Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - L'affaire Mila

09 Juin 2021 | 141 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Pages

Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Pages

Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Pages

On ne sait pas si le procès Mila reprendra le 21 juin. Ce jour-là le Tribunal fera savoir s’il transmet ou non le dossier à la Cour de Cassation pour une Question prioritaire de Constitutionnalité, QPC, portant sur la loi sur le cyberharcèlement de 2018, dite loi Schiappa, QPC soulevée par l’avocat d’un prévenu. S’il le fait, le procès sera repoussé.

C’est la première fois peut-être qu’apparaissent à visage presque découvert, comme si les masques du Covid étaient la métaphore de l’anonymat du web, des cyber harceleurs qui déversaient des immondices en croyant  jouer sans risque les justiciers. Manque de chance, les services de police sont devenus plus efficaces. Ils ont remonté la filière du pseudonymat et Tweeter a dû obtempérer. Quant à son propre contrôle, c’était une passoire.

Le remarquable livre de Marc Knobel sur la Cyberhaine décrit la triste vie du modérateur  de réseau social. Mais puisque la loi Avia a été retoquée par le Conseil Constitutionnel, lorsque l’auto-modération est déficiente seule la lourde  procédure judiciaire de la loi Schiappa permet de lutter contre le harcèlement numérique, malheureusement en  décalage avec  la sidérante vélocité des réseaux.

Certains disent que la suppression de l’anonymat serait attentatoire à la liberté d’expression. En fait, c’est dans les démocraties que la controverse a lieu, là où l’anonymat sert à agresser sans assumer de responsabilité. Dans les dictatures où l’anonymat permet  d’informer, le régime ne prend de gants ni pour traquer les internautes rebelles, ni pour réglementer les réseaux à sa merci.

Un florilège des tweets qu’a reçus Mila -100 000, d’après son avocat, Richard Malka - soulève littéralement le coeur, par l’obscénité du langage et le sadisme des appels au meurtre. Faut-il minimiser ces tweets, comme le prétend  l’avocat d’un des prévenus sous prétexte que c’est ainsi que les jeunes s’expriment aujourd’hui ? Cette résignation est au coeur des démissions de notre société. Démission éducative, démission morale, démission judiciaire: jamais la transmission intergénérationnelle ne s’est effectuée aussi mal qu’aujourd’hui, avec un mélange de fatalisme, de laxisme et d’angélisme. Éduquer  les enfants aux bonnes pratiques du net est un impératif capital; ce combat est peut-être perdu d’avance mais y met-on l’énergie indispensable? Je ne crois pas.

La différence entre la critique des croyances et la critique des hommes qui ont ces croyances est à la base de la laïcité à la française . Il y a d’autres  sociétés que la nôtre, avec d’autres règles mais c’est notre loi et ceux qui la rejettent doivent changer de pays. Mila avait insulté  le Dieu que vénèrent les Musulmans. Ses paroles étaient répugnantes, mais elles n’étaient pas illégales car elles ne menaçaient aucun être humain.

Enseigner  cette loi est une tache  impérative, car la pensée critique en dépend. Mais ce n’est pas une tache facile.  Il faut expliquer pourquoi Houellebecq, qui avait écrit « l’Islam, c’est la religion la plus con » a été relaxé, alors que Dieudonné qui avait dit « les Juifs c’est une secte » a été condamné. L’un visait une abstraction, l’autre des individus. Dans une société où chez les jeunes le mot de respect fait bon ménage avec la violence la plus crue, il faut enseigner que le respect se doit aux hommes et pas à leurs croyances.

Au demeurant, il ne faut pas se faire d’illusion: la carence éducative est en grande partie due à la peur. C’est l’intimidation qui entrave les enseignants  et qui renvoie souvent les administrations de contrôle à un « surtout pas de vagues » qu’on a vu à l’oeuvre dans l’histoire de Mila. Les ombres qui planent sur la jeune fille, ce sont moins celle de Samuel Paty, tant que la police la protège, que celles de Salman Rushdie, de Robert Redeker, de Riss, dont la vie fut pourrie après qu’ils eurent suscité la colère des islamistes. En revanche, si vous traitez Jésus de pédé, comme un humoriste l’a fait récemment à la radio, vous n’aurez pas besoin de protection  policière.

 

Richard Prasquier

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance