Etaient aussi présents d'anciens déportés et résistants comme Denise Toros-Marter et Sidney Chouraqui, co-présidents de l'Association du Wagon-Souvenir, ainsi que des enfants de l'école primaire Auguste Boyer avec lesquels Elie Wiesel a longuement échangé (voir photo).
A la fin de la visite de la Tuilerie, ou s'entassèrent plus de 3500 êtres humains dans des conditions déplorables, Elie Wiesel, ému, a déclaré : « C'est un lieu de mémoire, et j'ai passé ma vie à célébrer la mémoire. Mais un musée ne suffit pas, il faut un lieu de transmission…. Et il y a urgence. (…) Je ferai tout pour aider les promoteurs du projet. » Il ajoute : « Il faut que chacun qui entre sorte changé, en tout cas sensibilisé, et bien sûr, je ferai mon possible pour aider. Il y a des ressources à mobiliser, des énergies à solliciter. Je suis convaincu que ce sera un lieu important, très important pour les siècles à venir. »
Alain Chouraqui exprime lui aussi son émotion : " Votre présence ici symbolise trois dimensions de notre projet. Votre prix Nobel de la Paix rappelle d’abord que l'histoire particulière qui s'est déroulée ici a une portée universelle. Votre engagement vers les jeunes rappelle aussi l'importance de la transmission, objet central de notre projet. Enfin, votre histoire personnelle illustre le lien physique entre Auschwitz et ce lieu de travail ordinaire, point de départ des déportés des Milles vers Auschwitz. Or, il est essentiel de montrer que c'est dans des lieux ordinaires tels que celui-ci, au bout d’une grand’rue ordinaire d'un village ordinaire qu'a pu commencer l'extra-ordinaire. "
En réponse à ces mots, Elie Wiesel a réaffirmé son soutien au projet, promettant aussi son retour sur ce site : « Ce que vous faites ici est un acte pur. Je serai votre partenaire. Continuez ! » .
La médaille et le diplôme de Citoyen d'Honneur de la Ville d'Aix-en-Provence ont été remis à Elie Wiesel par Gérard Bramoullé qui lui a exprimé combien " il est extraordinaire que vous soyez dans ce lieu si important pour la transmission."
Elie Wiesel a répondu : " Quand la mémoire vous appelle, on ne peut la refuser. Quand le danger guette, les humains doivent se rapprocher et se dire frères et soeurs. Moi qui aime la culture française, cela me fait du mal de penser que ce sont des Français qui ont fait cela. La France doit restituer son honneur à ce lieu."
Michel Vauzelle lui a remis une feuille d'olivier, symbole de paix, et a déclaré que " Cette visite est extrêmement importante. Elle nous met devant notre responsabilité de rappeler qu'ici, la police française, en zone libre, a envoyé des enfants et des adultes juifs à la mort. Ce devoir, la Région, le Département, Aix et sa communauté d'agglomération, la fondation Mémoire pour la Shoah sont prêts à l'accomplir. Mais on attend toujours la position du gouvernement. Je vais saisir le Préfet, pour qui j'ai la plus grande estime, sur ce dossier."
Jean-Noël Guérini, lors du déjeuner organisé au Conseil Général en l'honneur d'Elie Wiesel avant cette visite, avait rappelé "Il est grand temps que ce projet voie le jour. Il est grand temps que l'Etat prenne enfin une décision et assume ses responsabilités (…). Le Conseil Général continuera d’être le principal financeur du projet".
Ce ferme soutien d’Elie Wiesel au projet de mémoire et d’éducation sur le Camp des Milles a été largement repris en Une des deux quotidiens régionaux et lors de deux interviews télévisées sur France 3.