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Publié le 23 juillet dans Le Parisien
Qu’en aurait pensé le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques, dont la philosophie était de séparer le sport de la politique ? Une volonté manifestement intenable tant les prises de position ont été nombreuses en plus de 130 ans d’olympisme.
Ces Jeux de Tokyo ne feront pas exception. Le judoka algérien Fethi Nourine (-73 kg) a annoncé à la télévision algérienne jeudi soir sa décision de déclarer forfait aux Jeux olympiques de Tokyo pour ne pas avoir à affronter un adversaire israélien. L’athlète devait d’abord affronter le Soudanais Mohamed Abdalrasool lundi au premier tour, avant de combattre en cas de qualification l’Israélien Tohar Butbul au tour suivant.
« La cause palestinienne plus grande que tout »
« Nous n’allons pas faire lever le drapeau israélien et on ne se salit pas les mains, en affrontant un Israélien ! » a lancé le judoka algérien, selon i24 news. Fethi Nourine a reçu le soutien de son entraîneur : « Nous refusons la normalisation. Nous avons pris la bonne décision », a expliqué ce dernier.
L’Algérie refuse encore la normalisation de ses relations avec Israël - au contraire de son voisin marocain - en raison de sa position très ferme dans le conflit israélo-palestinien. « Nous avons travaillé dur pour nous qualifier pour les Jeux, mais la cause palestinienne est plus grande que tout cela », a poursuivi le judoka algérien. Ce n’est pas la première fois qu’il se retire d’une compétition pour ces raisons. Il avait également agi de la sorte lors des Mondiaux 2019 de Tokyo.
Des incidents fréquents dans le judo
Ce n’est pas la première fois non plus que les tensions israélo-arabes s’invitent dans le judo. Aux JO 2016 de Rio, le judoka égyptien Islam El-Shehaby avait refusé de serrer la main de son adversaire israélien, victorieux à l’issue du combat. L’incident diplomatique avait été évité puisque l’Etat Egyptien, en paix avec Israël depuis 1979 avait exhorté son athlète à respecter le règlement.
En février dernier, le judoka iranien Saeid Mollaei, Champion du monde 2018 dans la catégorie des - 81 kg, avait lui écrit l’Histoire en participant à une compétition sur le sol israélien, refusant ainsi le boycott imposé par la fédération iranienne. Il avait été accueilli en héros en Israël, et avait décroché l’argent au Grand Chelem de Tel-Aviv en concourant pour la Mongolie, nation qu’il représentera lors des JO de Tokyo. Deux mois plus tard, la Fédération internationale de judo avait prononcé une interdiction de quatre ans pour la fédération de judo iranienne pour « violations graves et répétées » de ses règles.
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