Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Il y a 16 ans, Ilan Halimi, assassiné par les préjugés antisémites

14 Février 2022 | 141 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Pages

"Les Juifs ont de l'argent" : ce poncif antisémite, sans doute aussi vieux que l'antisémitisme lui-même, coûta sa vie à Ilan Halimi, assassiné le 13 février 2006, après 24 jours de séquestration et de torture.

Un préjugé n'est pas une simple opinion. Rappelons ce principe à ceux qui ne veulent pas en voir la gravité : les préjugés sont le conditionnement mental nécessaire à la libération de la violence ciblée. C'est le terreau sur lequel grandit la possibilité du passage à l'acte. Dit autrement, sans l'idée que "les Juifs ont de l'argent", le "Gang des barbares" n'aurait jamais choisi puis tué Ilan Halimi, jeune homme sans fortune particulière. 

Ainsi, les préjugés antisémites tuent. Mais 16 ans, demain jour pour jour, après sa mort, qu'avons nous retenu ? Rien ou presque rien !

Les préjugés antisémites sont toujours aussi largement partagés dans l'opinion publique. Dans une étude menée par Ipsos pour le CRIF en 2020, 44% (!) des Français considèrent que "les Juifs sont plus riches que la moyenne des Français" et 30% que "les Juifs aiment plus l'argent que les autres Français".

Plus grave encore, ces stéréotypes ne sont plus limités aux vieilles générations et semblent même trouver aujourd'hui un renouveau au sein de certaines catégories de Français, dont notamment les Français de culture musulmane qui sont 53% à y adhérer (Etude Fondapol/AJC - Janvier 2022) ou les électeurs d'extrême-droite et  d'extrême-gauche.

Depuis la mort d'Ilan Halimi, l'antisémitisme a gagné de nouvelles sphères porté notamment par l'endoctrinement islamiste, la haine d'Israël ou les idées complotistes, ajoutant au fil des ans 10 nouveaux noms de Juifs de France à la liste des victimes contemporaines de cette haine devenue ordinaire.

Plus largement, les préjugés racistes et antisémites, eux, continuent de faire des ravages chez des esprits faibles et de légitimer de dramatiques passages à l'acte : ainsi, en 2016, un couturier d'origine asiatique, Chaolin Zhang, était à son tour ciblé parce que ses agresseurs considéraient que "les Chinois ont de l'argent".

16 ans après sa mort, le meilleur hommage que la France puisse rendre à Ilan Halimi serait de considérer enfin à leur juste mesure la gravité des préjugés antisémites, pour ouvrir des temps plus apaisés pour les Juifs de France mais aussi, avec eux, pour l'ensemble des Français.

Puisse la mémoire d'Ilan Halimi nous aider sur ce chemin.

Yonathan Arfi