Francis Kalifat

Ancien président

Ma rencontre avec Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France

26 Février 2018 | 230 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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Actualité

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

L'entretien a débuté par une large introduction sur la nécessité de cette rencontre et le contexte dans laquelle elle intervient. 

"Nous avons été profondément choqués par le vote de la loi polonaise visant à criminaliser toute référence à la responsabilité polonaise pour les crimes commis par le régime nazi pendant la Shoah" ai-je déclaré. J'ai néanmoins précisé que le Crif comprenait parfaitement que la dénomination "Camp de la mort polonais" ne correspondait pas à la réalité historique en ajoutant qu'il s'agissait de camps d'extermination nazi installés en Pologne. En revanche, j'ai insisté sur la gravité de la décision récente de criminaliser tout propos qui indiquerait une responsabilité ou une co-responsabilité des Polonais dans les crimes de la Shoah.

Je suis également revenu sur les propos du Premier ministre polonais à Munich, lesquels ont situé la responsabilité de la Shoah sur les Juifs eux-mêmes. "Ces propos sont blessantes, inacceptables et totalement contraires à la vérité historique" ai-je assuré avant de poursuivre "Cela revient à faire des victimes les bourreaux".

Monsieur Tomasz Młynarski a expliqué qu'à l'occasion d'un entretien avec le journal allemand Die Welt, le Premier ministre avait pu revenir ses déclarations, qu'il estime avoir été sorties de leur contexte. J'ai alors insisté sur le caractère inacceptable de ces propos quel qu'en soit le contexte et expliuait qu'ils devaient être retirés.

 
L'Ambassadeur a rappelé qu'il trouvait absolument inacceptable sur le plan humain et religieux l'existence de la Shoah. Il déplore que les camps de la mort se soient trouvés en Pologne, alors occupée par le régime nazi du troisième Reich tout en précisant que la Pologne avait payé un prix très lourd. 

Cette rencontre a été l'occasion de rappeler la longue histoire des Juifs de Pologne, vieille de 1000 ans, ainsi que le contexte d'antisémitisme profondément ancré dans la période d'avant-guerre en Pologne. J'ai invité à se souvenir que la communauté juive polonaise avant la Shoah était forte de 3 millions de personnes, et que sa quasi-totalité avait été exterminée par les nazis.

j'ai encore ajouté que par cette loi, c'est une partie de l'histoire de la Shoah qui est remise en cause et que la grandeur d'un pays réside aussi dans sa capacité à regarder son histoire tant dans sa part de lumière que dans sa part d'ombre. J'ai aussi insisté sur la nécessité de laisser les historiens travailler librement sur le sujet. 

Monsieur l'Ambassadeur a profité de la rencontre pour exposer le projet d'organiser dans les mois à venir deux manifestations culturelles : une exposition sur 1000 ans de vie juive en Pologne, et un événement autour des racines polonaises juives de l'Etat d'Israël. 

En conclusion de l'entretien, Tomasz Młynarski a manifesté une volonté d'apaisement. J'ai rappelé que le message du Crif sur la nouvelle loi demeurait clair et sans ambiguïté et qu'il était souhaitable que l'examen de la loi par le tribunal constitutionnel apporte les éclaircissements et les correctifs indispensables à l'apaisement souhaité.  

 
David-Olivier Kaminski, membre du Bureau exécutif du Crif et Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif, ont également assisté à la rencontre.

Le Crif vous propose :