Le CRIF en action
|
Publié le 26 Octobre 2010

Daniel Cohn-Bendit a-t-il appelé au Boycott d’Israël ? par Clément Weill-Raynal

La campagne haineuse et raciste de boycott d’Israël se développe chaque un peu plus en France. J’en veux pour preuve les deux pétitions lancées la semaine dernière et dans lesquelles de nombreuses personnalités proches de l’extrême gauche, des Verts mais aussi du Parti socialiste affirment leur solidarité avec tous ceux qui prônent le boycott de l’Etat Juif.




On trouve parmi les signataires, les traditionnels Olivier Besancenot, Noël Mamère, José Bové. Mais aussi les socialistes Michel Rocard et Catherine Tasca, Des intellectuels comme Edgar Morin, dont on connaît la haine sournoise qu’il nourrit à l’encontre d’Israël…
Ont également signé la pétition des personnalités comme l’ancien juge d’instruction Eva Joly que l’on a connu naguère plus soucieuse de faire respecter les lois de ce pays (faut il rappeler à madame Eva Joly que le boycott est un délit puni par les tribunaux)



Et puis il y a également parmi les signataires le député européen Daniel Cohn-Bendit. Et quoi que l’on puisse penser de l’ancien leader de mai 68 qui bénéficie dans l’opinion publique et dans la communauté juive d’un fort capital de sympathie, sa signature au bas d’une pétition appelant au Boycott d’Israël ne manque pas de poser un problème particulier.



En effet Daniel Cohn-Bendit est l’un des principaux animateurs du mouvement J Call, une organisation Juive de gauche qui prétend rassembler les amis d’Israël tout en appelant néanmoins à des « pressions » internationales sur l’Etat Juif pour mieux l’aider à signer la paix avec les palestiniens.



Daniel Cohn-Bendit était présent à la tribune lors de la soirée de lancement de J Call à Bruxelles au mois de mai dernier, tout comme il était présent il y a quelques jours à Paris pour le premier meeting de J Call France. Avec la gouaille et l’air faussement sympa qu’on lui connaît, il a expliqué à un auditoire béat à quel point il était un ami d’Israël.



Reste une question toute simple : Peut-on véritablement être un ami d’Israël et appeler au boycott d’Israël ? Cette question s’adresse tout autant à Daniel Cohn-Bendit qu’aux organisateurs du mouvement J Call. Ces derniers n’auraient-ils pas commis une petite erreur de casting en recrutant Daniel Cohn-Bendit à leurs côtés ? A moins que le boycott d’Israël fasse effectivement partie de l’arsenal des mesures que J Call appelle des ses vœux pour parvenir à la paix ? Nous aimerions connaître la position des responsables de J Call à ce sujet.



(Diffusé sur RCJ le 18 Octobre 2010)




La Réponse de J Call
David Chemla qui est l’un des principaux animateurs de J Call a eu l’obligeance de bien vouloir me répondre en m’indiquant que le texte signé par Daniel Cohn-Bendit se limite – selon lui à défendre le principe de « la liberté d’expression » et à exprimer un désaccord avec les poursuites judiciaires engagées contre les boycotteurs.
L’argument de David Chemla à vrai dire me laisse un peu sur ma faim. Car j’ai bien relu le texte signé par Daniel Cohn-Bendit et contrairement à ce qui est avancé, la pétition ne se borne pas à défendre le seul principe de la liberté d’expression.
C’est au contraire un texte qui accable Israël, qui accuse l’armée israélienne d’avoir commis à Gaza rien moins qu’un « crime contre l’humanité », un texte qui défend le principe d’un « boycott total » d’Israël, y compris donc, culturel et universitaire.
N’en déplaise aux dirigeants de J Call, la présence de Daniel Cohn-Bendit au sein de cette organisation ne va pas sans poser un sérieux problème.
Vendredi 22 octobre encore, la cour d’appel de Bordeaux a condamné des boycotteurs anti-israéliens en rappelant que le boycott est un délit qui du point de vue de la loi s’apparente au racisme et en l’espèce à l’antisémitisme.
Et on ne voit pas à quel titre à quel titre cet antisémitisme, parce qu’il serait pro palestinien, devrait être défendu au nom de la liberté d’expression.



Photo (Clément Weill-Raynal) : D.R.