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Les comptes 2013 présentés par Francis Kalifat ont été adoptés à l’unanimité. Roger Benarrosh, Président de la commission mandat a présenté le dossier d’augmentation des mandats adopté à l’unanimité.
Dans la présentation de son rapport moral, le Président a évoqué un malaise éprouvé par la communauté juive de France qui s’aggrave, attesté par l’augmentation sans précédent du nombre des actes de plus de 50 % au premier semestre 2014. Il a expliqué comment le CRIF a déployé une énergie considérable pour y répondre parfois dans l’urgence mais toujours avec le souci constant de l’efficacité et de la pertinence des choix stratégiques.
Plusieurs principes ont guidé l’action du CRIF :
Interpeller inlassablement les pouvoirs publics pour qu’ils prennent des mesures fortes comme celle qui a abouti à l’interdiction des spectacles de Dieudonné.
Convaincre que la lutte contre l’antisémitisme n’est pas que l’affaire des juifs et rallier le plus de soutiens possibles à notre combat
Sensibiliser les médias notamment aux nouvelles formes d’antisémitisme dont l’anti sionisme
Faire prendre conscience d’un risque majeur de banalisation de l’antisémitisme dans les cour de création et sur Internet
Faire pression sur les principaux acteurs d’Internet, les opérateurs télécommunications, les principaux réseaux sociaux pour qu’ils empêchent la propagation de contenus racistes et antisémites.
L’ouverture politique du CRIF que Roger Cukierman a voulu ardemment pendant sa campagne a participé aussi de l’action menée pour faire reculer l’antisémitisme. Elle est indispensable au renforcement de la crédibilité et donc de l’efficacité du CRIF.
Elle a consisté à rétablir le dialogue avec les écologistes et le parti communiste par exemple.
Elle a aussi consisté à associer d’autres sensibilités à notre réflexion sur les raisons profondes de la résurgence de l’antisémitisme et pour mieux comprendre la nature des périls internationaux auxquels nous sommes confrontés, par la création d’un Think Tank.
Par la relance et la mise en place d’un programme actif de conférences organisées par les amis du CRIF.
Au terme de cette année d’exercice, Le président a montré comment le CRIF a élargi son cercle de relations et sa communauté de pensée et d’action.
Les projets pour les mois qui viennent :
Notre priorité est de professionnaliser et intensifier les actions que le CRIF va mener sur les réseaux sociaux.
Etre pro actif
Avec la mise en œuvre d’une veille quotidienne des réseaux sociaux.
La conception et la diffusion de messages en réponse aux vidéos, tweets, posts, photos à caractère antisémites.
La conception de contenus vidéo et de campagnes de nature à contrebalancer les vidéos de Dieudonné, Soral, Joe le Corbeau et autres.
Des actions sur le terrain juridique
Le CRIF va poursuivre le travail mené avec les principaux réseaux sociaux pour qu’ils filtrent et dénoncent les contenus à caractère antisémites.
L’absence de cadre juridique précis nous est défavorable. Nous allons tenter d’en obtenir un.
Des actions sur le terrain éducatif
Le CRIF a un dialogue assez constructif avec l’éducation nationale en vue notamment des les aider à promouvoir une pratique d’Internet responsable chez les enfants avec des outils et des contenus qui les incitent à terme à rejeter ce qui peut parfois les attirer par curiosité.
Des actions sur le terrain politique
Le CRIF va lancer dès le mois de septembre une offensive majeure auprès des élus pour qu’ils connaissent mieux les préoccupations qui nous animent en les associant davantage à nos travaux et à nos initiatives.
Des actions en région
Le CRIF souhaite mobiliser les CRIF régionaux et départementaux dans un plan de développement de ses relations avec les élus locaux qu’il est indispensable de mieux appréhender à l’aube d’une grande réforme territoriale qui verra se renforcer les pouvoirs de grandes régions.
Luc Ferry et Dominique Reynié invités par l’Assemblée Générale à débattre sur l’antisémitisme.
Dans la prolongation du rapport moral et financier de l’année 2013, Luc Ferry, ancien Ministre de l’éducation, professeur de philosophie et Dominique Reynié, professeur de sciences politique et directeur général de Fondapol se sont attachés à analyser les raisons profondes de la résurgence de l’antisémitisme ces dernières années, en les resituant dans le contexte politique de crise que connait la France et le reste de l’Europe.
Pour Dominique Reynié, la question de l’antisémitisme n’est pas le seul problème des juifs, il concerne les citoyens dans leur ensemble. Révélateur des maux profonds auxquels sont confrontés nos concitoyens, il a mis en avant la façon dont le populisme, avec son cortège de peurs, d’ultranationalismes et de replis sur soi s’est renforcé ces dernières années. Depuis la chute du communisme, le seul modèle existant est celui du capitalisme et le la globalisation, et sur un plan politique, celui de partis dits de gouvernement désormais discrédités. Dans ce contexte, le populisme est devenu l’alternative démocratique que les gens recherchent, mais il contient les germes d’un antisémitisme politique.
Luc Ferry s’est attaché a démontrer que l’antisémitisme a toujours été le fait de pays cultivés, démocratiques avec des élites rayonnantes et qu’il était donc nécessaire de ne pas en sous-estimer sa dangerosité dans nos démocraties modernes. Ancien Ministre de l’éducation, il a établit un bilan très critique des cours d’instruction civique et de morale dispensés à l’école, considérant qu’ils ne répondaient pas à l’urgence de la situation.