La chronique (pas très casher) de Raphaela : Au bal masqué ohé ohé

01 Avril 2019 | 229 vue(s)
Catégorie(s) :
France

La semaine dernière, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) proposait dans sa newsletter et sur ses réseaux sociaux un contenu qui a fait polémique.

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

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Actualité

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

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Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Au bal masqué ohé ohé 

Pourim 2019 - Prise par la culpabilité d’habiter entre deux synagogues et de n’en fréquenter aucune en temps normal, je décidais de faire ma BA religieuse de l’année – ma mitsva si vous préférez – en allant écouter la Meguila d’Esther. 

Deux des principes phares de la fête étant, premièrement, de se saouler et, dans un second temps, de se déguiser, je trouve que de commencer par une fête qui ressemble à n’importe lequel de mes weekends, ce n'est finalement pas si bête.

Entre les deux synagogues j’hésitais un peu, puis, guidée par ma flemme, je choisis la plus proche. Le « Pour » (destin) a bien fait les choses puisqu’en discutant avec une voisine, je compris que la différence entre les deux synas était tout simplement qu’il y en avait une ashkénaze et une sépharade. Heureusement pour moi, j’avais choisi la bonne (petit indice, il n’y est pas question de couscous-boulettes).

Bas les masques

C’est en écoutant la Meguila que je découvris une autre similitude avec mes samedis soirs : le niveau sonore démesurément élevé pour mes pauvres petits tympans. Ce qu’il faut savoir c’est qu’à chaque prononciation du nom de « Hamane » (le Hitler perse), c’est l’excitation générale. Une sorte d’anti Voldemort le mec. Plus le rabbin prononce son nom, plus ça fait de bruit. On se croirait au Stade de France.

Pour ce qui est du contenu de l’histoire, j’avais quelques souvenirs du Talmud Torah (le catéchisme pour les juifs). Je me rappelais en tout cas d’Esther, sorte d’influenceuse des temps bibliques qui sauve son peuple avec l’aide de son cousin (oncle ?) Mardochée. À la fin, le méchant Hamane est pendu et basta. Mais bizarrement, j’avais zappé toute la partie où les juifs prononcent un décret pour « se défendre » de ceux qui voulaient les tuer et qui se solde donc par un gros massacre. Logique. Le pire, c’est qu’ils recommencent quelques jours plus tard. Niveau morale, on est plutôt dans un épisode de Game of Thrones que d’une Fable de la Fontaine.

Pot Pourim

Une fois la lecture finie, je me rue sur le buffet en pensant que cette fin de prière en mode banquet d’Astérix et Obélix - les sangliers en moins - me plaît nettement plus, avant de me rendre compte que ce buffet est en fait destiné à ceux qui ont jeûné toute la journée. Pleine de remords en pensant à mon MacDo de midi, je tente discretos d’avaler la mauricette beurre-saumon que j’ai dans la gosier (parler d’étouffe chrétien serait de la provocation).

Avant de partir, je jette un dernier coup d’œil au public le temps de dresser un rapide état des lieux de la tendance 2019 niveau costumes. Dans le lot, pas mal de petites filles en princesses et de petits garçons en Batman (les clichés ont la vie encore plus dure chez les religieux), mais aussi un adulte déguisé en homard (pas casher, donc) et…un garçon de dix ans avec mitraillette et cagoule noire, ambiance Daesh. Comme dirait OSS 117, « L’humour juif c’est quand ce n’est pas drôle, et que ça ne parle pas de cochon ».

Voici maintenant mon petit « tuto » pour ne pas se taper la honte à une soirée de Pourim à la synagogue. Primo, ne jamais critiquer le déguisement de qui que ce soit auprès de ta voisine car le petit apprenti djihadiste est peut-être le sien. Deuxio, ne pas demander à un rabbin s’il est déguisé en Louis de Funès, déguisé en rabbin. Avec ça, vous serez tranquilles. Enfin normalement…

Advienne que Pourim

Quoiqu’il en soit, toute cette histoire de déguisements me donna une nouvelle idée : me déguiser en femme d’intérieur le temps d’une nuit et organiser un shabbat/festin de Pourim. Bilan de l’opération, trois allers-retours au Monop’ pour faire les courses, de sorte à ne rien oublier. Se rendre compte une fois les mains dans la pâte à pain qu’on a quand même oublié le sucre, remplacer le sucre des hallots par du sucre de canne (oui je fais plus de mojitos que de pain de shabbat), rater les hallots. N’avoir plus le temps de faire autre chose. Enfin, finir par disposer des tonnes de biscuits apéritifs et surtout des litres d’alcool sur la table pour faire illusion, et se rendre compte que ta mission « Pourim » est tout de même un peu réussie, puisqu’elle ressemble à n’importe lequel de tes samedis soirs.