Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Le retour de Fanny, par Joseph Farnel

30 Septembre 2020 | 117 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Pages

Le retour de Fanny, par Joseph Farnel (*)

Pour son nouveau roman, Joseph Farnel a choisi de nous replonger dans l’univers tragique de l’Occupation de la France par les Allemands et de la catastrophe de la Shoah. Nous sommes en 1942. Il nous conte, avec son talent habituel, les pérégrinations d’une adolescente, Fanny Goldberg, dont les parents et le petit frère, Simon,  ont été arrêtés et déportés et qui a, notamment grâce à la concierge du 57, rue Charlot, Madame Ancelot et à la complicité de voisins patriotes, miraculeusement réussi à échapper aux griffes des démons. Après plusieurs péripéties, et grâce à Michel un passeur, elle se retrouve à La Prodélie, un lieu-dit en Corrèze, près d’Yssandon et d’Objat, recueillie par la famille  Madur, Pierre et Simone qui vont la faire passer pour une parente. Fanny, qu’on appellera désormais Fannie ou encore Fanfan, va devoir, comme ce fut le cas de nombreux enfants et adolescents à cette époque troublée, apprendre à être une petite catholique qui connaît bien ses prières et pratique avec aisance ses génuflexions. On n’est jamais assez prudent. D’autant plus que si, dans le village, les résistants sont nombreux et déterminés, la mauvaise graine est présente aussi, en embuscade. C’est le cas d’Alexandre Bounaix, neveu d’Ernest Boulanger, propriétaire foncier et résistant,  que le maire, Jules Laffont, convoqué à la Kommandantur, a surpris en bonne compagnie avec les soldats allemands. 

Joseph Farnel, qui n’hésite pas à mettre dans la bouche de ses héros, des propos en patois local, « Z’êtes madame Fanny ? », « Vous v’nez d’où, ma p’tite dame ? » «  Y me fait bader ce gagnou » « Comment va la p’tiote »…nous présente tour à tour ses personnages. Voici le vieux Louis dit Pioupiou. Et Mémé Gertrude, la mère de Pierre, quatre-vingt ans. Voici encore le maire Jules Laffont, et Huguette, sa femme, le docteur de Varetz, Marcel, le coiffeur et son épouse, Odette, Isidore Touron, le maître d’école, Jean Baril, propriétaire terrien,  son employée, Berthe, son fils, Firmin, aux armées et son neveu, Jean-Marc, Lucien, ouvrier agricole, Peaux de lapin, le marchand ambulant, Gino, l’ouvrier agricole italien, Gérard le gentleman milicien,  l’infirmière-sage-femme Henriette Martin et, bien sûr,  monsieur le curé. Et, bien plus tard, le tailleur Albert Klibaner,  le petit Pierre et la petite Danielle. Sans oublier le chien bâtard Tintin et le chiot Rigolo, le cochon et son saigneur, Émile Boulon et le cheval Margotte.

Un jour, le village accueillera un autre réfugié juif, David Blum, étudiant en deuxième année de médecine, dont la famille a aussi été capturée par les Allemands et qui rejoindra la Résistance sous les ordres du capitaine Émile Bontemps où il retrouvera d’autres Juifs : Jacques Weintraub, Félix Klibaner et sa sœur, la belle Rachel. Par la suite, une autre famille juive, les Kleijman, Isaac et Emma et leurs deux enfants sera aussi sauvée grâce au village.

David va-t-il s’éprendre de Rachel ou fera-t-il les yeux doux à Fanny ? C’est Fanny qui l’emportera. Elle et David tombent amoureux l’un de l’autre et envisagent de se marier quand des temps meilleurs reviendront. En attendant, Fanny se rend utile car ses talents de couturière sont réels. Plus tard elle deviendra même une célébrité de la mode. On parlera beaucoup des Robes de Fanny. Pour l’heure, elle réalise toutes sortes de vêtements à la demande. Même, s’il faut, le cas échéant, accepter la commande d’une prostituée Blanche Dupré dont l’amant est un officier allemand, Herman Werchen. On n’est jamais assez vigilant !

La Libération, enfin puis la création de l’État d’Israël. Les années passent et, avec elles, on assiste à des rebondissements inattendus.

Beaucoup de bonheurs dans ce récit, mais aussi, hélas, bien des drames et des peines.

Très sympathique et très agréable à lire.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions De Borée. Février 2020. 288 pages. 19,90 €.