Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Simone Veil, Femme universelle, par Didier Durmarque

03 Mai 2023 | 169 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pages

Simone Veil, Femme universelle, par Didier Durmarque (*)

 

Comme le fait remarquer l’auteur dans ce petit livre qui se veut didactique, le « palmarès » de Simone Veil est éloquent, éblouissant : première femme secrétaire du Conseil supérieur de la magistrature en 1970, première femme à siéger au conseil d’administration de l’ORTF en 1972, deuxième femme ministre d’État en 1974, première femme Présidente du premier Parlement européen, élue au suffrage universel, en 1979, membre du Conseil constitutionnel de 1998 à 2007, sixième femme à être élue à l’Académie française en 2008 et à entrer sous la Coupole en mars 2010, occupant alors le fauteuil numéro 13,  celui de Jean Racine et de Paul Claudel.

Jean d’Ormesson en recevant à l’Académie, Simone Veil, avait eu cette jolie formule : « C’est une Antigone qui aurait triomphé de Créon ».

Dans sa préface, l’ancien proviseur du lycée Simone Veil de Brive-la-Gaillarde raconte comment l’établissement qui portait le nom de Danton a failli prendre le nom de Suzanne Lacore, héroïne du Front populaire avant d’opter définitivement pour celui de Simone Veil. Il évoque les figures d’Abdel Feghoul, entrepreneur girondin, inventeur des blocstops à l’effigie de l’ancienne ministre, de Sêma Lao, dessinatrice d’une belle fresque et d’Olivier Fischer, graphiste lyonnais qui exécuta au stylo Bic un remarquable portrait de notre héroïne.

Fille de l’architecte André Jacob et d’Yvonne Steinmetz, Simone est née en 1927, dernière d’une famille de quatre enfants. L’ont précédée, Madeleine (1923) dite Milou, Denise (1925) et Jean (1926). Lorsque la guerre éclate, les Jacob s’installent à Nice. Le 30 mars 1944, Simone, qui  vient de réussir au baccalauréat et qui circule sous la fausse identité de Simone Jacquier est arrêtée par la Gestapo. Fait incroyable, Yvonne, Micheline, André et Jean vont également être arrêtés. Seule Denise échappe provisoirement aux nazis. Cependant, après avoir rejoint la Résistance, elle sera déportée à Ravensbrück en 1944. La famille, donc, est décimée : Jean et son père sont déportés par le convoi numéro 73 du 15 mai 1944, Simone, sa grande sœur et sa mère, feront, elles, partie du convoi numéro 71 du 13 avril 1944.  Direction : Auschwitz. Dans ce même convoi, les malheureux enfants d’Izieu et 12 jeunes victimes de la rafle de Voiron, dont Didier Durmarque, pour ne pas oublier, nous rappelle les noms, Ginette Kolinka, Marceline Rozenberg, qui sera plus tard, Marceline Loridan-Ivens, la future psychanalyste, Anne-Lise Stern et le Grand rabbin de Nancy, Paul Haguenauer. Simone Jacob est désormais Sarah 78651. L’enfer des camps au quotidien, la Libération, enfin, et cette anecdote sordide : lors d’une réception au début des années cinquante, un fonctionnaire français, tout sourire demande à Simone si le numéro tatoué sur son avant-bras est celui de son vestiaire !

Un chapitre de cet ouvrage est consacré à la lutte incessante de Simone Veil pour l’adoption de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) qui sera votée, malgré les fortes oppositions, le 29 novembre 1974, par 290 voix contre 189.  Simone Veil, une vie, une vie exemplaire. Un petit livre percutant !

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Entremises, 2023, Préface de Thierry Chazarin, 106 pages, 9,95 €