Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Faut-il du charisme en politique ?

17 Février 2022 | 45 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Le discours de Valérie Pécresse au Zenith dimanche 13 février restera dans les annales de la communication politique comme un archétype de ce qu’il ne faut pas faire, entre un texte peu inspiré et une candidate qui peinait à incarner ce qu’elle appelait « sa » France. Échec qui se mesurait au délai de réaction de la salle quand le discours contenait des paroles appelant aux applaudissements.

La candidate jouait dans un registre qui n’était pas le sien, elle qui  avait montré beaucoup d’habileté dans les débats et qui avait une réputation d’excellente gestionnaire. Avec la personnalisation du régime, la politique du spectacle, l’obsédante référence au Général de Gaulle et à l’identité française, on lui demandait non pas un programme, mais  de sublimer les passions du public et de faire croire que sous sa direction les échecs feront partie du passé. De la pensée magique… On lui demandait une autorité charismatique, ce concept popularisé par le sociologue Max Weber qui a redonné vie à un vieux terme théologique qui a parcouru l’histoire du christianisme sous le nom de grâce.

Définir le charisme est difficile, constater son absence est plus simple : au Zenith, Valérie Pécresse en a manqué.

Il y a dans le charisme en politique un aspect viril et les femmes sont désavantagées par la tonalité de leur voix et par nos stéréotypes culturels. Ce n’est pas un hasard si Angela Merkel a été le contre-exemple du dirigeant charismatique. Chez elle, pas d’incantation, pas de théâtre. « Wir schaffen das, », « on va y arriver, » à propos de l’intégration des réfugiés, un modèle de  sobriété dans la communication….

Les Français gardent peut-être la nostalgie d’un souverain guérisseur d’écrouelles, même s’ils revendiquent un égalitarisme où chacun donnerait un avis sur tout y compris de ce qu’il ne connait pas. Il en est peu en tout cas qui pensent, comme François Hollande, qu’être Président de la République soit une activité « normale », où seule compterait la compétence technique.

Si le charisme est utile, à dose forte la ferveur est une épice enivrante, qui transporte les foules, mais peut libérer les pires instincts en subordonnant toute pensée  à la loyauté au chef. « Notre programme s’appelle Hitler » a été un slogan tristement efficace en Allemagne.

Le charisme est une notion relative qui peut en partie s’acquérir, se perdre et se fabriquer: les meetings à grand spectacle jouent le rôle ambigu d’accroche. André Tardieu, modèle d’homme politique rationnel et lucide, disait que n’importe quel minable parait un géant quand il est accueilli aux sons de la Marseillaise.

André Tardieu est oublié, comme l’est en Israël Levi Eshkol, Premier Ministre pendant la Guerre des Six Jours, dont on ne se souvient que par son allocution à la radio du 28 mai 1967. Alors que le pays vit dans l’angoisse d’un nouvel Holocauste, le Premier Ministre ânonne son discours,  bute sur les  mots, hésite et se reprend. Un désastre…

Eshkol avait créé le système d’adduction d’eau qui a fait fleurir le pays d’Israël et organisé comme secrétaire général de la défense, une armée équipée et bien commandée. Des documents récemment déclassifiés montrent son action de stratège politique au cours de ce mois d’une extraordinaire tension qui a précédé la guerre des Six Jours. Il a assuré le soutien américain en montrant qu’Israël avait tout fait pour éviter la guerre, il a résisté à la pression des généraux qui voulaient en finir au plus vite et laissé ainsi le temps d’une préparation optimale, il a assuré un consensus national en faisant entrer ses adversaires politiques  au gouvernement, et il a imposé au si populaire général Dayan la conquête du Golan à laquelle ce dernier rechignait. Cet homme compétent, affable et désintéressé n’était ni narcissique,  ni vitupérant. Il n’était pas éloquent et certainement pas charismatique.

Le prix qu’il a payé, c’est l’oubli des générations suivantes, mais il y a bien une vie politique en l’absence de charisme...

Richard Prasquier

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