Actualités
|
Publié le 5 Juin 2025

Communiqué du Crif – La France doit renoncer à reconnaître un État palestinien le 18 juin

« Il y a deux mois, le président de la République annonçait envisager de reconnaître un État palestinien en juin, dans le cadre d'une conférence à New York, devant également intégrer une reconnaissance d'Israël par des États de la région mais aussi, entre autres, la libération des 56 otages encore retenus à Gaza et la reddition du Hamas. Aujourd'hui, comme cela était malheureusement prévisible, il convient de constater qu'aucune des conditions énoncées par le Président de la République lui-même ne s'est réalisée. »

Paris, le jeudi 5 juin 2025

 

Il y a deux mois, le président de la République annonçait envisager de reconnaître un État palestinien en juin, dans le cadre d'une conférence à New York, devant également intégrer une reconnaissance d'Israël par des États de la région mais aussi, entre autres, la libération des 56 otages encore retenus à Gaza et la reddition du Hamas.

Aujourd'hui, comme cela était malheureusement prévisible, il convient de constater qu'aucune des conditions énoncées par le Président de la République lui-même ne s'est réalisée.

Ayant pris le leadership dans la constitution d'une coalition de pays occidentaux en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien, la France a aujourd'hui la responsabilité de déclarer que les conditions ne sont malheureusement pas réunies et qu'aucune reconnaissance d'un État palestinien ne peut avoir lieu en juin.

Si le Président de la République choisissait de la maintenir, la reconnaissance d'un État palestinien ces prochains jours serait à la fois une erreur diplomatique et une faute morale et politique.

Sur le plan diplomatique, d'abord, offrir aux Palestiniens au départ d'un processus ce qu'ils sont censés obtenir à l'arrivée est contre-productif : cela inciterait la partie palestinienne à ne faire aucune concession et cela ne servirait donc pas la paix, qui repose sur des concessions mutuelles entre les parties.

Sur le plan moral, ensuite reconnaître un État palestinien maintenant, sans aucune contrepartie et alors que des otages sont toujours retenus à Gaza, serait offrir une victoire symbolique au Hamas. Alors que 50 Français ont été assassinés par le Hamas, ce dernier brandirait une reconnaissance d'un État palestinien comme un trophée et une récompense pour le terrorisme du 7-Octobre.

Sur le plan politique, enfin, reconnaître un État palestinien maintenant, c'est donner raison à La France insoumise (LFI) et aux agitateurs qui dévoient la cause palestinienne pour s'en prendre aux Francais juifs.

Plus largement, cet épisode diplomatique amène à s'interroger : les vieux démons de la « politique arabe » de la France sont-ils de retour ?

Alors que le Président de la République proposait il y a 18 mois une coalition internationale contre le Hamas, alors que la France est la seule au monde à avoir organisé un hommage national pour les victimes françaises du 7-Octobre et que la France a par deux fois participé à la défense d'Israël face aux attaques de l'Iran, notre pays semble désormais prendre au contraire la tête d'une coalition pour avancer de manière prématurée vers un État palestinien, dans une opposition frontale et assumée avec Israël.

Le Crif rappelle son soutien à tous les processus de paix, adossés sur le dialogue entre les parties.

Chacun souhaite que vienne le plus vite possible le temps de la paix, avec la libération des otages, la reddition du Hamas et une paix juste et durable pour à la fois les Palestiniens et les Israéliens.

Mais en attendant, la décence et le réalisme imposent aujourd'hui de constater le blocage représenté par la présence d'une organisation terroriste, qui retient 56 otages Israéliens et dessert la cause des populations civiles palestiniennes elles-mêmes, plongées dans la détresse tragique de la guerre par le Hamas.

Reconnaître un État palestinien aujourd’hui de maniere unilatérale et sans aucune garantie, ce serait récompenser le Hamas et condamner la paix.