Le CRIF en action
|
Publié le 5 Février 2010

Présence record de la presse au dîner du CRIF

Plus d’une centaine de représentants de la presse écrite locale, nationale et internationale, était présente au 25ème dîner du CRIF, et a largement rendu compte de son déroulement.




« Un dîner du CRIF sous haute actualité », titre TF1.fr, qui évoque les « dossiers chauds » abordés lors de cette soirée : « En plein débat sur la burqa, François Fillon a dénoncé ceux « qui cachent derrière le paravent d'une soi disant liberté un militantisme extrémiste ». « Que serait la liberté sans la fraternité, que serait l'égalité sans la liberté, et quelle égalité sans la laïcité? (...) Nous devons défendre ces valeurs contre ceux qui cachent derrière le paravent d'une soi disant liberté un militantisme extrémiste », a déclaré le Premier ministre. « Le communautarisme refuse l'égalité et se moque de la fraternité. A nous de défendre cette France à laquelle nous croyons », a-t-il ajouté… Autre dossier chaud du moment, celui du dernier dérapage verbal de Georges Frêche… (Laurent Fabius) a répondu lors du dîner du CRIF. « Le socialisme, c'est d'abord une morale », a-t-il déclaré, invoquant la mémoire de Jean Jaurès. « On ne peut pas accepter les mots, les actes antisémites ou xénophobes », a-t-il souligné. »



Le Figaro a noté la présence de « l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi parmi les dignitaires religieux. Partisan déclaré du dialogue judéo-musulman et de l'interdiction de la burqa, ce symbole de l'«islam républicain» n'a pas hésité à répondre à l'invitation de Richard Prasquier, le président du CRIF. Sans craindre d'être à nouveau agressé, lui qui est en permanence menacé ? «Ça ne peut pas vraiment être pire, soupire-t-il. Et puis, c'est un échange de bons procédés. J'ai invité Prasquier à la mosquée, il m'invite au CRIF.» Le quotidien remarque aussi une « autre nouveauté, la présence de Martine Aubry. La première secrétaire du PS a assuré à sa façon la continuité avec son prédécesseur François Hollande, qui était en général présent. Contrairement à lui, elle n'a pas frayé avec la foule, où gouvernement et majorité étaient représentés en force. Flanquée d'Harlem Désir et de Benoît Hamon, elle a écouté l'intervention de Prasquier debout à l'entrée de la salle, puis a tourné les talons dès que François Fillon est monté à la tribune. Mais elle n'a pas quitté tout de suite le pavillon d'Armenonville : elle s'est attardée près de la sortie avec Hélène Mandroux, tête de la liste PS en Languedoc-Roussillon, le temps que les caméras la filment à côté de l'intrépide maire de Montpellier, qui ose braver Georges Frêche dans son fief. Comme on leur demandait s'il fallait voir un lien entre leur présence et la proximité des régionales, les deux femmes ont démenti avec vigueur. «Je viens tous les ans», a affirmé Mandroux. «Il ne faut pas mélanger les choses», a renchéri Martine Aubry. »



L’agence France Presse s’est intéressée à l’arrivée du président de la République au dîner : « Au milieu d'un bain de foule où chacun tentait de l'approcher, Nicolas Sarkozy a particulièrement salué le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, ainsi que Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, représentant à la soirée Mgr André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. Avant de partir, il a échangé quelques mots avec le cinéaste Claude Lanzmann. »



Le Monde reprend les points essentiels de l’allocution du président du CRIF, insistant sur « les trois mots très forts pour les Juifs de France» qui ont constitué la thématique de Richard Prasquier, « Liberté, Egalité, Fraternité ». « Il a évoqué la fraternité avec les sinistrés d'Haïti, la liberté et les libertés au sein des démocraties, l'égalité des droits des individus et des nations, rappelant l'histoire des Juifs dans la société française et ses épisodes douloureux, comme « les quelques années où l'Etat s'est déshonoré » faisant allusion au régime de Vichy. Tout en saluant la liberté d'expression, il a regretté que l'internet fût « un multiplicateur du racisme et de l'antisémitisme » et souhaité que « la politique pénale s'étende au racisme ordinaire sur internet en faisant connaître les condamnations, en améliorant la surveillance »… Parlant ensuite d'égalité, il a estimé qu'il n'y avait « pas de discriminations à l'encontre des Juifs de France, ni dans l'emploi, ni dans l'accès aux biens et services ». Mais il a regretté que pût être mise en cause l'identité de personnes nées en France de parents naturalisés ou apatrides, qui doivent « prouver par leurs propres moyens que l'administration ne s'est pas trompée en conférant la nationalité française à leur parent » ».



Europea Jewish Press reprend le discours de François Fillon, insistant particulièrement sur la volonté du Premier ministre de faire de la France un Etat « à la pointe de la dimension nouvelle de la lutte contre l'antisémitisme ». « Chaque fois que l’antisémitisme progresse, c’est la République qui recule », a-t-il dit... Répondant à l’inquiétude du président du CRIF, le chef du gouvernement a affirmé qu'il « accorderait une attention très sévère au développement du racisme sur Internet », rappelant la mise en oeuvre de nouvelles mesures déjà actées.



Soulignant que la France est « fière de compter parmi les pays amis d’Israël », François Fillon a également dénoncé le « scandaleux mouvement de boycott de produits cacher ou israéliens ». «Je m'étonne du silence, voire de la connivence de certains responsables politiques vis-à-vis de ces démarches révoltantes», a-t-il ajouté, rapporte le Figaro. Il n'a pas cité de noms, mais c'était inutile : Richard Prasquier a fait savoir que le parti de Cécile Duflot et le PCF n'avaient pas été conviés cette année au dîner du CRIF pour cette raison.



Associated Press revient sur l’adresse faite par le Premier ministre « à toute la communauté juive de France un message d'amitié et de solidarité suite à profanation des tombes du cimetière de Cronenbourg ». « Au delà de la communauté juive, c'est notre nation toute entière qui se sent blessée, humiliée, atteinte au plus profond d'elle-même », a souligné François Fillon. « Je ferai tout pour que les responsables de ces actes soient retrouvés et soient sévèrement condamnés », a-t-il affirmé, largement applaudi. »



Le Parisien - Aujourd’hui en France s’est intéressé à l’annonce, faite par le Premier ministre, « que la France allait demander à l'ONU « l'adoption d'une nouvelle résolution » contre l'Iran « comprenant des sanctions fortes ». « Alors que nous n'avons pas ménagé nos efforts (...), le régime iranien n'a pas voulu saisir nos offres de dialogue. Il a au contraire poursuivi sa fuite en avant. Le moment est donc venu d'agir », a affirmé François Fillon. « Nous allons rechercher aux Nations Unies l'adoption d'une nouvelle résolution comprenant des sanctions fortes, et l'Union européenne devra également prendre ses responsabilités », a-t-il ajouté. Selon lui, « il n'est pas trop tard pour empêcher par la voie politique l'Iran d'acquérir une capacité nucléaire militaire. Mais le temps presse », a-t-il également affirmé.



L’agence Reuters, enfin, reprise par lexpress.fr, revient sur l’évocation qu’a faite le Premier ministre du processus de paix israélo-palestinien, qui « ne pourra se construire sans compromis des deux côtés ». « Le compromis n'est pas la compromission : il demande du courage », a affirmé François Fillon, qui a cité, au nombre des « signaux positifs, la pleine mobilisation des Etats-Unis pour la relance du processus de paix, le moratoire des colonisations et la présence confirmée de Mahmoud Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne. « Ces éléments ne sont pas suffisants, mais ils doivent pouvoir contribuer à la reprise urgente des négociations », a-t-il estimé. François Fillon, qui se rendra dans quinze jours en Syrie et en Jordanie, a déclaré qu'il ferait valoir au cours de ces visites la « totale détermination » de la France « à ramener les parties autour de la table des négociations. »



Dans le Monde, Henri Hajdenberg considère que « la frange non-pratiquante, de la communauté, les élites culturelles juives ne sont pas présentes dans les associations que chapeaute le CRIF ». Interrogé par Stéphanie Le Bars à propos de « l’ostracisme » de la communauté juive, Henri Hajdenberg déclare : « C’est regrettable. Avec ce repas, on avait réussi à réunir de manière exceptionnelle, autour de la même table, des gens aux avis divergents sur Israël », faisant allusion à la non-invitation du PCF et des verts.



Photo : © 2009 Alain Azria