Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Ce que nous devons à Mireille Knoll

12 Novembre 2021 | 132 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Lundi 20 novembre, j'ai rencontré le Président français Emmanuel Macron à Paris, accompagné d'une délégation du Congrès Juif Européen (EJC).

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Actualité
Portrait de Gil Taïeb
Blog du Crif - Hors Normes
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18 Octobre 2019
Catégorie : Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

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Opinion
Portrait de Marc Lévy
Blog du Crif - Une leçon de vie
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17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

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Je n'ai pas eu le privilège de connaître personnellement Mireille Knoll mais aujourd'hui je sais pourtant ce que je lui dois.

Hier soir, son meurtrier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Une décision de justice n'est jamais une victoire. Ca ne peut malheureusement pas être non plus ici un acte de réparation. C'est en revanche une reconnaissance. En déclarant que "le caractère crapuleux a été alimenté par une haine en raison de l'appartenance", le verdict n'a éludé aucune des réalités de ce drame : oui, Yacine Mihoub a sauvagement tué Mireille Knoll. Oui, l'antisémitisme fut l'une des motivations de ce crime.

Ce que nous devons désormais à Mireille Knoll, c'est peut-être avant tout cette reconnaissance publique : il n'y a pas de petit antisémitisme. Il n'y a pas de préjugé ou de haine qui ne soient pas in fine dangereux. Il y a au contraire un dramatique continuum, qui à partir d'une "détestation larvée" des Juifs a mené à la violence barbare. Qui à partir de l'un des préjugés les plus éculés sur la prétendue richesse des Juifs a conduit au meurtre d'une personne âgée vulnérable.

Que ce précieux rappel nous vienne d'une rescapée de la Shoah, voilà qui n'est sans doute pas dû au hasard : son destin témoigne du fil continu qui lie tous les visages de l'antisémitisme à travers l'histoire contemporaine. Le parcours de son meurtrier, dont la cour a rappelé l'intérêt pour des livres à la fois sur Mohamed Merah, la Charia et Mein Kampf, ne dit pas autre chose sur la manière dont l'islamisme et l'antisémitisme du quotidien s'inscrivent dans les pas de l'antisémitisme historique.

On a souvent présenté symboliquement Mireille Knoll comme la "grand-mère de tous les Français", tant son visage souriant avait ému nos concitoyens. Assurons ce soir sa famille, et en particulier ses enfants et petits-enfants, que s'ils sont ceux qui doivent porter son deuil, chacun des Français pourra, on l'espère, entendre son ultime message.

Qu'au souvenir de Mireille Knoll soit associé celui de Sarah Halimi et de toutes les autres victimes de l'antisémitisme.

Yonathan Arfi