Le CRIF en action
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Publié le 21 Février 2007

Delanoë au CRIF : L’antisémitisme menace mortelle pour l’humanité

Bertrand Delanoë était l’invité du Comité directeur du CRIF lundi 19 février 2007. Qualifié d’ « ami sincère de la Communauté juive » par Roger Cukierman, c’est dans une ambiance conviviale que le Maire de Paris est revenu sur la « prise de conscience » qu’a constituée pour lui l’attentat de la rue Copernic en 1980 puis la mobilisation pour le soutien aux Juifs d’URSS.


Le premier Magistrat de Paris a insisté sur l’importance de la « part juive de l’identité française et parisienne » et a dénoncé l’antisémitisme comme « une menace mortelle pour l’humanité ». Bertrand Delanoë a mis en relief la nécessité de transmettre la mémoire de la shoah, notamment aux plus jeunes, en indiquant qu’il a fait éditer un CD destiné aux scolaires en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Le Maire de Paris a rappelé qu’après la guerre déclenchée par le Hezbollah contre Israël à l’été 2006, il a fait appel à la solidarité des Parisiens pour le peuple libanais et pour le peuple israélien. C’est dans ce contexte qu’il s’est rendu à Jérusalem et dans le Nord d’Israël où il a rencontré le Maire de Haïfa après avoir fait voter par le Conseil de Paris et dès le mois de septembre des subventions pour contribuer à la rénovation d’établissements sanitaires et sociaux dans cette région.
Bertrand Delanoë a déploré par ailleurs, la situation au Proche-Orient qu’il a qualifié de « désespérante » indiquant qu’il s’agissait du « conflit dans le monde qui lui importait le plus car il est le plus urgent à résoudre ».Il a souligné que ce conflit, en tant que prétexte, en alimentait d’autres et servait les intérêts des ennemis de la démocratie ; il a estimé que « pour les forces totalitaires laïques ou religieuses, il fallait que le conflit Israël/Palestine perdure car cela les arrange ». Ajoutant que « malgré les tensions, il ne faut jamais se résigner au choc des civilisations », Bertrand Delanoë a souligné qu’ « Israël se trouve dans une situation de force car son peuple même inquiet, a conscience de l’importance de la paix ». Bertrand Delanoë s’est rendu à Bethléem le 25 décembre dernier, le Maire de Paris s’est dit persuadé que « Mahmoud Abbas était un homme qui souhaitait vraiment la paix » mais qu’il devait faire face à la « radicalisation d’une partie de la population palestinienne ». Malgré tout, le Maire a fait part de son optimisme sur l’avenir des Palestiniens qui, au contact d’Israël, sont « plus habitués à la démocratie que les autres peuples de la région », tout en ajoutant que «le Hamas n’est qu’un moment qui se place dans une configuration générale de montée de l’islamisme ».
Sur la clôture de sécurité, le Maire de Paris a dit « comprendre l’intention de ce mur » mais a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une « solution à long terme ».
« Je crois comme Yitzhak Rabin qu’il faut combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociation et négocier comme s’il n’y avait pas de terrorisme » a souligné Bertrand Delanoë qui a souhaité rendre plus régulier le dialogue entre le CRIF et la Mairie de Paris. Une prochaine rencontre devrait avoir lieu en septembre 2007.