A l'appel de Roger Madec, sénateur, de Richard Prasquier, président du CRIF, du chanteur de rap et auteur du livre "Qu'Allah bénisse la France", Abd Al Malik, de Bakary Sakho, président de l'association "Braves garçons d'Afrique" et de Raphaël Haddad, président de l'Union des Etudiants Juifs de France, les riverains des Buttes Chaumont qui jouxtent la Mairie, furent nombreux à rejoindre le rassemblement imprévu.
Roger Madec a rappelé la vocation historique d'accueil de cet arrondissement. Des Juifs d'Europe centrale venaient y vivre. Les relations entre les originaires de tous les pays y ont toujours été de bonne qualité. Celles qui prévalent aujourd'hui entre adultes de différentes origines ne sont pas en cause. Ce sont surtout les tensions entre jeunes qui posent aujourd'hui un véritable problème de cohabitation entre communautés.
Dans son intervention, Richard Prasquier a rappelé la gravité des faits. "Un adolescent avait été agressé de manière barbare par 5, 10 ou 15 jeunes et qu'il a failli en mourir. Il faut s'interroger sur l'état de notre société dans laquelle des groupes considèrent comme une action valorisante de participer à une agression d'une telle violence contre un jeune isolé."
Certes, le nombre d'actes antisémites a officiellement baissé et le président du CRIF a rendu hommage à tous les acteurs qui ont contribué à cette baisse globale, le ministère de l'Intérieur, la police, la justice, les maires, etc. Mais ces actes demeurent trop nombreux et surtout d'une telle violence que l'on ne peut s'en satisfaire.
"Dans le cas de Rudy, le caractère antisémite est indéniable comme dans le cas d'une récente affaire d'une école dans le 20ème arrondissement. Nous ne pouvons pas rester sans réagir face à l'existence chez certains jeunes juifs en âge scolaire d'un sentiment d'insécurité qui les oblige à éviter de passer par certaines rues, de peur d'être agressés" a souligné le président du CRIF.
Richard Prasquier a appelé à la mise en place d'un programme de formation à la tolérance et à la connaissance de l'autre. Il faut, a-t-il ajouté, que l'autorité soit strictement établie et qu'on ne laisse pas s'installer un lieu où s'exercerait la loi des bandes.
Raphaël Haddad, président de l'UEJF a exposé le projet Coexist, d'éducation à la tolérance. Il s'est exprimé en sa qualité "d'enfant du quartier" et a appelé au "vivre ensemble". Abd al Malik a quant à lui fait le récit de sa participation au voyage judéo arabe à Auschwitz avec le père Emile Shoufani, un bel exemple de fraternité !