Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Du jasmin... à l'érable, par Jacques Saada

30 Avril 2025 | 163 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Du jasmin... à l'érable, par l'hon. Jacques Saada (*) 

 

Jacques Saada est un véritable phénomène ! Il est, en effet, le premier Tune, entendez Juif tunisien, a avoir occupé des fonctions ministérielles au Canada. C’est véritablement l’histoire de sa vie, une autobiographie monumentale, que l’honorable Jacques Saada nous propose. Un livre qui est la version remaniée et actualisée d’un précédent ouvrage intitulé Souvenirs imparfaits. Des dunes tunisiennes à la colline parlementaire [1].

Comme Charles De Gaulle et André Gide, Jacques Saada est né un 22 novembre, à Tunis, au pays du jasmin et de la brise marine. La famille habitait au 14, avenue de Madrid, dans le quartier du Passage. L’auteur nous raconte, avec force les détails savoureux de son enfance heureuse : la vie de famille, les bons petits plats, couscous, pkaïla, fricassés, les étés à la plage, le lycée Carnot, Fatma, la bonne, les fêtes… L’insouciance et le bonheur. Mais, quand, le 20 mars 1956, la Tunisie accède à l’indépendance, pour les Saada qui sont de nationalité française, c’est la rupture et le grand départ. Le dimanche 19 janvier 1955, embarquement sur le paquebot « Ville de Tunis ». Direction Marseille puis Paris. Ce jour-là, « Je perdais mon enfance. J’avais dix ans ». Une vie difficile et tumultueuse. Après son baccalauréat obtenu en 1968, le jeune Jacques découvre le sionisme au sein du mouvement de gauche Hashomer Hatzaïr. Un premier voyage en Israël sera suivi de beaucoup d’autres tout au long de sa carrière. Puis c’est la rencontre avec Nicole Brill, une Juive d’origine roumaine, qui va devenir la femme de sa vie. Nicole a accepté un poste d’enseignante à Montréal, au Québec. L’amour est le plus fort et Jacques décide de faire le grand saut. C’est le deuxième déracinement. Les deux tourtereaux se marieront à Paris avant de rejoindre le Canada où ils fonderont une sympathique famille. Une décision originale est prise : tous leurs enfants porteront des prénoms commençant par la lettre J. J comme Jacques. Naîtront successivement Jessica, Jérémie, Jordana et Jacob.

La vie s’organise. Nicole est enseignante et Jacques fonde Polytrad, une entreprise de traductions. Le couple voyage régulièrement. Ils sont désormais de nationalité canadienne. Jacques, véritable mordu de la pêche commence à entrevoir des signes précurseurs d’une carrière politique au sein du parti libéral de Jean Chrétien. Jacques Saada va gravir, au fil des ans, tous les échelons. Il est élu président du parti libéral du Canada (Québec) en 1991 avant d’être député six ans plus tard. « Le petit Tunisois, forcé de se déraciner pour vivre son adolescence à Paris, avant d’immigrer outre-Atlantique, est devenu député à la Chambre des Communes du Canada ». En 2004, c’est l’entrée au saint des saints. Jacques Saada est ministre : réforme démocratique, Francophonie… Les voyages se multiplient à travers le monde comme les rencontres avec diverses personnalités : Bill Clinton, Tony Blair, Nelson Mandela, le prince Charles, Shimon Peres, Jacques Chirac, Bertrand Delanoë, Philippe Séguin, Abdou Diouf… Une brillante carrière qui s’achève le 19 décembre 2006. Mais l’aventure continue pour Jacques Saada qui va être amené à diriger l’Association Québécoise de l’Aérospatiale puis la Communauté Sépharade Unifiée du Québec en 2018 et, plus récemment, le Musée de l’Holocauste à Montréal.

Partout, quand il en aura l’occasion, il prendra la défense de l’État d’Israël, souvent vilipendé, notamment dans des conférences internationales. D’autant plus que « L’Iran rêve de reconstituer l’Empire perse et finance allègrement une foule de groupes armés perturbateurs comme le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen ».

À la lecture de ce livre très documenté, on se demande comment l’auteur a pu se souvenir de tous ces détails : une mémoire éléphantesque ou alors a-t-il pris le soin de noter, au jour le jour, ses moindres faits et gestes ?

Un cahier photographique agrémente ce bel ouvrage. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Balzac, août 2024, 410 pages, 30 €.

 

[1] Souvenirs imparfaits. Des dunes tunisiennes à la colline parlementaire, Jacques Saada, Klemt Éditions, 2013 

 

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