Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif/Hommage - Lundi 30 avril 1945. Milo Adoner revient à Paris

04 Mars 2020 | 272 vue(s)
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France

Compte-rendu d'un magnifique livre de Benjamin Stora qui raconte son enfance juive à Constantine.

 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

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Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

Lundi 30 avril 1945. Un jeune déporté descend du train qui vient de pénétrer Gare de l’Est. Il fait nuit. Il tousse, il est fébrile. Il souffre de la tuberculose. Une équipe médicale présente sur place le dirige immédiatement dans une ambulance. Dans cinq jours, il aura 20 ans.

Milo Adoner vient miraculeusement de survivre à l’enfer. Il a connu le froid, la faim, la peur et les coups. Il a survécu grâce à une volonté hors du commun qui lui a permis d’échapper plusieurs fois à la mort. Il a réussi à s'évader le 4 avril. Il a eu la chance de trouver un groupe de prisonniers de guerre français qui l'ont caché. Seize autres évadés ont été pris et fusillés sur place. Le voilà allongé dans l’ambulance. Il y a exactement 950 jours, le 23 septembre 1942, Milo a été arrêté avec ses parents Mordko (55ans) et Marja (49ans) et ses frères Salomon (22 ans) et Henry (13 ans) et ses trois sœurs Rebecca (20ans), Lisette (10 ans) et Zizi (5ans).  Il a fait partie des 112 Juifs demeurant dans les immeubles du 10-12 rue des Deux-Ponts (Fondation Halphen) dans le quartier de l’Ile Saint-Louis qui ont été raflé. Après avoir été conduit au poste de Police du 4ème arrondissement ils ont été envoyés en autobus au camp de Drancy, ils ont été déportés cinq jours plus tard par le convoi 38 le 28 septembre 1942.

De tous les siens, il est désormais seul. Il sait qu’ils ont tous été exterminés. Il n’a aucune nouvelle de sa sœur Charlotte qui a réussi à échapper in extremis à son arrestation. Il ne sait pas encore qu’elle a survécu et qu’il va la retrouver dans quelques jours. Allongé dans le brancard dans l’ambulance, Milo demande au conducteur qu’il fasse un détour afin qu’il puisse revoir l’immeuble du 10-12 rue des Deux-Ponts.   

Comme il me l’a raconté au cours d’une réunion de la Commission du Souvenir du Crif, il a fait stopper l’ambulance, il a contemplé longuement son immeuble et il s’est mis à quatre pattes pour embrasser le trottoir. Il a réalisé le geste qu’il avait rêvé de réaliser tout au long de sa déportation. Milo est ensuite conduit à l'Hôtel Lutétia où il reste quelques jours. Il décide de revenir rue des Deux-Ponts. Il monte au 3 ème étage. Il sonne à la porte de l’appartement familial. Dans l'entrée, scellé sur la porte, il y avait encore un « mezouzot » que son père avait posé religieusement quand il avait pris possession de l’appartement.  Un homme lui ouvre la porte et lui explique qu’il a été relogé par la mairie et qu’il n’a absolument pas question qu’il quitte cette appartement…. C’est mal connaitre Milo qui revient à la charge au bout de quelques jours. Cette fois, il n’est pas seul. Il est accompagné par deux copains qui ont été déporté avec lui. Ils sont tous maigres, le crane rasé vêtus de loques en guise de vêtements. Il n’est plus question de discuter. Il n’est pas question de faire appel aux structures communautaires qui ont mis en place une cellule juridique afin de récupérer les logements qui ont été spoliés. Milo et ses amis explique au locataire des lieux qu’ils vont le faire sortir par la fenêtre. Ce dernier comprend qu’il n’est pas question de perdre du temps et il quitte aussitôt l’appartement.  

Milo récupère le logement familial. En tant que déporté, il reçoit par Gouvernement, une chaise, un lit, une table en bois blanc et 1800 euros en guise de compensation pour la spoliation de tous les biens familiaux. Milo Adoner est envoyé dans un sanatorium où il restera trois années.  Il a fondé une famille avec une fille de déporté. Lui qui avait obtenu le Certificat d’Etudes avec mention en 1937 deviendra représentant en horlogerie puis vendeur des jeans aux puces de Clignancourt.

Nous avions tous plaisir à le retrouver au sein de la Commission du Souvenir de la Shoah.  Il a gardé jusqu’à la fin cette fantastique énergie, son franc parler et son sens de l’humour qui nous réjouissaient à chaque fois qu’on le retrouvait…

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Bruno Halioua