Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Crif - Réfugiés Juifs du monde arabo-musulman : l'Exode oublié

30 Novembre 2020 | 320 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Pages

Antisémitisme

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
|
24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Pages

Israël

Par Chloé Blum

Par Chloé Blum

Dans la Vieille Ville de Jérusalem, dissimulé au milieu des pierres millénaires, se cache un trésor tout israélien : une exposition en réalité augmentée pour retourner dans le passé et découvrir le second Temple comme on ne l'a jamais vu. Ajustez vos masques, embarquement immédiat !

Il y a 70 ans, le 29 novembre 1947, était voté par l’ONU à New York, le plan de partage de la Palestine mandataire. Cette résolution numéro 181 prévoyait la création de trois entités : un État juif, un État arabe et Jérusalem placé sous contrôle international.

Alors que le Fatah et le Hamas tentent une énième poignée de main historique, la diplomatie israélienne y répond par un silence qui mérite une attention particulière.

 

 

Pages

Le 30 novembre, l’État d’Israël et les communautés juives du monde entier commémorent la Journée dédiée au souvenir de l'expulsion des Juifs des pays arabes et de l’Iran. A cette occasion, nous vous proposons la lecture de ce texte de Jean-Pierre Allali, vice-président de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries).

Illustration : Dans les années cinquante, groupe de Juifs d’Afghanistan en partance pour Israël (Collection JPA)

 

Force est de constater qu’on parle très rarement de la destinée tragique des Juifs originaires du monde arabo-musulman qui furent amenés à quitter subitement des terres où ils étaient établis depuis des milliers d’années. Et pourtant, il s’agit d’un drame qui a concerné près d’un million d’individus.

Fort opportunément, la Knesset, le parlement israélien, a, le 24 juin 2014, adopté une loi instituant une Journée de commémoration de l’Exode des Juifs des Pays arabes et de l’Iran.

Ce n’était que justice face à ce qu’il faut bien considérer comme un exode oublié, voire escamoté. Quittant en catastrophe les pays arabo-musulmans, les Juifs ont essaimé aux quatre coins du monde mais c’est en Israël, pour l’essentiel, qu’ils ont trouvé refuge, constituant désormais, avec leurs descendants, près de la moitié de la population du pays.

La Knesset a choisi le 30 novembre comme date de cette commémoration.

Mon image

Peu après la création de l’État d’Israël, regroupement d’enfants juifs d’Afrique du nord dans une « Ma’abara », village de tentes provisoire. (Collection JPA)

C’est dans les années 1970, à Tel Aviv, que la question du statut de réfugiés pour les Juifs ayant quitté le monde arabo-musulman a été soulevée pour la première fois par la WOJAC (World Organization of Jews from Arab Countries). Dans ses attendus, la WOJAC se référait à la fameuse résolution 242 des Nations unies.

En 1999, la WOJAC a été amenée à cesser ses activités. Trois ans plus tard, la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries), actuellement co-présidée par le rabbin new-yorkais Elie Abadie  et le canadien Sylvain Abitbol (1) a repris le flambeau depuis New York en entreprenant une action vigoureuse de lobbying. C’est ainsi qu’en 2008, la Chambre des Représentants des États-Unis a adopté une résolution affirmant la nécessité de conférer aux émigrés juifs le statut de réfugiés selon la Convention relative au statut des réfugiés et d’établir un fonds d’indemnisations visant à compenser ces réfugiés pour toute perte ou dommage matériel qu’ils auraient subi. Plus tard, en 2014, le gouvernement canadien a reconnu aux émigrés juifs déplacés depuis 1948, le statut de réfugiés, et ce, afin « d’assurer la reconnaissance juste et équitable de toutes les populations de réfugiés découlant du conflit israélo-arabe ».

Si le départ des Juifs d’Afrique du nord s’est effectué en général, malgré quelques violences, d’une manière moins meurtrière qu’ailleurs, on ne saurait oublier par exemple le drame des Juifs de Syrie avec le pogrome d’Alep, le 2 décembre 1947 et, dans les années 50, le harcèlement incessant de la police secrète, la sinistre « moukhabarat ».

L’Irak, lui, a connu le « Farhoud », nom arabe du pogrome qui vit, le 6 juin 1941, la mort de 600 Juifs et des milliers de blessés. En Égypte, à la suite de la création de l’État d’Israël puis au gré des guerres israélo-arabes, les Juifs seront soumis à la terreur et à l’emprisonnement qui conduiront à leur fuite éperdue.

Présents dans le pays depuis la période du Second Temple, les Juifs du Yémen purent gagner Israël en 1949 grâce à l’opération « Tapis Magique » qui permit à 45 000 âmes de quitter un pays où, comble du sadisme, un édit royal de 1920, obligeait tout enfant juif de moins de treize ans, orphelin de père, à se convertir à l’islam (2).

Mon image

Immigrants yéménites juifs à leur arrivée en Israël (Collection JPA)

Un récent ouvrage de Joël Kotek et Alain Soriano (3), préfacé par Philippe Val propose un tableau chiffré on ne peut plus éloquent. On peut y lire à propos du nombre de Juifs: Algérie : 1948 : 120 000, 2010 : 0, Égypte : 1948 : 75 000, 2010 : 100. Pour les mêmes dates, en Irak, on passe de 135 000 à 5, au Liban, de 5 000 à une trentaine, en Libye de 38 000 à 0, au Maroc, de 265 000 à 7 000, en  Syrie de 30 000 à 100, en Tunisie, de 105 000 à un millier et au Yémen, de 55 000 à 350. En tout, pour ces 9 pays, on est passé de 818 000 Juifs à 8 475 !

Le 30 novembren nous pensons très fort et avec émotion à ce drame terrible mais hélas trop longtemps occulté.

 

Jean-Pierre Allali

Vice-président mondial de la JJAC

 

(1). Originaire du Liban, par ailleurs gastroentérologue, le rabbin Abadie vient d’être nommé rabbin de la communauté de Dubaï (The Times of Israël du 16 octobre 2020). Autre figure de proue de la JJAC : Stanley Urman, directeur exécutif puis vice-président exécutif.

(2) J’analyse en détail la situation pays par pays dans mon ouvrage « Séfarades-Palestiniens. Les réfugiés échangés ». Éditions Safed, 2005.

(3) “De quoi le boycott d’Israël est-il le nom ?”. Éditions La Boîte à Pandore, 2020.