La visite a été marquée par une rencontre avec le président Shimon Peres. Celui-ci a exposé sa vision à long terme de la géopolitique mondiale. Il a insisté sur les difficultés de l’avancement du processus de paix israélo-palestinien, du fait de la faiblesse politique des protagonistes. En ce qui concerne Ehoud Olmert, son remplacement à la tête du gouvernement est actuellement considéré comme vraisemblable à court ou moyen terme, les modalités de désignation de son successeur faisant l’objet de diverses hypothèses. Shimon Peres a insisté sur l’importance du renforcement économique sans lequel la paix n’est pas envisageable. Il a repris son projet de création d’une zone de développement dans la vallée de l’Arava, zone susceptible de créer des partenariats et de générer jusqu’à un million d’emplois. Ce projet sera peut-être mis spectaculairement en relief au cours de la visite du président Sarkozy en Israël. La proximité des élections présidentielles américaines, qui rend peu vraisemblable une initiative des USA avant le deuxième trimestre 2009, ainsi que la prochaine présidence européenne française sont des éléments qui permettent de penser que l’Europe sera de plus en plus impliquée dans les affaires de la région. Le président Peres a aussi insisté sur le rôle que jouait l’émotion dans le conflit du Proche Orient : sans la visite du président Sadate en Israël, les accords de Camp David et le retrait du Sinai n’auraient pas été envisageables....Il a souhaité, aussi improbable que cela puisse paraître, qu’une visite du président syrien Bechir el Assad à la Knesset vienne un jour débloquer les relations avec la Syrie.....
Puis la délégation a rencontré le maire de Jérusalem, Ouri Loupolianski. Bertrand Delanoë a inauguré une fontaine, construite en France avec l’aide de la Mairie de Paris, installée sur la « Place de Paris » dans le centre de Jérusalem.
L’étape suivante était à Haïfa où le Maire de Paris a inauguré une place au nom de la France : le maire, Yona Yahav, bien connu du CRIF depuis son remarquable travail pendant la dernière guerre du Liban.(il a été aussi l’hôte du dernier dîner du CRIF) a accueilli avec une chaleur particulière Edmonde Charles Roux, ancienne présidente de l’Académie Goncourt et veuve de Gaston Defferre, maire de Marseille, très grand ami d’Israël. Le beau centre culturel français de Haïfa porte le nom de Gaston Defferre et sa bibliothèque portera désormais le nom de Mme Charles Roux.
Au cours de ses nombreuses et brillantes interventions, Bertrand Delanoë a fait part avec émotion de sa très profonde et ancienne amitié pour Israël, un pays qu’il a visité à de nombreuses reprises avant même d’avoir été maire, ainsi que de son rejet absolu de tout totalitarisme ; il a également insisté sur la nécessité pour les Palestiniens de bénéficier d’un Etat viable dont la prospérité serait une garantie pour la paix, en signalant à ses interlocuteurs que la Mairie de Paris organiserait en leur faveur une prochaine manifestation.
Le séjour du maire de Paris devait s’achever aujourd’hui par la visite du Technion et de la Mairie de Tel Aviv.