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Publié le 12 octobre dans Le Figaro
Le tribunal de Paris a condamné mardi 12 octobre Logan Nisin, le jeune fondateur du groupuscule d'ultradroite OAS, à neuf ans d'emprisonnement ferme avec maintien en détention, lors du premier procès pour terrorisme d'ultradroite jugé en France depuis 2017. Le tribunal a aussi reconnu coupables cinq autres prévenus d'«association de malfaiteurs terroriste», prononçant notamment une peine de huit ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour Thomas Annequin, le numéro 2 du groupuscule Organisation des Armées sociales.
«Loin d'un projet politique fantasmé», la «nouvelle OAS» a été conçue en «calquant la structure de l'Organisation armée secrète de 1961», groupe politico-militaire responsable d'une répression sanglante dans les années 60 contre l'indépendance de l'Algérie, a estimé le président de la chambre en lisant son jugement. Dans ce dossier, «tout atteste de l'imminence du passage à l'acte», «l'OAS a été créée comme une armée de défense prête le cas échéant à déstabiliser les institutions», «à fracturer le corps social», a poursuivi le magistrat, en rappelant ses «appels à la rébellion», ses «incitations à tuer» ou ses projets de racket d'entreprises pour financer des armes.
Tout au long des deux semaines du procès, les membres du groupe ont assuré qu'ils ne seraient jamais passés à l'acte, en renvoyant la responsabilité à son fondateur Logan Nisin. «Leur responsabilité personnelle ne saurait être diluée dans une stratégie globale désincarnée: ils ont tous, et collectivement, incarné l'OAS», a jugé le tribunal, les reconnaissant tous coupables.
Une décision à la «portée significative»
La décision du tribunal correctionnel de Paris était très attendue : le dossier OAS est le premier à être jugé sur les sept enquêtes ouvertes par le parquet antiterroriste depuis 2017 concernant des projets d'attentats d'ultradroite. Dans son réquisitoire, la procureure avait exhorté le tribunal à mesurer la «portée significative» de son jugement, qu'elle voulait exemplaire pour contrer la «montée en puissance exceptionnelle de la menace portée par la mouvance d'ultradroite».
Depuis 2017, 48 personnes ont été mises en examen par le parquet antiterroriste dans des projets d'attentats imputés à l'ultradroite. Un terrorisme que la procureure avait comparé au terrorisme islamiste, décrivant «deux faces d'une même pièce fanatique».
Me Gabriel Dumenil, qui défend Romain Pugin condamné mardi à cinq ans de prison, a décrit un «jugement sévère». «La qualification juridique, notamment de terrorisme, n'apparaît pas du tout aussi claire. Il s'agit d'un jugement qui a été rendu pour marquer une position jurisprudentielle s'agissant de procès à venir», a-t-il estimé auprès de l'AFP.
Les condamnés et le parquet ont dix jours pour faire appel.
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