Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Quand le « soleil rouge » les aveuglait, par Évelyne Tschirhart

12 Juillet 2023 | 112 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Quand le « soleil rouge » les aveuglait, par Évelyne Tschirhart (*)

 

Époustouflant ! Le nouveau livre d’Évelyne Tschirhart est tout simplement magnifique. Enseignante certifiée d’arts plastiques retraitée, l’auteure a vécu en Chine où, à l’époque de la Révolution culturelle, elle a enseigné le français. Elle sait donc de quoi elle parle et la véritable volée de bois vert qu’elle administre au régime communiste de Mao Zédong, le Grand Timonier, et de ses acolytes est amplement justifiée.

Nous sommes en 1972. Vingt-trois ans après l’émergence de la République populaire. Charles et Esther, les deux héros principaux de ce récit haletant sont juifs. Juifs et militants communistes, convaincus que la Chine du « Petit Livre Rouge » alias du « Petit Vermillon » est la quintessence même du bonheur de l’humanité. Ils déchanteront peu à peu au fil des années et finiront même par comparer certaines pratiques des adorateurs de Mao à la barbarie nazie.

Charles a trente ans. Juif d’origine roumaine, il n’a pas connu son père, mort en déportation à Auschwitz et Mauthausen après avoir été interné à Drancy. Il a été élevé par sa mère, Rosa, philosophe Après des études au lycée Condorcet, Charles, professeur certifié de lettres modernes, abandonnera son environnement familial et la Ville-Lumière pour la lointaine Chine.

Esther, Juive elle aussi, la trentaine, angliciste, venait pour travailler au sein de la presse étrangère. Elle avait rejoint la Chine après des déboires sentimentaux.

Ses grands-parents, qu’elle n’a pas connus , ont été déportés et gazés à Auschwitz. Tout comme ses deux familles, maternelle et paternelle. Ses parents, étaient des enfants cachés par l’Oeuvre de Secours aux enfants (OSE) où ils se sont rencontrés. Le père, très jeune, a rejoint la Résistance. Plus tard, il sera médecin et sa femme l’assistera. Une famille traditionaliste où son frère a effectué sa bar-mitsva. Elle a épousé Alain, un Juif éloigné de la religion, dont elle divorcera.

Dès leur arrivée à Pékin, Charles et Esther seront sous la coupe et la surveillance impitoyable de leurs guides et traducteurs : Ma, Li et les autres. Le Parti, ne laisse rien au hasard. Tout est policé. Mais qu’importe, c’est, se disent et se répètent nos héros, pour la bonne cause.

Malgré le danger, Charles tentera un flirt avec une collègue chinoise, Sue Lan, mais c’est finalement Esther qu’il épousera et dont il aura un fils, Elie, qui choisira, lui, de faire son alyah en Israël.

À Pékin, au fil des années de leur mission, Charles et Esther vont se lier d’amitié avec des étrangers de toutes origines, venus, comme eux, réaliser leur rêve d’une société idéale ; jusqu’au moment où les choses deviendront insupportables. Les démissions en chaîne seront inéluctables et le retour au pays d’origine inévitable.

Ce livre est l’occasion de parler des Juifs de Chine et, à travers des commentaires sur le fameux « Pivoine » de Pearl Buck, prix Nobel de littérature et d’évoquer les relations, pas toujours simples, entre le judaïsme et la Chine.

Divertissant et édifiant. À découvrir sans tarder ! 

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Balland, 2022, 322 pages, 26 €

 

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