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Publié le 13 Janvier 2014

Discours de Roger Cukierman lors de la Cérémonie à la mémoire de David Messas

7 janvier 2014, Mairie de Paris

 

Monsieur le Maire, Cher Bertrand,

 

Merci de nous accueillir dans ce lieu si chargé d’histoire où l’immense Napoléon avait décidé de mettre de l’ordre dans les affaires rabbiniques. Quelle ambition ! Quelle audace ! Comme Napoléon,  mais avec plus de modestie, la personnalité du Grand Rabbin Messas était multiple et présentait une variété de facettes et de talents.  J’ai connu David Messas il y a bien longtemps alors qu’il était le  directeur de la Maison des Étudiants de la Rue Patin présidée alors par Alain de Rothschild, le cousin d’Edmond de Rothschild auprès duquel je débutais ma carrière bancaire et  professionnelle. Ce sont des centaines, sans doute des milliers d’étudiants, que David Messas a aidés à entrer dans la vraie vie et qui sont devenus, grâce à lui, des Juifs, des adultes responsables,  et des êtres humains accomplis. 

Puis il fut le directeur de l’École Maïmonide où il a contribué non seulement à l’éducation de mes propres enfants, et de milliers d’autres, mais il a fait de cette école juive un modèle de réussite.

 

Cette école est depuis  remarquablement gérée et remplit parfaitement son rôle éducatif avec des résultats scolaires enviés de tous.

 

Mais c’est en tant que Grand Rabbin qu’il a acquis une réputation exceptionnelle d’abord à Genève puis en tant que Grand Rabbin de Paris alors que j’étais moi-même Président du CRIF.

 

 Bien sûr, nous n’étions pas d’accord sur tous les sujets, et nous avions des débats passionnants, mais nous partagions l’essentiel, c’est-à-dire l’amour du peuple juif et l’amour  de l’État d’Israël.

 

J’avoue que j’ai toujours eu un faible pour l’homme. Tout d’abord, il était beau, comme son père, ancien grand rabbin du Maroc, puis de Jérusalem, qui ressemblait à Herzl.

 

Ensuite il était paraît-il un grand talmudiste. (Sur ce point j’avoue m’appuyer sur l’avis de Joe Berdugo, n’ayant pas moi-même la réputation d’être  un grand expert religieux).

 

Je suis très impressionné et admiratif de cette saga familiale de grands érudits qui de siècle en siècle, et de père en fils,  continuent d’enrichir de leur savoir, de leurs questions, de leurs réponses,  et de leur talent le judaïsme.

 

Mais pour moi il était surtout un être humain qui suscitait une amitié sincère et profonde. Il dégageait une aura de sympathie et de chaleur humaine. À tel point que ce lien d’amitié s’est étendu à tous les étages de nos deux familles.

 

En effet je constate que sa merveilleuse femme Dolly, née Berdugo, autre famille célèbre au Maroc, parle, me semble-t-il, tous les jours, sauf shabbat, évidemment, et depuis des années, à ma non moins merveilleuse femme Shoshana.

 

De même, mes quatre enfants sont en lien permanent avec les trois enfants Messas : Nathalie, Ariel et Manu … Enfin mon petit fils Jonathan est intime avec Nessim, le fils de Nathalie, et petit fils de David Messas. Et il n’y a pas de raison que cela s’arrête là.

 

Alors oui je suis très fier que David Messas m’ait accordé son amitié. Et c’est peu dire qu’il nous manque ! Mais son esprit est parmi nous et son souvenir nous est précieux ! Et merci à vous Monsieur le Maire et à tous ceux qui, avec vous, entretiennent ce souvenir ! 

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