Recevant Richard Prasquier et Haïm Musicant, Jean-David Levitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, et Nicolas Galey, le nouveau conseiller Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient, qui remplace Boris Boillon, nommé ambassadeur de France à Bagdad, ont confirmé à leurs interlocuteurs la fermeté française face à l’Iran dans le cadre du dossier de la bombe atomique.
Une attitude affirmée avec force par le président de la République lors de la 17ème conférence des ambassadeurs le 26 août dernier. Le chef de l’Etat avait déclaré : « Pour que l’Europe fasse à nouveau l’Histoire au lieu de la subir, il faut qu’elle assume ses valeurs, qu’elle les défende sans agressivité mais avec fermeté. Pour cela les grands pays ne doivent pas attendre ; ils doivent aussi montrer le chemin. J’étais fier de l’Europe lorsque, à notre initiative, à Genève, l’Europe a quitté la salle au moment où le Président Ahmedinejad a prononcé un discours inacceptable. Les générations qui nous ont précédées n’ont pas construit l’Europe pour entendre aujourd’hui que l’on doit rayer de la carte Israël. Il y a des valeurs, il y a une identité et il y a des choses qui sont inacceptables. »
Richard Prasquier a salué la fermeté de la France qui la place en tête de la lutte contre les velléités agressives iraniennes.
Jean-David Levitte a considéré qu’il fallait encourager le président palestinien, Mahmoud Abbas, et a rappelé les propos de Nicolas Sarkozy devant les diplomates français : « Chacun connaît mon amitié pour Israël ». Mais il s’est prononcé pour « un gel précis et complet de la colonisation. Les vrais amis d’Israël doivent lui dire la vérité. La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de paix avec la poursuite de la colonisation. Alors cela peut plaire ou ne pas plaire, mais quand on est un ami, on est un ami exigeant et un ami franc. Israël n’est pas seul. Nous n’accepterons pas que sa sécurité soit mise en cause, mais nous avons aussi le droit de dire que c’est une erreur de penser qu’on peut continuer un processus de colonisation et espérer la paix. Et là aussi, tout ceci doit être fait sans ambiguïté. ».
Richard Prasquier a fait part de l’analyse du CRIF sur le processus de paix estimant qu’il fallait des gestes de part et d’autre. Le CRIF a également rencontré Philippe Errera, le directeur de cabinet de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, et Fabrice Mauries, nommé lundi dernier à la place de Christophe Bigot, pour suivre les dossiers d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient et de la Méditerranée. Les responsables du Quai d’Orsay ont indiqué leur soutien au plan Mitchell, qui prévoit des gestes réciproques de confiance, tout en mesurant les difficultés actuelles.
Le CRIF a enfin évoqué la réapparition d’actes antisémites dans plusieurs pays d’Europe sous différentes formes et qui ne peuvent être qu’inquiétantes.
Photo (Jean-David Levitte) : D.R.