Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Manifestations et démocratie

30 Mars 2023 | 260 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale. 

Pages

Israël

D'abord on critique, puis on dénie et pour finir on adopte. Laissons le temps au temps.

Conflit israélo palestinien, traitement médiatique, crise de l'information : analyse

Portrait de Sophie Taïeb
Incendie du tombeau de Joseph
|
16 Octobre 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

Pages

Opinion

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

Pages

Entre la France et Israël qui se partagent la Une mondiale des manifestations, la différence majeure est géopolitique. À l’extrémité ouest d’une Union européenne pacifique, la France ne court aucun risque quant à son existence et risque peu d’être une cible prioritaire si la guerre en Ukraine dégénère en conflit nucléaire.

 

Israël fait face à une menace existentielle. L’Iran qui, d’après le Directeur de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déjà enrichi suffisamment d’uranium pour fabriquer plusieurs armes nucléaires, s’insère aujourd’hui dans une alliance avec la Chine et la Russie qui risque de pulvériser les Accords d’Abraham. Il améliore ses relations avec les Émirats Arabes Unis et surtout vient de signer, sous parrainage chinois, un accord avec l’Arabie Saoudite, son prétendu ennemi irréductible. L’alliance américaine est plus vitale que jamais pour Israël, vient de souligner le Général Zeev Snir, Président de la Commission atomique israélienne, et la crise dans le pays fragilise cette alliance.

 

Une autre différence entre la France et Israël est leur trajectoire économique. Autant un sentiment de déclassement pèse sur la France, autant le dynamisme et l’inventivité d’Israël suscitent l’admiration et parfois la jalousie. Un récent sondage sur le bonheur, qui place Israël à la quatrième place dans le monde, révèle une autre facette de son succès. Là encore celui-ci est en danger du fait de la crise.

 

Une troisième différence tient au public des manifestants. Chez nous, ils forment ce que certains appellent la France d’en-bas. L’Israël qui manifeste serait plutôt, mais pas uniquement, l’Israël d’en haut. Certains opposent un Israël des soi-disant élites gauchistes déjudaïsées et un « vrai peuple », auquel ces élites se permettraient indûment de faire la leçon. Entre Ben Gvir et Mélenchon, qui tous deux dissocient un pays réel d’une élite illégitime, une paradoxale comparaison s’impose.

C’est une maléfique entreprise que d’approfondir la césure en Israël entre sépharades et ashkénazes, entre religieux et non religieux, alors que la seule césure qui compte devrait être entre ceux qui sont prêts à défendre leur pays et les autres. 

 

La réforme des retraites en France et celle des institutions judiciaires en Israël ont en commun de ressembler à un bras de fer portant sur des points secondaires. Pendant des années, Benyamin Netanyahu n’a pas critiqué la Cour Suprême et chacun sait que la loi sur les retraites impactera très peu l’endettement abyssal de la France. Ces projets ont pourtant fracturé les deux pays.

 

En Israël, les partisans des réformes ont des arguments à faire valoir. Oui, la Cour Suprême et le Procureur général ont depuis 30 ans considérablement étendu leur périmètre d’intervention et leur autonomie décisionnelle. Oui, la Cour utilise parfois des critères juridiquement flous comme celui de « caractère raisonnable » et abuse probablement de l’entre-soi lors de ses renouvellements qu’elle garde sous son propre contrôle. 

 

Mais il reste à démontrer qu’un seul de ses jugements ait gravement affaibli le fonctionnement de l’État. De fait, ce que n’ont pas oublié ses détracteurs est qu’elle n’a pas protégé les droits des citoyens israéliens expulsés après la décision de Sharon d’évacuer la bande de Gaza… Mais sa réputation de gauchisme est surfaite : systématiquement saisie lors des destructions des maisons des terroristes, la Cour n’en a jamais mis en cause le principe, hérité du Mandat britannique.

 

Israël est ce pays qui a des lois dites fondamentales, dont la signification est discutée, mais n’a pas de Constitution car Ben Gourion, pour ne pas entrer en conflit avec ses alliés religieux, a fait changer le nom d’Assemblée constituante en celui plus neutre de Knesset. Aujourd’hui, le consensus nécessaire à la rédaction d’une constitution risque d’être encore plus problématique qu’en 1950.

Israël n’a qu’une seule assemblée législative à laquelle appartiennent les ministres, sans Cour de Justice pour juger le personnel politique, sans Cour de Cassation et sans Conseil d’État. La Cour Suprême fait fonction de seul contre-pouvoir au Premier ministre, maître de l’exécutif, du législatif et, comme chef de parti, maître des carrières politiques de ses partisans, dans ce pays qui n’est qu’une seule circonscription électorale, avec des listes de candidats hiérarchisées, ce qui entraîne des rapports de dépendance.

La Cour a su prospérer, et beaucoup de juristes appellent à des modifications de son fonctionnement. Mais dire que la majorité à la Knesset détient seule la vérité démocratique parce qu’elle représente la majorité du pays est un double contre-sens. D’une part parce qu’une majorité de coalition ne signifie pas que la majorité de la population soit acquise aux exigences des composantes les plus radicales de cette coalition, d’autre part parce que rien n’empêcherait dans le projet proposé, aujourd’hui mis en veilleuse mais non abrogé, que 61 députés, parce qu’ils ont peur de faire tomber le gouvernement, votent, même s’ils les réprouvent à titre personnel, des lois contraires à l’égalité entre les citoyens, entre les hommes et les femmes, entre les Juifs et les non-Juifs, entre les orthodoxes et les non-orthodoxes, entre les auteurs de certains délits et les auteurs d’autres délits, pour ne citer que quelques exemples…

 

Les manifestants Israéliens forcent le respect en ayant évité tout débordement dans des rassemblements dont le caractère spontané, massif, bon enfant mais déterminé témoigne de leur attachement aux principes démocratiques, qui, au-dessus d’une coalition de rencontre, sont fort bien résumés dans la Déclaration d’Indépendance de l’État d’Israël, cet État dont on fêtera dans moins d’un mois le 75ème anniversaire…

 

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif 

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -