Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Cette indifférence qui tue

31 Janvier 2022 | 56 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Lundi 20 novembre, j'ai rencontré le Président français Emmanuel Macron à Paris, accompagné d'une délégation du Congrès Juif Européen (EJC).

Pages

Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Pages

Opinion
Portrait de Marc Lévy
Blog du Crif - Une leçon de vie
|
17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

Pages

Le 19 janvier, René Robert, photographe suisse de 85 ans, est mort d’hypothermie après être tombé dans une rue de Paris et avoir été ignoré pendant neuf heures.

Oui, en plein Paris, rue de Turbigo, il est 21h30 lorsque René Robert tombe. Il reste étendu sur le trottoir et personne ne l’aide.

Les secours ne seraient arrivés que vers 6h30, alertés par un SDF. Une personne de plus parmi les 500 personnes qui meurent chaque année dans les rues de France. Un de ces morts tués par l’indifférence. Ce mal qui ronge nos sociétés.

Cette indifférence qui se nourrit de la peur et du manque de courage.

Cette indifférence qui transforme des témoins en des êtres sourds à la misère et aux cris entendus.

Cette indifférence qui a permi hier les massacres, les déportations et les crimes.

Cette indifférence qui enferme.

Cette indifférence qui fait chaque jour mourir des enfants maltraités et des femmes victimes de violences devant lesquels les portes se ferment, les rideaux se tirent et les oreilles se bouchent.

Cette indifférence qui fait de chacun de nous les complices silencieux de la misère.

Cette indifférence alimentée par la haine qui se répand et qui fait de l’autre un dangereux personnage lorsqu’il est différent, dehors, à terre ou simplement bizarre.

Cette indifférence qui tue.

De temps en temps, des histoires scandaleuses font l’actualité et les langues se délient. Cette semaine la maltraitance dans les EHPAD nous a sauté au visage. Grâce à ceux qui n’en pouvaient plus de se taire. Ils ne pouvaient plus voir, entendre, savoir et ne rien dire.

Combien de nos anciens ont subi cette maltraitance dans le silence ?

Combien d’entre eux ont souffert et souffrent, réduits à la dépendance, dans ce qui devenait des antichambres de la mort ?

Aujourd’hui, au nom de ce photographe qui représente tant de malheureux, au nom de ces parents et grands-parents qui sont seuls et isolés et au nom d’un corps professionnel exploité, épuisé qui ne perd son humanité que forcé par la rentabilité, nous devons abattre le mur de l’indifférence et devenir la voix de ceux qui ne peuvent crier et s’exprimer.

N’oublions jamais que c’est un SDF qui a tenté de porter secours au malheureux photographe.

Gil Taïeb