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Publié le 28 Mai 2025

Le brief du Crif - Journée Nationale de la Résistance au Camp des Milles

Mardi 27 mai s’est tenue au camp des Milles la cérémonie officielle organisée pour la Journée nationale de la Résistance. Trois groupes scolaires assistaient à la cérémonie : le Lycée militaire d’Aix, le Lycée Sainte-Marie de Cannes et l’École Olivier Gillibert de Marseille. Tous réunis afin de rendre hommage à ceux qui ont résisté au nazisme et à ses complices.

Crédits photos : ©Fondation du Camp des Milles

 

« Aujourd’hui réapparait ce que la Résistance combattait »

 

Comme chaque année depuis 2014, une cérémonie est organisée au Site-mémorial du camp des Milles le 27 mai dans le cadre de la Journée Nationale de la Résistance. Elle s’est tenue à l’invitation de Bruno Cassette, Sous-Préfet d’Aix-en-Provence, de Sophie Joissains, Mairie d’Aix-en-Provence, Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation ainsi que de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) et de l’Union des Déportés du Pays d'Aix.

 

Une cérémonie en présence de scolaires pour rendre hommages aux résistants

En introduction de la cérémonie, lecture est faite par deux jeunes lycéens des noms des 18 Justes parmi les nations ayant œuvré pour les internés du camp des Milles. Elle rappelle aux invités, (élus, hauts représentants des autorités civiles et militaires, des associations d’anciens résistants, de déportés et combattants, ainsi que de la société civile,…), qu’il est possible de résister aux extrémismes au nom des valeurs de justice, de fraternité et d’humanité. Et que ces résistances, diverses et multiples, sont réalisées par des personnes « ordinaires » soucieuses du sort des personnes qui les entouraient.
Trois groupes scolaires assistaient également à la cérémonie : une délégation du Lycée militaire, du Lycée Sainte-Marie de Cannes et de l’École Olivier Gillibert de Marseille. Tous réunis afin de rendre hommage à ceux qui ont résisté au nazisme et à ses complices.
Jennifer Juvenal, présidente de l’ANACR du Pays d’Aix en lisant le message national de son association évoque « Un esprit de Résistance qui croitra mois après mois, année après année, quand s’approfondira la coopération entre le régime pétainiste et les occupants nazis, dans la politique répressive à l’égard des patriotes multipliant exécutions et déportations, dans les persécutions antisémites… »

 

Des allocutions pour faire réfléchir à la portée de cette journée pour aujourd’hui

Le message rédigé par Patricia Miralles, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire, est lu par Bruno Cassette, Sous-préfet d’Aix-en-Provence, rappelant les conditions de la création du Conseil National de la Résistance : « Le 27 mai 1943, dans la pénombre où la peur faisait son nid, des femmes et des hommes, unis par l’urgence et la fidélité, prirent le risque immense de s’asseoir à la même table. Réunis autour de Jean Moulin, ils venaient de partis, de courants, de traditions différentes, parfois opposées. (…) Ce jour-là est né le Conseil national de la Résistance. Et ce jour-là, déjà, se révélait ce qu’était véritablement la Résistance : un sursaut moral avant d’être une force armée. Le sursaut d’un peuple qui se souvenait de ce qu’il était, et qu’il ne voulait pas cesser d’être. »

Françoise Couranjou, représentant le Maire d’Aix-en-Provence évoque les résistants aixois et leurs hauts faits d’armes et souligne que « la Résistance, ce sont tous ces anonymes, qui ont permis à la France, patrie des Lumières et phare de la démocratie dans le monde, de se relever. (…) Car la Résistance n’est pas seulement un épisode du passé. C’est un appel à la vigilance. Un rappel que nos libertés sont précieuses, mais fragiles.
Que la démocratie n’est jamais acquise, qu’elle se défend chaque jour, parfois dans le silence, parfois dans la lumière. Dans un monde où l’histoire vacille, où les repères s’effacent, où les extrémismes montent de nouveau, la mémoire des résistants est une boussole. Elle nous enseigne que l’on peut dire non. Non à l’injustice. Non à l’arbitraire ».

Herbert Traube, évadé du dernier convoi des Milles vers Auschwitz, puis engagé volontaire pour la libération de la France, n’avait pu être présent car souffrant. Mais il a tenu à ce que soit lu un bref message alertant les invités : « Le 8 mai 1945 la Victoire totale contre le totalitarisme nazi permit d’espérer la fin des discriminations, de la haine de l’autre et de l’antisémitisme. Or, nous voyons aujourd’hui la résurgence de plus en plus violente de ces attaques ignobles et nauséabondes que j’avais combattues à l’époque les armes à la main au sein de la 1ère Armée Française. (…) Il faut à nouveau appeler à la Résistance. Résister en informant, en expliquant, en démontrant la fausseté d’arguments fallacieux, contrer les fake-news diffusés sur les réseaux sociaux ! »

Des mots qui firent écho à ceux d’Alain Chouraqui, s’adressant avec force aux invités présents : Si elle est bien travaillée, la mémoire peut servir de repère solide pour la compréhension, la vigilance et l’action au présent. Elle donne un recul qui devient nécessaire lorsque, devant la déstabilisation des grands repères collectifs, dominent les « repères immédiats et égocentrés », les rapports de force primaires, l’appartenance à une bande ou un quartier, et surtout les replis identitaires –nationalistes, ethniques ou religieux- qui finissent par jeter les hommes les uns contre les autres. Mais attention, puisque nous considérons la mémoire des résistants comme un repère fort qui nous oblige aujourd’hui, ne négligeons pas le fait que nous avons déjà laissé se développer depuis des décennies les premières étapes d’un engrenage sociétal menaçant la démocratie et la paix civile ; l’explosion des actes antisémites depuis les années 2000 en est le symptôme bien connu en Europe et plus encore l’accélérateur puissant. (…) Aujourd’hui, c’est dans toute l’Europe que réapparait sous des masques divers, ce que la Résistance combattait ».

Sans nul doute, les différentes prises de parole ont permis aux invités de réfléchir au sens de cette journée et, pour les scolaires présents, d’introduire leur visite du Site-mémorial lieu de souffrance mais aussi de résistances.

Ce moment d’hommage et d’espoir s’est clôturé par la cérémonie de dépôt de gerbes, et par la Marseillaise interprétée par les élèves du Lycée Militaire d’Aix-en-Provence.

La Fondation avait aussi été représentée à la cérémonie organisée le matin même au mémorial de Jean Moulin, à Salon de Provence.

 

Contact Presse :
Claudie Fouache
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