Le CRIF en action
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Publié le 10 Novembre 2010

Le parti socialiste contre le Boycott

« J'ai toujours combattu avec la plus grande détermination les tentatives faites par certains de vouloir importer le conflit du Proche-Orient dans notre ville », a déclaré Martine Aubry devant 200 personnes, lors d'un repas organisé par le CRIF à Lille, le 8 novembre 2010.




« Je pense que ceux qui prônent le boycott se trompent de combat : au lieu de porter la paix, ils portent l'intolérance, ils portent la haine. Et quand on veut un chemin de paix, on ne commence pas par porter cela. » Si « deux, trois » élus socialistes soutiennent ce boycott, « nous discutons avec ces camarades pour essayer de leur faire comprendre que ce n'est pas pour nous l'élément qui va conduire à ce que nous recherchons ensemble », a rajouté la maire de Lille, rapporte Nord Eclair (9 novembre 2010). Cette rencontre a aussi été l'occasion de revenir sur le jumelage entre la ville de Lille et celle de Safed, créé en 1988 par Pierre Mauroy, qui par ailleurs assistait au dîner du CRIF. Le jumelage sera relancé après qu'il ait été interrompu par le précédent Maire de Safed, a estimé Martine Aubry : « Nous avons signé il y a quelques mois un partenariat qui porte sur la santé, l'emploi des jeunes, la culture, le développement durable et sur des micro-projets. » Un jumelage important pour le délégué régional du CRIF, Charles Sulman, qui a dit espérer encore plus de coopération entre la ville de Lille et celle de Safed. Charles Sulman a également longuement parler de l’Iran, dans son allocution : « La République islamique cherche à obtenir la bombe pour plusieurs raisons. Le régime veut à la fois sécuriser son pouvoir et se préserver des menaces qui pèsent sur lui : celles qui émanent de l’arène internationale et celles de l’intérieur. En se dotant de l’arme nucléaire, le régime serait « sanctuarisé». Les slogans antiaméricains et anti-israéliens, l’idéologie politique et paranoïaque qui accuse les ennemis étrangers, ont contribué à faire en sorte que la République islamique tienne jusqu’à aujourd’hui. L’objectif étant, en jouant sur la fierté nationale, de faire oublier les pressions extérieures sur les violations des droits de l’homme et la corruption de son régime. Que traduit donc la crise actuelle? Si ce n’est une crispation du régime ! Bref, l’Iran sous sa direction actuelle, est un condensé de toutes les oppressions, un point de départ pour des opérations terroristes dans le monde entier et un danger pour la paix et la stabilité du monde. Pour Richard Prasquier, le Président du CRIF, l'antisémitisme à la française mute, prenant des racines extrémistes dans le conflit israélo-palestinien : « Cet antisémitisme se fixe chez les jeunes générations, dans certaines zones prioritaires, certains groupes scolaires. Ce terreau développe des stéréotypes qui font partie du patrimoine commun. La vérité, c'est qu'on accorde en France une importance anormale à ce conflit. Ces discours sont repris par des courants bien-pensants, "droits-de-l'hommiste". C'est profondément inquiétant », rapporte la Voix du nord (9 novembre 2010). « Il y a des endroits en France où un Juif court un risque à pratiquer sa religion, où un enfant juif risque d'être malmené dans son établissement scolaire. Le CRIF est là pour dire que cela existe même si ça ne fait pas plaisir ».



Photo : D.R.