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Publié le 21 Juillet 2025

Le Crif en action – Cérémonie à Strasbourg pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d'hommage aux Justes de France

Dimanche 20 juillet 2025, le Crif Alsace a commémoré la rafle du Vél d’Hiv à Strasbourg, dans le jardin mémoriel aménagé sur l’emplacement de l’ancienne synagogue rasée par les nazis durant l’Occupation.

Malgré la date tardive de cette commémoration qui se tient toujours le 1er dimanche qui suit le 16 juillet, date anniversaire du début de la rafle du Vél d’Hiv, de nombreuses personnes avaient rejoint le jardin mémoriel aménagé sur l’emplacement de l’ancienne synagogue de Strasbourg rasée par les nazis durant l’Occupation.

C’est d’ailleurs en reprenant un texte de 1938 par les dirigeants consistoriaux de l’époque que le président du Crif Alsace, Pierre Haas, a pris la parole (discours en intégralité en pièce jointe de cet article) pour faire un parallèle avec la situation actuelle.

Puis Madame Margot Lévy a témoigné du sauvetage de son père par une famille chrétienne reconnue Juste parmi les Nations et a aussi appelé à la vigilance :

« En rendant hommage aux Justes, nous parlons d'hier, oui, mais nous parlons surtout de demain. Mon père a survécu grâce à un acte de courage, c'est à nous maintenant d'en porter l'héritage, dans nos paroles, nos choix, notre vigilance ».

 

Ensuite, Madame Francine Mayran, artiste et enseignante, a présenté une œuvre réalisée pour retracer l’atrocité de cette rafle sur la base de la seule photo existante des bus devant l’entrée du vélodrome.

« J’ai enduit le côté gauche de plâtre blanc, opaque comme un mur de silence, symbolisant cette tentative d’effacement, d’étouffement. Mais partout ailleurs, des taches, des giclures, des coulures, qui brouillent et maculent, comme un tumulte d’émotions, des cris muets, des larmes figées, des douleurs retenues. J’ai voulu faire entendre ce que le silence voulait couvrir, j’ai voulu faire ressentir les fragments de mémoire des victimes. »

 

 

Abraham Weill, le Grand Rabbin du Bas-Rhin, a ensuite pris la parole, livrant un témoignage effroyable d’une victime de la rafle mais conclut en mettant en exergue la force de la foi du judaïsme en ces périodes sombres.

 

 

Enfin l’aumônier militaire de la garnison de Strasbourg a chanté la prière El male rahamim en hébreu et lu sa traduction en français.

 

Avant de déposer une gerbe devant le monument commémoratif des victimes du seul camp de concentration en France, le Struthoff, le sous-préfet Thierry Rogelet a lu le message très fort de Madame Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
 

Après une minute de silence en l’honneur des victimes et des Justes de France, la cérémonie s’est achevée par le touchant Chant des marais et la Marseillaise repris en coeur par l’assistance.
Les deux dernières survivantes de la déportation à Strasbourg, avaient tenu, malgré leur grand âge, à être présentes.

 

Pierre Haas, président du Crif Alsace