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Crédits photos : ©Aymeric Guillonneau
Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, à l'initiative de cette plantation, a rappelé avec force que cet olivier planté sur le parvis du siège de la Région est un « symbole de paix ».
« Le symbole d’aujourd’hui, c’est de dire qu’à chaque fois qu’un arbre est abattu, nous en replanterons des dizaines. […] Nous faisons ce soir la promesse à Ilan Halimi et à toute sa famille, une promesse de vigilance contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ».
Dans la nuit du 13 au 14 août, l’olivier planté en mémoire d'Ilan Halimi à Epinay-sur-Seine a été scié.
Ilan, jeune homme séquestré et torturé par un gang de barbares parce que juif.
Contre l’antisémitisme, la République ne transige pas. Aujourd'hui, au siège de la Région… pic.twitter.com/BXwYNSvGct— Valérie Pécresse (@vpecresse) September 4, 2025
Pour Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, « il faut qu’on plante 36 000 arbres contre un arbre déraciné. Cet arbre est aujourd’hui l’arbre de la fraternité, planté à la mémoire d’un enfant de France ».

La cérémonie s’est tenue en présence de nombreuses personnalités issues des sphères politiques, religieuses, associatives et culturelles. Aux côtés de Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, étaient présents Astrid Panosyan Bouvet, Ministre du Travail et de l'Emploi, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, ainsi que Laurent Saint-Martin, ancien ministre et élu régional.
Plusieurs parlementaires et élus régionaux ont également pris part à cette cérémonie : Constance Le Grip, députée, Emmanuelle Hoffman, députée, Jérôme Guedj, député, Caroline Yadan, députée, et Geoffroy Didier, vice-président de la Région Île-de-France. Étaient également présents Jérémy Redler, maire du 16e arrondissement de Paris, David-Xavier Weiss, élu à Levallois, Catherine Michaud, conseillère régionale en charge de la lutte contre l’antisémitisme, ainsi que de nombreux autres conseillers régionaux franciliens.
Florence Portelli, maire de Taverny était également présente. Le maire de Saint-Ouen-sur-Seine, en déplacement professionnel, était également associé à cette initiative.
Le monde religieux était représenté par le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, le Grand Rabbin Moche Lewin, Élie Lemmel, mais également Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, et le président de l’Union des musulmans du 93. Le président du Consistoire central de France, Élie Korchia, était également présent.
Le président du Crif, Yonathan Arfi, a participé à cette cérémonie aux côtés de Mario Stasi, président de la Licra, Marie Cabret, représentante du Printemps républicain, et Amine El Khatmi, conseiller de Valérie Pécresse.
Parmi les autres personnalités civiles figuraient Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah et l'artiste Patrick Bruel.

Le président du Crif a ensuite pris la parole, rappelant que « planter un arbre, c’est un geste porteur de sens, […] mais c’est aujourd’hui, ici à Saint-Ouen, un acte de mémoire, de résistance et un acte d’espérance. C’est dire que la vie l’emportera toujours sur la barbarie ». « Il y a mille manières de lutter contre l’antisémitisme, planter cet arbre en est une. »
Yonathan Arfi a salué « le courage de Valérie Pécresse » pour avoir retiré la subvention régionale au festival Rock en Seine, en raison de la programmation d’artistes soutenant le Hamas et le Hezbollah. Il a également mis en garde et rappelé une « réalité complexe » : « Il y a de l’antisémitisme en France, mais la France n’est pas un pays antisémite. Il y a des garde-fous politiques, institutionnels et culturels qui empêcheront notre pays de devenir un pays antisémite. Mais je veux partager avec vous une inquiétude. Celle que notre pays puisse devenir un pays où règne une hostilité à Israël comme une norme culturelle. Si un jour c’était le cas, ce serait dramatique pour la condition des Juifs dans la société française ».
Le président du Crif a conclu avec ces mot : « Puisse cet olivier être un rappel de la mémoire d’Ilan Halimi et un engagement vivat de notre République à ne jamais céder devant l’antisémitisme et devant n’importe quelle haine car tel est l’universalisme républicain ».

Astrid Panosyan Bouvet, Ministre du Travail et de l'Emploi, a livré un témoignage personnel très émouvant : « Je pense toujours à la mère d’Ilan Halimi quand survient un acte antisémite. Elle a eu raison de vouloir enterrer son fils loin d’ici, car nous avons failli. Nous avons failli lorsqu’il y a eu si peu de monde dans la rue après sa mort ».
Elle a affirmé que « l’antisionisme est le nouveau visage de l’antisémitisme, et il faut beaucoup de courage pour le reconnaître et le combattre. » Elle a conclu : « Aujourd’hui, en nous réunissant devant cet olivier, nous choisissons la vie, nous choisissons le courage ».
Une promesse républicaine
La ministre Aurore Bergé a souligné que « la mémoire peut être blessée, mais on ne peut pas la déraciner ». Elle a dénoncé « une forme d’antisémitisme d’atmosphère, celui qui s’installe dans le quotidien et impose aux victimes de disparaître, celui qui souhaite qu’on s’habitue. Nous ne nous y habituerons pas ».
Elle a lancé un appel relayé par la Licra : « que partout en France, des arbres soient plantés en mémoire d’Ilan Halimi, pour dire notre refus collectif de l’effacement. »
« Le martyr d’Ilan Halimi a révélé ce que la haine peut produire de plus monstrueux, en réduisant l’autre à une caricature », a rappelé Aurore Bergé. « Face à l’antisémitisme, il n’y a aucun compromis possible. Il faut le briser jusqu’à son extinction. »

Un « olivier de la Fraternité » a ensuite été planté sur le parvis du siège de la Région Île-de-France à Saint-Ouen-Sur-Seine.

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