Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - Loi contre le “séparatisme”: Ces principes républicains dont la société avait besoin

23 Février 2021 | 119 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Les vidéos de la mort, par Marc Knobel
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21 Juillet 2016
Catégorie : France

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Pages

Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Par Chloé Blum

Portrait de Invité
Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 Octobre 2018
Catégorie : France, Opinion

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Qui l’eût cru ? Qui eût pensé qu’un jour en France, où depuis 1905 la religion est une affaire de conscience personnelle, députés et sénateurs seraient amenés à légiférer sur le « séparatisme » islamique dénoncé, le 2 octobre 2020 à Mulhouse, par le Président de la République lui-même.

Présente dans l’Hexagone depuis une soixantaine d’années, la religion musulmane naguère discrète, interroge aujourd’hui, comme si elle avait un peu changé de nature. Dans une société où les codes culturels se sont sécularisés,  l’islam militant apparait pour beaucoup comme vindicatif et dominant. Les islamistes radicaux, qui ont des interprétations rigoristes du Coran, sont plus offensifs que les pratiquants modérés, largement majoritaires. Pour ces activistes, la loi religieuse prévaut sur celle de la République. 

Or en France, la loi doit respecter la foi tant que la foi ne dicte pas sa loi. C’est le principe fondamental de la laïcité. Liberté de conscience, neutralité de l’Etat. Dans la République telle qu’elle a été pensée par Jules Ferry, Léon Gambetta, Georges Clemenceau ou Aristide Briand, les lois de la religion ne peuvent être supérieures aux lois de la République. C’est en se référant à ce principe qu’en terre d’Alsace Emmanuel Macron avait incriminé ceux qui veulent créer une contre-société. « Le séparatisme, avait-il ajouté, c’est quand, au nom d’une religion, au nom de telle ou telle influence extérieure, on dit : « Je ne respecte plus les lois de la République. » Dans la foulée, il avait, ce jour-là, jeté les bases d’un plan interministériel.

Aussi, le 11 février dernier, par 347 voix pour, 151 contre et 65 abstentions, l’Assemblée nationale adoptait le projet de loi « confortant le respect des principes de la République. » 

Même si, dans un souci d’apaisement, la référence à l’islamisme radical a disparu du vocabulaire, la lutte contre le séparatisme était – de l’avis unanime des observateurs - une condition nécessaire pour l’assise unitaire de la nation. On ne pouvait, en effet, rester les bras ballants, puisque les années ne devaient pas dégrader les mémoires, brouiller les souvenirs.  L’opinion publique, épouvantée par d’effroyables tueries, ne supportait plus l’inertie. On avait haineusement assassiné des Juifs. A Saint-Etienne-du-Rouvray, le père Hamel fut décapité en plein office et à Conflans-Sainte-Honorine, le professeur Samuel Paty subit le même sort. De plus, chaque semaine, tant à Nice qu’à Marseille et ailleurs, des faits-divers retentissants, une phrase malencontreuse ou la sortie d’un livre suscitaient des polémiques avec leur inévitable prolongement sur les réseaux sociaux. Où de nombreux jeunes, hier comme aujourd’hui, s’informent, échangent, se renseignent, mais où d’autres esprits, enclins au  séparatisme, « y préemptent le référencement islamique », pour reprendre la formule de Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur.

Il fallait donc réagir, rompre avec le cycle de la violence, et rappeler des principes. Le nouveau texte, s’articulant autour de 70 articles et préparé en amont avec les cultes, a ceci de méritoire qu’il élabore enfin une loi dont la société avait besoin. Au terme de 80 heures de débat et l’adoption de 144 amendements, le projet de loi voté (avant son examen au Sénat à partir du 30 mars) contient des dispositions qu’il serait fastidieux d’analyser ici dans le détail, mais qui, chacune prise séparément, se justifie au regard de la loi de 1905 sur la laïcité et celle de 1901 qui encadre le fonctionnement des associations. 

Quelles sont –elles ? Focalisons-nous sur les principales :

Neutralité du service public. Le préfet peut maintenant suspendre les décisions ou les actions de toute collectivité qui méconnaitrait gravement la neutralité du service public. Les agents chargés d’une mission doivent observer la neutralité religieuse. Les auteurs de délits relatifs à la provocation et à l’apologie d’actes terroristes seront interdits d’exercer des fonctions au contact du public. 

Délit de séparatisme. L’article 4 vise à punir de cinq ans d’emprisonnement toute personne menaçant, violentant ou intimidant un élu ou un agent du service public dans le but de se soustraire aux règles des services publics.

Instruction en famille. La réforme durcit les règles en passant d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation à la rentrée 2022. L’autorisation de « l’école à la maison » ne pourra être accordée que pour raison de santé, handicap, pratique artistique ou sportive, itinérance de la famille, éloignement d’un établissement, et aussi en cas de « situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif ». Une période de transition est prévue jusqu’à l’année scolaire 2024-2025. Les familles pratiquant déjà l’école à la maison pourront être contrôlées dès 2021-2022, pour s’assurer que « ce mode d’instruction ne sert pas à des pratiques séparatistes. »

Encadrement des associations. Toute demande de subvention fera « l’objet d’un engagement de l’association à respecter le principe et valeurs de la République ». Les motifs de dissolution d’une association en Conseil des ministres sont élargis.

Cultes. Alors que les lieux de culte musulmans sont, pour des raisons historiques, en majorité sous le régime des associations prévu par la loi de 1901, le projet de loi les incite à s’inscrire sous le régime de 1905, plus transparent sur le plan comptable et financier. En contrepartie, elles pourront avoir accès à des déductions fiscales. Les dons étrangers dépassant 10 000 euros seront soumis à un régime déclaratif de ressources. La certification des comptes sera obligatoire en cas « d’avantages ou de ressources provenant de l’étranger. » Une disposition « anti-putsch » est prévue pour éviter toute prise de contrôle d’une mosquée par des extrémistes. L’article 44, adopté le 13 février 2021, instaure une procédure de fermeture pour deux mois par les préfets des lieux de culte théâtre de propos, idées, théories, activités incitant à la haine ou à la violence, ou tendant à les encourager.

Interrogé le 3 février au Sénat, le grand rabbin Haïm Korsia a estimé que les principes contenus dans cette loi étaient ceux dont la société avait besoin. « Oui, cette loi est nécessaire, a-t-il déclaré, c’est une recherche de cohérence. » Pour lui, « il faut que celui qui gère une association sous le régime de la loi de 1901 ait les mêmes contraintes que celui qui en gère sous celui de la loi de 1905. » Et d’ajouter que « la loi doit être uniforme et capable de ne pas gêner ceux qui appliquent les principes républicains. » La devise du Consistoire est Religion et Patrie, ce qui ne laisse aucune ambigüité sur le respect du contrat républicain. Pour le grand rabbin, il n’est pas nécessaire de recevoir des subventions de l’Etat pour être obligé de proclamer son engagement républicain. Et d’interroger : « Qui peut s’inscrire dans l’espace républicain sans dire « J’adhère aux principes » ? Chaque association en France devrait s’engager à respecter de manière intégrale les principes républicains. »

Haine en ligne. Ajouté après la décapitation de Samuel Paty, l’article 18 de la loi crée un nouveau délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée « aux fins de l’exposer, elle ou les membres de sa famille, à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens que l’auteur ne pouvait ignorer ». Il sera puni de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. 

Mais la loi doit aller plus loin, me semble t-il. Je pense que les plateformes numériques doivent être responsables des contenus qu’elles diffusent. Les médias traditionnels, presse écrite et audiovisuelle, grâce à leurs journalistes professionnels, sont soumis à un régime strict de responsabilité légale. Pourquoi les réseaux sociaux fonctionneraient de manière différente ?  Ils doivent être eux aussi soumis à l’impératif d’objectivité, de vérification, alors que certains d’entre eux charrient des « fake-news » et des torrents de haine antisémites. C’est d’ailleurs pour quantifier et analyser ces contenus qu’a été crée l’Observatoire de l’antisémitisme en ligne.

La laïcité, c’est le sens de l’intérêt général contre l’opportunisme individuel du chacun pour soi, surtout lorsqu’il agit sous couvert de l’anonymat.

 

Bruno Benjamin