Misère et déshonneur du Monde diplomatique de Bernard-Henri Lévy

21 Juillet 2017 | 147 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

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"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

C’est un peu à la façon de la marquise de Sévigné annonçant le mariage de M. de Lauzun que Le Monde diplo, rhabillé sur Internet de garamond et de noir et rouge, fait part de la grande, de l’ébouriffante nouvelle : un plein dossier, vingt ans d’archives, et « en accès libre » s’il vous plaît ! sur l’auteur de ces lignes, qualifié de don Corleone, d’oligarque, de mystificateur, de diable incarné et, last but not least, de représentant « significatif » du « système ».

Je ne m’attarderai pas sur le détail de ces articulets que je découvre, pour la plupart, aujourd’hui.

Et je ne rectifierai pas – en tout cas pour le moment – l’ahurissante quantité de fausses informations, sottises ou petites calomnies qui forment ce florilège monomaniaque et, au fond, assez ridicule.

Mais, puisque l’occasion m’en est donnée, je ne résisterai pas au plaisir de dire ce que je pense de ce mensuel auquel j’ai donné, en 1975, du temps de la révolution portugaise, l’un de mes tout premiers textes mais qui n’a plus, aujourd’hui, du Monde que l’actionnariat, de diplomatique que le titre et de respectable que le souvenir de ses lointains fondateurs.

Il faut savoir, par exemple, que Le diplo est l’un des derniers lieux où un Tariq Ramadan, idéologue des Frères musulmans et icône de la frérosphère, l’homme qui n’est pas Charlie et qui voit la main des Services derrière les attentats islamistes de Toulouse ou Bruxelles, reste une référence : sa voix, écrivait récemment (3 avril 2016), avec d’autres, l’ancien directeur Alain Gresh, n’est-elle pas de celles qui « portent dans les quartiers populaires » et que « la jeunesse écoute » ?

Il faut savoir que c’est l’endroit où les thèses conspirationnistes en général trouvent l’écho le plus complaisant : conspirationnisme dur de la professeure Annie Lacroix-Riz réhabilitant, dans une conférence aux Amis du Monde diplomatique de Montpellier, le mythe fascisant de la synarchie… conspirationnisme à peine plus soft du négationniste Jean Bricmont longtemps préposé, dans le journal, au traitement de l’actualité éditoriale antiaméricaine et antisioniste… conspirationnisme chic de Frédéric Lordon, sorte de sous-Badiou qui, calmant du bout des lèvres les ardeurs embarrassantes des gros maladroits de la tendance Soral, soutient qu’il n’est pas plus absurde de voir des complots « partout » que de n’en voir « nulle part » et qu’il y a bien une conjuration des « dominants » pour aveugler les dominés.

Il faut lire pour y croire le compte rendu flatteur (août 2009) du livre « Sarkozy, Israël et les juifs », où l’antisémite Paul-Eric Blanrue se demande si la France est devenue « un pays sioniste » – ou la première recension (novembre 2004) de l’ignominie d’Alain Ménargues intitulée « Le mur de Sharon » et expliquant la barrière de sécurité d’Israël par un atavique « séparatisme juif » inspiré du « Lévitique ».

Il faut lire, pour en rire, l’article fasciné que consacre, en septembre 2016, sur le site Mémoire des luttes, un ancien directeur du journal à un Donald Trump paré, parce que hostile au « système », de mille vertus : rompre avec l’« orientation libérale »… attaquer le « pouvoir médiatique »… dénoncer la « globalisation économique » et l’« arrogance de Wall Street »… j’en passe et des meilleures…

Et je n’évoque que pour mémoire la façon qu’ont ces « anti- impérialistes », quarante ans après la mise au jour de la tyrannie castriste, de se rabattre sur son remake caricatural et minable : esclave d’un régime ubuesque, la jeunesse du Venezuela pleure un avenir impossible et meurt de faim ? Le diplo, lui, se pâme d’amour pour le treillis d’Hugo Chavez, puis de Nicolas Maduro, son zombie, plus réactionnaire et féroce encore.

Il y a des lieux comme ça.

Des attracteurs du pire.

Des aimants noirs, magnétisant ce qu’une époque produit de plus calamiteux.

Sauf que les machines de ce genre se trouvent, d’habitude, à l’extrême droite et que Le diplo s’obstine à se réclamer de la tradition radicale de l’extrême gauche.

L’extrême gauche, hélas pour lui, a connu de grandes journées, de grandes soirées et de grands vertiges métaphysiques dont nous sommes quelques-uns à nous rappeler l’allure. Elle décrétait l’insurrection partout et voulait casser en deux l’Histoire du monde, produire une assomption de l’humain et nous libérer des idoles du siècle.

Toutes choses dont n’ont plus la moindre idée ces profs confits en dévotion, ces Pieds nickelés décatis d’un alterjournalisme dont la dernière audace est de s’en prendre sans trembler à un écrivain libre, ces flics qui devraient trouver un jour le temps de me remercier tant la folle haine qu’ils me portent semble être devenue leur ultime et seule boussole.

Mais attention.

Qu’ils soient séniles et bêtes ne les empêche pas d’être méchants.

Qu’ils soient aussi des Tartarin roulant leur ressentiment comme une vieille glaire ne leur interdit pas d’être dangereux.

Et je continuerais, comme je le fais depuis vingt ans, de les traiter par le mépris si je n’avais la conviction qu’avec eux la ligne rouge ou, plutôt, rouge brune est en train d’être franchie.

Si la synthèse s’opère, c’est là que cela se passera.

Si, par un de ces croisements d’espèces dont le siècle écoulé a donné de fameux exemples, l’hybridation finit par se faire entre ces chouettes remâchant, recrachant et remangeant leurs pelotes de réjection et de rancune, et les vautours du populisme de l’autre bord, Le diplo en sera le labo de pointe.

Nous y sommes presque.