Confronté à un monde où renait l’antisémitisme et qui veut délégitimer et boycotter Israël, comme l’a noté Ronald Lauder, le président du CJM, Shimon Peres a comme à son habitude délivré un message réaliste et optimiste.
Le président de l’Etat d’Israël, qui a ouvert la conférence en présence de 150 délégués dont Roger Cukierman, vice-président du CJM et Haim Musicant, directeur général du CRIF, a formulé ses meilleurs vœux de réussite pour que Benjamin Netanyahu, Mahmoud Abbas, Hosni Moubarak et le roi Abdallah II donnent une impulsion décisive aux négociations de paix qui s’ouvrent à Washington sous la présidence de Barack Obama.
Shimon Peres a rappelé le choix d’Israël pour un Etat palestinien démilitarisé, vivant pacifiquement aux côtés de l’Etat hébreu.
« On n’a pas beaucoup de temps », a souligné le président, qui a insisté sur l’ambition iranienne de mettre en place un nouvel empire extrémiste. « Téhéran livre des armes au Hamas et au Hezbollah » a-t-il ajouté. Shimon Peres a dénoncé les « étranges alliés de l’Iran » sans les nommer. Il s’est livré à une critique des dirigeants iraniens : « Les bombes ne partent pas toutes seules ! »
Shimon Peres s’est dit convaincu que les Etats arabes ne voudraient pas d’un nouvel empire extrémiste dominé par l’Iran.
Interrogé à propos de l’image d’Israël, le président a estimé que l’opinion publique mondiale changerait si la paix se mettait en place.
Tourné vers l’avenir, Shimon Peres a évoqué la confrontation entre le vieux et le nouveau monde, celui de l’éducation, de la science et du High-Tech. Il s’est félicité de la façon dont Israël avait surmonté la crise financière mondiale. Il s’est dit convaincu que la paix permettrait des changements significatifs qui faciliteraient le progrès dans la région.
La réunion du Congrès juif mondial avait été précédée, lundi 30 août 2010, par une réunion de l’exécutif du Congrès juif européen, présidé par Moshe Kantor. Haim Musicant a participé, pour la France, aux travaux qui ont été principalement consacrés à l’antisémitisme en Europe et aux moyens de lutte. Les situations de la Grèce et de la Suède ont été largement évoquées. Les participants se sont prononcés pour le renforcement des relations avec les organisations européennes spécialisées, une meilleure coordination entre les institutions juives et un travail sur l’harmonisation des lois contre le racisme et l’antisémitisme.
Ouvert il y a quelques mois, le bureau de Bruxelles du CJE, dirigé par Raya Kalanova, s’attache à cette mission en liaison avec Serge Cwajgenbaum, secrétaire général à Paris.
La prochaine assemblée générale du CJE devrait avoir lieu en février ou en mars 2011 à Paris.
Photo : D.R.