Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Réflexions après le discours du Président de la République

13 Octobre 2023 | 108 vue(s)
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Actualité

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

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Retour sur les lieux du Crime
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29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Le soutien à Israël solennellement exprimé par le Président Macron au nom de la France, pour lequel il faut lui rendre hommage, s’accompagne « en même temps » de limitations qui le rendraient inopérant. Mettre en garde Israël pour qu’il se cantonne à des opérations « ciblées » contre les chefs du Hamas sans toucher à la population est une injonction moralement confortable mais militairement invalidante. Ces chefs sont les mieux protégés des Gazaouis ; ils se terrent probablement dans des refuges souterrains sophistiqués, préparés longuement à l’avance, peut-être retranchés sous des installations telles que des hôpitaux dont la destruction soulèverait des protestations. Au demeurant, l’élimination ciblée des chefs du Hamas ne résoudrait rien. D’autres dirigeants prendraient immédiatement le relais, fabriqués sur le même moule, bénéficiant des mêmes appuis et voués au même objectif, à savoir la destruction totale de l’État d’Israël et si besoin de toute sa population. 

Une démocratie est souvent habile à négocier contre ses adversaires, mais elle perd ses repères quand il s’agit de lutter contre des ennemis qui ont d’autres règles de jeu. L’absolu mépris de la vie humaine et la fascination pour la mort pour accomplir ce que l’on croit être l’injonction divine ne sont pas des différences d’opinion, ce sont des données anthropologiques qui ne peuvent pas se résoudre par le dialogue. Israël paie très cher l’illusion d’avoir cru que le Hamas entrerait dans le moule des gouvernements « normaux », c’est-à-dire ceux qui agissent en fonction de normes morales communes.

Le Hamas, il faut le répéter, c’est Daech. À une différence près, c’est que Daech manifeste une forte polarisation anti-chiite et que le Hamas est le surgeon d’un courant fréro-chiite (pour reprendre l’expression de Gilles Kepel) dont l’éventail va ‒ au moins ‒ de l’Iran au Qatar.

Le choc qu’a subi Israël n’est pas de ceux qui permettent des demi-mesures. Les Américains n’ont pas entamé de discussions avec les Japonais au lendemain de Pearl Harbour, et la guerre qu’ils ont menée fut à certains moments impitoyable aux populations civiles. Faut-il rappeler que les bombardements américano-britanniques en Normandie en préparation au Débarquement ont fait 20 000 morts dans la population civile française ? L’ampleur de ces bombardements fut souvent critiquée ultérieurement par les experts au regard de leur efficacité, mais le Général de Gaulle n’avait à ma connaissance pas protesté…

Les civils sont rarement épargnés par la guerre, d’autant moins que les organisations terroristes dont l’action conduit à cette guerre ont précisément pour objectif d’entraîner dans leur propre population civile des destructions en espérant que celles-ci provoqueront les protestations des alliés démocratiques de leur ennemi. Il va sans dire que les exactions de ces organisations terroristes ne soulèvent chez leurs propres alliés que les réactions hypocrites d’un pacifisme de façade.

Ces lignes, je les écris avec des crampes d’estomac. Comment accepter l’idée que les conséquences sur les otages puissent être terribles, comment oser même s’exprimer à ce sujet sous prétexte qu’on a la chance de n’avoir aucun de ses proches dans cette épouvantable situation, comment ne pas penser aux drames qui seront occasionnés aux familles de Gaza ? Car ces familles sont de la même humanité que la mienne et ont les mêmes droits à une « vie bonne » que les miens. 

J’excepte en revanche de cette humanité ceux qui ont commis ou planifié les abominations qui viennent d’avoir lieu et je suis proche de le faire pour ceux qui s’en réjouissent ou même qui y sont indifférents. 

 

Pour les Israéliens, mener une guerre impitoyable au Hamas n’est pas tant une question de vengeance qu’une question de survie à moyen terme. Lorsque l’on voit comment cette organisation a dévoyé, avec une obstination monomaniaque, les aides qui lui étaient attribuées pour fabriquer une machine de haine et de mort au lieu d’en faire bénéficier sa population, on est certain que le Hamas ne fera que persévérer et que ses capacités mortifères, parce qu’elles ne s’encombrent d’aucune interdiction morale, seront de plus en plus terrifiantes. Les éliminations ciblées n’y changeront rien. 

 

La guerre est toujours terrible, mais quoi qu’en disent les israélophobes, tous les observateurs neutres, il en existe, considèrent que Tsahal est une des armées les plus morales de la planète. J’en suis fier et je lui fais confiance…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

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