Le CRIF en action
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Publié le 20 Novembre 2009

«L’image de la Pologne a-t-elle changé aux yeux des juifs ?» Un débat fort passionnant organisé par le B’nai B’rith lors de son 14ème Salon du Livre

« L’image de la Pologne a-t-elle changé aux yeux des juifs ? » : Un débat fort passionnant organisé par le B’nai B’rith lors de son 14ème Salon du Livre. Plus de 250 personnes se pressaient dimanche 15 novembre, dans cette prestigieuse salle des mariages de la Mairie du 16ème arrondissement, pour participer à la table ronde, qui ponctuait le salon du livre, qui a réuni plus de 110 écrivains venus à la rencontre de leurs lecteurs.

Autour de cette Table Ronde, d’éminents intervenants : Richard Prasquier, Président du Crif, Marek Chojnacki, Directeur de l’Institut polonais et Jean-Charles Szurek, Directeur de recherche au CNRS. Ce débat fut introduit et animé par Edwige Elkaim, Présidente d‘Honneur du B’nai B’rith France.

Edwige Elkaim a évoqué l’intérêt que suscite l’histoire juive polonais dans ce pays, depuis la chute du communisme avec l’ouverture des archives, ainsi sous l’impulsion des intellectuels et grâce au travail de recherche  des historiens, la jeune génération découvre souvent avec douleur son histoire mais connaît aussi un fort engouement pour la culture juive. Le professeur Jean-Charles Szurek a tracé les grandes lignes de l’histoire de la Pologne pendant la 2ème guerre mondiale, en rappelant ses périodes sombres des pogroms, d’antisémitisme, en évoquant la place du témoin victime, indifférent ou complice. Il a rappelé celles plus glorieuses des résistants et des justes, dont Iréna Sendler en fut l’une des figures héroïques. Marek Chojnacki  a évoqué les différentes manifestations culturelles qui fleurissent tant en Pologne qu’à Paris comme les festivals de culture juive, de musique klezmer, de théâtre juifs, de littérature yiddish et des cycles de films polonais sur l’histoire des juifs. Une redécouverte de l’héritage juif qui provoque un grand enthousiasme de nombre de polonais.

Richard Prasquier, à travers son histoire personnelle, né à Gdansk en Pologne après guerre, de parents ayant connu cette Pologne d’ombre et de lumière, sa maman sauvée par les résistants et son père victime de dénonciation, a parcouru aussi les pages d’histoire de son pays natal.   Il s’est attardé sur la renaissance de la Pologne d’après 1989 et son ouverture, affirmant que le travail de mémoire, « n’est pas une prison qui enferme sur le passé, mais une leçon de lucidité sur l’avenir».

Le mot de la fin a été laissé au président Shimon Peres, qui lors de sa venue en Pologne pour le 65ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, prononça ces paroles « Je suis venu en Pologne, au nom des morts et des vivants, pour renouer les liens anciens, et regarder l’histoire dans les yeux. Je suis venu d’un nouvel Israël, dans une nouvelle Pologne, qui s’intègre à l’Europe ».

Edwige Elkaim