Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Praquier – Un jeune homme inconnu à la mairie de New York ?

07 Juillet 2025 | 207 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

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Opinion

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Par Chloé Blum

Portrait de Invité
Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 Octobre 2018
Catégorie : France, Opinion

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Les résultats du vote à la primaire démocrate pour la mairie de New York ont été connus 48 heures à peine après un bombardement américain sur l’Iran qui laissait peu de place à la victoire d’un inconnu à une élection municipale qui ne se tiendrait que six mois plus tard, victoire qui ne fut d’ailleurs officielle que le 1er juillet. Ce délai s’explique par le système de vote utilisé, vote à choix classés dans lequel les voix sont redistribuées en fonction du classement des candidats par chaque électeur. On aboutit à un résultat qui compare les deux candidats les mieux placés, les autres ayant disparu dans les décomptes successifs. Donc Zohran Mamdani, 33 ans, a gagné par 56 % des voix contre 44 % à Andrew Cuomo, ex-gouverneur de l’État de New York.

Ce système électoral, qui a été étrenné avec succès à New York, mais qui est déjà utilisé en Australie, en Irlande et dans l’État du Maine favorise les candidats les plus consensuels aux dépens de ceux qui sont plus clivant. Ne rêvez pas, il n’est pas près de s’appliquer en France. Est-ce à dire que Zohran Mamdani est un candidat modéré ?
Un ennemi virulent d’Israël, disent la plupart des organisations sionistes. Cela signifiait pour moi que New York, la plus grande ville juive du monde, même si le nombre de Juifs, un million environ, y est bien plus réduit qu’il y a cinquante ans, risque d’élire en novembre un maire antisémite. À des amis New Yorkais : j’ai demandé comment cela était possible… et leur réponse m’a sidéré…

Ils soutiennent Zohran Mamdani, jeune, intègre et expérimenté ; il défend la justice sociale, les travailleurs étrangers, arbitrairement pourchassés par la police d’immigration de Donald Trump alors qu’ils travaillent et paient leurs impôts, mais qu’ils n’ont pas de permis de séjour à cause des dysfonctionnements administratifs. Mamdani réclame plus de crèches, des allocations pour les plus pauvres, un gel des loyers et plus d’inclusion pour les minorités. Et puis, il l’a dit et redit, il n’est absolument pas antisémite…

Je précise que mes amis sont des Juifs orthodoxes très liés à Israël, que l’épouse a longtemps travaillé dans une grande organisation sioniste et qu’ils habitent West End Manhattan, un des quartiers les plus huppés des États Unis.

Alors j’ai essayé d’en savoir un peu plus sur Zahran Mamdani.

Sa mère, Mira Nair, est une célèbre cinéaste indo-américaine. Son père, musulman d’origine indienne, éduqué en Ouganda, est aujourd’hui un des critiques de l’impérialisme les plus influents du monde anglophone. Il est titulaire à Columbia de la chaire de Sciences politiques Herbert Lehman , nommée d’après un homme politique du New Deal, philanthrope juif et sioniste convaincu. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’en est pas de même de Mahmoud Mamdani, qui s’est révélé depuis le 7-Octobre un opposant d’Israël parmi les plus virulents du campus.

Ses livres, dont ses partisans disent que certains sont des chefs d’œuvre, reposent sur la thèse que la violence n’est pas culturellement liée à l’Islam mais qu’elle provient des choix effectués par les puissances impérialistes dans un désir de domination. Ce sont elles qui dans un but anti-soviétique ont favorisé en Afghanistan l’Islam religieux, elles qui ont fait naître un État juif fondé sur une identité ethno-religieuse, elles aussi qui avaient créé au Rwanda des identités hutu et tutsi artificielles dont le résultat fut un génocide. Mahmoud Mamdani prétend que toute violence est politique et doit être contextualisée. Il plaide en Palestine pour un État non identitaire, post national et post ethnique où Juifs et musulmans se mélangeraient sans accroc. En somme une laïcité à la française de rêve…

Mahmoud Mamdani façonne ses thèses sur ces postulats préétablis, refuse toute culpabilité qui ne serait pas impérialiste, oublie l’expulsion des Juifs du monde arabe comme la charte du Hamas et prône un futur idyllique qui ne pourrait se transformer qu’en cauchemar pour une minorité juive.

Son fils reconnaît à Israël le droit à exister, mais si on l’interroge mieux, on voit qu’il voudrait que chacun y ait des droits égaux, que l’apartheid qu’il dit exister actuellement disparaisse et que les Palestiniens bénéficient du droit au retour. Le 8 octobre, il a regretté les morts des deux côtés, n’a pas cité le Hamas et a fait porter la responsabilité sur l’occupation israélienne. Inutile d’ajouter que l’existence d’un génocide à Gaza est pour lui une évidence. Il a demandé à mondialiser l’intifada et a répondu aux critiques que intifada, c’est aussi le terme par lequel on traduit en arabe l’insurrection du ghetto de Varsovie, donc un terme indiscutablement honorable. En somme, sous un couvercle universaliste une garantie de destruction d’Israël.
Comme étudiant il avait été au premier rang des manifestations de BDS et de Students for Justice in Palestine. Il accuse aujourd’hui Benyamin Netanyahu d’être un criminel de guerre génocidaire. Il réserve d’ailleurs les mêmes qualificatifs à l’Indien Modi.

S’il répète la pensée paternelle, il a ajouté son sourire, son charisme, son expertise en réseaux sociaux, ses talents de rappeur et producteur hip-hop ainsi que son expérience personnelle de juriste auprès des mal-logés de New York. Tout cela explique l’engouement auprès des jeunes et le soutien de poids lourds de la gauche progressiste américaine, Alexandria Ocasio Cortez, la célèbre AOC, la pasionaria pro-palestinienne Linda Sarsour et le sénateur Bernie Sanders. Car la victoire de Zharan Mamdani, c’est la victoire d’un parti démocrate progressiste sur un parti démocrate traditionnel tétanisé depuis la victoire de Trump. D’autres établiront peut-être les liens de ce courant progressiste avec un financement qatari dont l’importance n’est plus à démontrer.

Le discours de Zohran Mamdani convient aux mouvements juifs antisionistes devenus très présents sur la scène américaine tels « Jewish Voice for Peace » ou « IfNotNow », sans compter probablement aux 30 000 familles Satmar de Williamsburg, sensibles aussi aux questions de loyers. Mais sa victoire a été aussi digérée, et parfois même soutenue, par des Juifs sionistes authentiques sensibles aux questions de justice sociale, très soucieux de paix et de morale et souvent aussi très hostiles à Benyamin Netanyahu. Tels sont Chuck Schumer, leader de la minorité démocrate au Sénat et Jerry Nadler, inamovible représentant démocrate de Manhattan au Congrès, deux personnalités politiques juives majeures de New York qui, après sa victoire ont félicité Zohran Mamdani, certainement à contre cœur, mais l’ont félicité quand même…

Zahran Mamdani a bénéficié du soutien des jeunes, des mal logés et de tous ceux qui voudraient un parti démocrate plus progressif et qui ont accusé Andrew Cuomo, l’ex-gouverneur de l’État de New York, longtemps en tête des sondages, de collusion avec les Républicains. Cuomo représentait d’autant plus le « vieux monde », celui des liens avec les syndicats plutôt qu’avec les jeunes, qu’il avait dû démissionner de ses fonctions de gouverneur à la suite d’accusations de harcèlement sexuel. Celles-ci n’ont finalement pas été retenues par la justice mais sa réputation en a été définitivement entachée, d’autant que c’est à l’État donc au contribuable new-yorkais de payer les 60 millions de dollars de frais de procédure. Cuomo sera malgré tout encore candidat en novembre sous un autre nom de parti mais ses chances seront très faibles.

Ce sera aussi le cas du maire actuel Eric Adams, un policier noir dont l’arrivée à la mairie représentait y a quatre ans une remarquable success story. Sa mandature a été mise à mal par une accusation de corruption liée à des passe-droits sur l’immeuble bâti pour la délégation turque à l’Organisation des Nations Unies (ONU), et sur lequel pesait l’exigence de Erdogan d’inauguration rapide, pour la session d’ouverture de l’ONU. Eric Adams qui n’a pas osé participer à la primaire démocrate se présentera en candidat indépendant, mais on ne donne pas fort de ses chances, même si toute procédure ici encore a été abandonnée, car sur lui pèse la suspicion d’avoir cédé à l’administration Trump et ses exigences d’expulsions en échange d’un non-lieu personnel.

Aussi bien Cuomo qu’Adams ont d’excellentes relations avec la communauté juive. Je regrette pour mes amis New Yorkais, mais je doute qu’il en serait de même pour Zahran Mamdani, désormais favori des sondages. Son élection apporterait une nouvelle fois la démonstration qu’une campagne axée sur d’âpres sujets économiques et sociaux, tels les bons alimentaires et les réductions d’abonnements de transports devient plus plaisante et plus mobilisatrice si elle s’effectue sous un couvercle de détestation d’Israël. Jean-Luc Mélenchon l’a bien compris.

 

Richard Prasquier, président d’honneur du Crif

 

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