Le CRIF en action
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Publié le 27 Mai 2013

Lucien Finel, «rad soc » façon IIIe République et surtout républicain

« Lucien Finel qui fut un grand résistant, un homme politique parisien, un Président de l'Union Libérale Israélite (Copernic) et un membre d'honneur du Comité Directeur du CRIF vient de mourir.

 

Ceux qui ont connu Lucien Finel admiraient la force de son engagement pour la France et pour les Juifs, ainsi que sa lucidité d'analyse, intacte jusqu'aux derniers moments. Son attachement au CRIF, dont il était membre d'honneur du Comité Directeur était total. Ceux qui connaissaient un peu l'histoire de sa vie savaient qu’au cours de la Résistance il s'était conduit en héros.

 

Je me souviens, il y a deux ans l'avoir vu piloter avec maestria la réaction de l'ULIF et des avocats lorsque nous avons appris qu'un suspect de l'attentat de Copernic avait été arrêté à Montréal.

 

Le terme yiddish de Mensh devient un peu un cliché. Mais Lucien Finel était un Mensh de la plus exigeante catégorie.

 

Ses obsèques auront lieu au cimetière Montparnasse, mardi 28 mai 2013 à 15 heures. »

 

Richard Prasquier

Après un combat courageux, mais inégal, contre la maladie, Lucien Finel est décédé vendredi. Tout au long de sa vie, il aura mené de multiples batailles remportées avec succès. D’abord dans la résistance contre l’occupant, puis dans sa carrière professionnelle et enfin, ce qui lui tenait le plus à cœur, en politique.

 

Élu conseiller de Paris en 1971, il devient adjoint de Jacques Chirac à la Mairie de Paris et Maire du IVe arrondissement.  C’est dans cette même Marie que son père fut arrêté par la police française le 14 mai 1941 avant de partir pour les camps de la mort. Drôle de destin.

 

Maquisard FTP, militant communiste, journaliste, directeur commercial à 23 ans, patron d'une PME, élu parisien, maire du IVe, «Lulu», comme l’appelaient ses collègues de gauche, a marché d'un bon pas.

 

Son cursus politique transcende les clivages. Il rompt avec le PC au début des années 50, ne supportant plus le «stalinisme forcené». Il devient membre du club des Jacobins avec Hernu, de la Convention des institutions républicaines, avant de finir chez les républicains indépendants et à l'UDF, via des amitiés locales du IVe arrondissement. Et pourtant, Lucien Finel, refuse l’étiquette d’homme de droite. Il se joue des étiquettes et ne s’en reconnaît qu’une, «rad soc » façon IIIe République et surtout Républicain, comme ce père qui s'engagea dans la légion en 1939 pour combattre l'Allemagne hitlérienne.

 

Parallèlement à son engagement politique, Lucien Finel est très impliqué dans la vie associative et communautaire. Il est, notamment, président de l’Union libérale israélite de France (ULIF) pendant 12 ans – il échappe miraculeusement à l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic - il crée le «Pletzl», une association regroupant des juifs originaires d'Europe centrale ayant vécu dans ce qui est aujourd’hui le Marais.

 

Il fonde aussi avec Claude-Gérard Marcus Judaïsme & Liberté et siège pendant de longues années au CRIF.

 

Il y a encore quelques jours encore, il suivait avec intérêt la campagne pour l’élection du nouveau président de Conseil représentatif et se tenait informé sur la vie politique et associative.

 

Bruno Finel