Disparition du Professeur Étienne-Émile Baulieu : le Crif rend hommage à une figure majeure de la science et de la liberté intellectuelle

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Né Étienne Blum en 1926 dans une famille juive alsacienne, il connut très tôt l’épreuve de l’antisémitisme d’État et de l’exclusion. Étudiant en médecine à la Libération, il choisit d’adopter le nom de Baulieu, pseudonyme de résistant.

Scientifique d’exception, chercheur visionnaire, Étienne-Émile Baulieu fut l’un des plus grands spécialistes mondiaux de l’endocrinologie et du vieillissement. On lui doit des découvertes majeures sur les hormones sexuelles, la DHEA ou encore la mémoire cellulaire. Mais c’est surtout par la mise au point de la pilule abortive RU-486, en 1982, qu’il entra dans l’histoire. Ce progrès médical, qui permit à des millions de femmes dans le monde de maîtriser leur fécondité, fut aussi un combat éthique et politique. Il incarna, avec courage, la figure du scientifique responsable, engagé dans le débat démocratique, au service de la dignité humaine.

Élu à l’Académie des sciences en 1982, président de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le Professeur Baulieu a été honoré à de multiples reprises, en France comme à l’international. Il était Grand-Croix de la Légion d’Honneur.

Le Crif rend hommage à cet homme fidèle à ses convictions, qui porta tout au long de sa vie une exigence de vérité et d’indépendance. Le professeur Étienne-Émile Baulieu fut aussi une voix essentielle dans le débat public, plaidant pour une science éthique, ouverte, humaniste, ancrée dans les valeurs de la République.

Le Crif adresse ses sincères condoléances à son épouse, Simone Harari Baulieu, à sa famille et à ses proches.

Que la mémoire du Professeur Étienne-Émile Baulieu reste une source d’exemple et de fierté pour les générations à venir.