Le CRIF en action
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Publié le 27 Mars 2006

Hollande au CRIF : « J’espère pouvoir me rendre à Jérusalem après les élections israéliennes»

François Hollande devrait effectuer un voyage en Israël, une fois le nouveau gouvernement israélien formé. Invité, mercredi 22 mars 2006 du petit-déjeuner du CRIF, qui permet chaque mois aux responsables et aux amis du CRIF de dialoguer avec une personnalité politique, le Premier secrétaire du Parti socialiste a souhaité qu’un gouvernement fort soit mis en place en Israël, afin de continuer la politique unilatérale de retrait des territoires « puisqu’il est difficile aujourd’hui de négocier avec le Hamas ».


François Hollande s’est prononcé pour la poursuite de l’aide apportée par l’Union européenne à la population palestinienne. Le leader socialiste a reconnu que l’Europe n’avait pas suffisamment « surveillé l’acheminement des fonds ». « L’Union européenne doit poser ses conditions », mais a-t-il souligné, elle devrait aussi regarder du côté des sommes attribuées à l’Afrique et l’Europe de l’Est.
François Hollande a exprimé son inquiétude sur « le danger iranien qui n’est pas seulement un problème régional mais mondial ». Pour le député-maire de Tulle, l’Iran a des objectifs militaires et les propos de ses dirigeants visent directement Israël. « Au-delà de la vigilance, il faut exercer des pressions de toutes sortes », a estimé le chef des socialistes qui s’est reconnu dans des propos prononcés par Roger Cukierman lors du récent dîner du CRIF.
« Nous n’étions pas assez nombreux à la manifestation en hommage à Ilan Halimi », a reconnu François Hollande, dont le parti veut être exemplaire dans la lutte contre l’antisémitisme : « Il est incontestable qu’il n’est plus le monopole de l’Extrême droite, mais se diffuse à des individus et à des groupes qui pratiquent délibérément l’amalgame avec la situation au Proche-Orient». Il a martelé : « chaque fois qu’il y a un acte antisémite, il faut le reconnaître en tant que tel, et il faut faire la même chose pour les agressions racistes ». François Hollande a reconnu que le Parti socialiste, de 2000 à 2002 « n’avait pas suffisamment admis la progression des actes antisémites en 2000, pour éviter, sans doute, d’en faire une sinistre publicité». Il faut toujours regarder la réalité en face pour mieux la contrôler. François Hollande a estimé qu’aucun pays n’est à l’abri de l’antisémitisme et du racisme : « Nous avions pensé que la démocratie, l’éducation, l’amélioration du niveau économique allaient éradiquer le racisme et l’antisémitisme : Mais ce sont des phénomènes, avec lesquels nous n’en aurons pas terminé avant longtemps ».
François Hollande a, par ailleurs estimé qu’il fallait mettre en place des « digues suffisamment fortes » pour éviter que les critiques anti-israéliennes de certains « ne débordent pas sur des dérives antisémites ». Il a également déclaré : « Nous ne menons pas suffisamment, les uns et les autres, le combat contre l’extrême droite, qui doit être toujours dénoncé ».
Evoquant l’élection présidentielle de 2007, François Hollande a annoncé que les militants socialistes choisiraient le meilleur candidat socialiste en septembre 2007, et qu’il ne fallait pas lancer « trop tôt » la campagne.
Photo : Alain Azria