Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - L'affaire Mila

09 Juin 2021 | 140 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

Portrait de Gil Taïeb
Blog du Crif - Hors Normes
|
18 Octobre 2019
Catégorie : Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

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Opinion

Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

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On ne sait pas si le procès Mila reprendra le 21 juin. Ce jour-là le Tribunal fera savoir s’il transmet ou non le dossier à la Cour de Cassation pour une Question prioritaire de Constitutionnalité, QPC, portant sur la loi sur le cyberharcèlement de 2018, dite loi Schiappa, QPC soulevée par l’avocat d’un prévenu. S’il le fait, le procès sera repoussé.

C’est la première fois peut-être qu’apparaissent à visage presque découvert, comme si les masques du Covid étaient la métaphore de l’anonymat du web, des cyber harceleurs qui déversaient des immondices en croyant  jouer sans risque les justiciers. Manque de chance, les services de police sont devenus plus efficaces. Ils ont remonté la filière du pseudonymat et Tweeter a dû obtempérer. Quant à son propre contrôle, c’était une passoire.

Le remarquable livre de Marc Knobel sur la Cyberhaine décrit la triste vie du modérateur  de réseau social. Mais puisque la loi Avia a été retoquée par le Conseil Constitutionnel, lorsque l’auto-modération est déficiente seule la lourde  procédure judiciaire de la loi Schiappa permet de lutter contre le harcèlement numérique, malheureusement en  décalage avec  la sidérante vélocité des réseaux.

Certains disent que la suppression de l’anonymat serait attentatoire à la liberté d’expression. En fait, c’est dans les démocraties que la controverse a lieu, là où l’anonymat sert à agresser sans assumer de responsabilité. Dans les dictatures où l’anonymat permet  d’informer, le régime ne prend de gants ni pour traquer les internautes rebelles, ni pour réglementer les réseaux à sa merci.

Un florilège des tweets qu’a reçus Mila -100 000, d’après son avocat, Richard Malka - soulève littéralement le coeur, par l’obscénité du langage et le sadisme des appels au meurtre. Faut-il minimiser ces tweets, comme le prétend  l’avocat d’un des prévenus sous prétexte que c’est ainsi que les jeunes s’expriment aujourd’hui ? Cette résignation est au coeur des démissions de notre société. Démission éducative, démission morale, démission judiciaire: jamais la transmission intergénérationnelle ne s’est effectuée aussi mal qu’aujourd’hui, avec un mélange de fatalisme, de laxisme et d’angélisme. Éduquer  les enfants aux bonnes pratiques du net est un impératif capital; ce combat est peut-être perdu d’avance mais y met-on l’énergie indispensable? Je ne crois pas.

La différence entre la critique des croyances et la critique des hommes qui ont ces croyances est à la base de la laïcité à la française . Il y a d’autres  sociétés que la nôtre, avec d’autres règles mais c’est notre loi et ceux qui la rejettent doivent changer de pays. Mila avait insulté  le Dieu que vénèrent les Musulmans. Ses paroles étaient répugnantes, mais elles n’étaient pas illégales car elles ne menaçaient aucun être humain.

Enseigner  cette loi est une tache  impérative, car la pensée critique en dépend. Mais ce n’est pas une tache facile.  Il faut expliquer pourquoi Houellebecq, qui avait écrit « l’Islam, c’est la religion la plus con » a été relaxé, alors que Dieudonné qui avait dit « les Juifs c’est une secte » a été condamné. L’un visait une abstraction, l’autre des individus. Dans une société où chez les jeunes le mot de respect fait bon ménage avec la violence la plus crue, il faut enseigner que le respect se doit aux hommes et pas à leurs croyances.

Au demeurant, il ne faut pas se faire d’illusion: la carence éducative est en grande partie due à la peur. C’est l’intimidation qui entrave les enseignants  et qui renvoie souvent les administrations de contrôle à un « surtout pas de vagues » qu’on a vu à l’oeuvre dans l’histoire de Mila. Les ombres qui planent sur la jeune fille, ce sont moins celle de Samuel Paty, tant que la police la protège, que celles de Salman Rushdie, de Robert Redeker, de Riss, dont la vie fut pourrie après qu’ils eurent suscité la colère des islamistes. En revanche, si vous traitez Jésus de pédé, comme un humoriste l’a fait récemment à la radio, vous n’aurez pas besoin de protection  policière.

 

Richard Prasquier