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Une foule assez nombreuse s'est massée dimanche 13 janvier 2013 dans les salons Cap 15 près de la Tour Eiffel, point de ralliement le même jour de la manifestation nationale contre le « mariage pour tous ». De 9 heures à 19 heures, ce colloque du CRIF, le troisième du genre, a réuni une kyrielle d'intervenants prestigieux autour d'un sujet des plus sérieux et des plus préoccupants : « Combattre la menace antisémite ».
« L'année 2012 a révélé une inquiétante tendance qui s'étend à une très grande partie de l'Europe », soulignait le président du CRIF Richard Prasquier qui est longuement revenu sur « l'épouvantable tuerie de Toulouse » perpétrée en mars 2012. Parmi les orateurs, il y avait, et cette liste est loin d'être exhaustive, le grand rabbin de France Gilles Bernheim, le philosophe Alain Finkielkraut, l’ancienne secrétaire d'État chargée de l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, l'historien Marek Halter, le politologue Denis Charbit, les journalistes Laurent Joffrin (Le Nouvel Observateur) et Yves Thréard (Le Figaro) ou encore l'humoriste Michel Boujenah. Équipées d'écrans géants sur lesquels on pouvait voir défiler en permanence des SMS du public, deux immenses salles ont été le théâtre d'une dizaine de tables rondes (menaces terroristes, laïcité, haine sur Internet, islam, image d'Israël dans les médias) introduites à chaque fois par un micro-trottoir vidéo.
« Je suis ici depuis ce matin, car les sujets sont intéressants et d'actualité. Ces débats sont souvent passionnants et parfois houleux », glisse, dans un par- fait français, Eilenn, une Américaine de confession juive qui habite depuis peu à Paris. La séance plénière (« La France face à l'antisémitisme : du constat au combat ») a constitué l'un des moments phares de cette journée.
« Des débats passionnants et parfois houleux »
Pendant plus d'une heure, Gilles Bernheim et Alain Finkielkraut ont tenu en haleine l'assistance. « Nous sommes victimes de l'antisémitisme. Ce sujet devrait alors être traité par des intervenants non-juifs devant un public non-juif » faisait judicieusement remarquer le Grand Rabbin de France, vivement applaudi. Sur la question du droit de critiquer l'État hébreu, Alain Finkielkraut indiquait clairement sa différence avec son vis-à-vis. « Ma conviction est de vouloir parler d'Israël en toute liberté pour participer activement au débat public ». « Si j'ai des choses à dire, je les écris directement au Premier ministre israélien », répliquait, durant un intense échange, Gilles Bernheim.