraham impliquant les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn, le rapprochement avec le Soudan puis avec le Maroc, voici qu’à la suite d’une véritable première mondiale, une négociation par Zoom, en raison de la pandémie de Covid-19, le 1er février 2021, le Kosovo - État européen à majorité musulmane, indépendant depuis 2008 - a reconnu Israël et annoncé son intention d’installer son ambassade à Jérusalem.

L’étonnante négociation Zoom a réuni le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, son homologue kosovare, Meliza Haradinaj-Stublla et Matthew Palmer, envoyé spécial américain pour les Balkans occidentaux. Pleins feux sur le Kosovo et regards sur la petite communauté juive de ce pays.

 

Le Kosovo constitue la preuve vivante de la dislocation, en quelques années, de la Yougoslavie du maréchal Tito. Les différentes entités qui la composaient : Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie  se sont séparées devenant autant d' États indépendants et voilà que le 17 février 2008, à la suite d'une guerre atroce entre l'armée yougoslave, d'une part et l'armée de libération du Kosovo épaulée par l'OTAN, d'autre part, guerre qui a fait des milliers de victimes, une province de la Serbie, le Kosovo, capitale Pristina ( Prizren) s'est à son tour séparée, constituant en somme une séparation dans la séparation. Avec une spécificité supplémentaire : 15% du pays, la partie nord, le Kosovo-et-Métochie, peuplée de Serbes, refuse d'accepter le nouveau pouvoir.

Le Kosovo, désormais République indépendante, n'est pas reconnu par tous les États. En mars 2020, sur les 193 États membres de l’ONU, 92 avaient reconnu le Kosovo, 96 étaient contre et 5 se sont abstenus. Le Kosovo, ce sont environ 11 000 km2 et 2 millions d'habitants. En 2021, la présidente intérimaire est Vjosa Osmani et le Premier ministre, Avdullah Hoti.

90 % des habitants du pays sont des musulmans sunnites avec une minorité bektachie. Mais on trouve aussi, au Kosovo, des Albanais, des Bosniaques, des Serbes, des Turcs, des Gorans, des Roms ashkalis et des Roms égyptiens, des Musulmans salafistes, des Protestants, des Catholiques, des Chrétiens orthodoxes et...des Juifs.

Retour sur l'histoire des Juifs kosovars

Au meilleur moment démographique de son histoire, la communauté juive du Kosovo a compté un millier d'âmes.

Comme c'est le cas pour l'ensemble de l'ancienne Yougoslavie, les Juifs qui ont vécu au Kosovo, sont, pour l'essentiel, venus d'Espagne et du Portugal pour échapper à l'Inquisition. Ils ont vécu, au long des siècles, en bonne intelligence avec la population majoritaire, exerçant les métiers les plus divers. Longtemps, le bazar juif de Pristina, à l'intérieur du « Bezistan », a été une attraction locale. La synagogue, dite « Havra Sinagoga », se trouvait au bout du bazar.  Bâties pendant la période ottomane, vers 1800, les synagogues du pays ont été rasées sous le régime communiste. Le principe de la construction d'une nouvelle synagogue sous l'égide de la « Maison d'Israël au Kosovo » a été acté en 2016 par le conseil municipal de Pristina et a pratiquement abouti en 2021 même si la population juive n’est plus que de quelques dizaines d’âmes. Un musée juif devrait également voir le jour.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs ont été en sécurité au Kosovo qui a été une terre d'asile pour des Juifs venus de pays voisins. De nombreux Justes kosovars et albanais ont, d’ailleurs, sauvé des Juifs de la tourmente nazie.

Plus près de nous, en mai 2013, dans le cadre d'une « Semaine de la Tolérance », une plaque en souvenir des Juifs assassinés pendant la Shoah a été inaugurée à Pristina. Selon les dirigeants de la communauté juive, 258 Juifs de Pristina furent déportés dans un camp de Belgique et 92 d'entre eux y trouvèrent la mort.

Ces dernières années, des commémorations de Hanouka ont réuni dans des hôtels de Pristina des Juifs et des Musulmans.

La communauté juive, qui a longtemps été dirigée par Votim Demiri, le « patriarche », a accueilli avec ferveur la nouvelle de l’établissement de relations diplomatiques entre Jérusalem et Pristina.

Une page nouvelle s'ouvre désormais.

Jean Pierre Allali