Le CRIF en action
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Publié le 15 Janvier 2013

Philippe Karsenty à la Convention du CRIF: «Le président du CRIF me soutient, très courageusement même...»

 

En guise de résumé, Philippe Karsenty a adressé à la newsletter du CRIF une interview qu’il a accordée (il y a deux ans) à la revue Médias et que nous reproduisons ci-dessous.

 

La polémique dure depuis des années. Entre France 2 et son correspondant, Charles Enderlin, d’un côté, et Philippe Karsenty de l’autre, on ne se parle pas. On se traîne en justice. Chacun a sa version de ce qui est advenu du petit Mohammed al-Dura, le 30 septembre 2000, à Gaza. Déjà, à trois reprises, Médias a donné la parole à la chaîne publique française. Voici les arguments de la partie adverse.

Dans un procès, on peut demander des réparations, le remboursement de ses frais d’avocat. Je ne le ferai pas

 

À 44 ans, Philippe Karsenty, fondateur de Media-Ratings, qu’il présente comme une « agence de notation des médias », consacre la quasi-totalité de son temps à dénoncer le reportage de France 2 sur la mort de Mohammed al-Dura. Au point de se voir reprocher une campagne « obstinée et haineuse » dans une pétition de soutien à Charles Enderlin signée par plusieurs centaines de journalistes. Élu en 2008 conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, sur la liste de Jean-Christophe Fromantin (divers droite), il est nommé maire adjoint, en charge des nouvelles technologies.

 

Au fond, qu’affirmez-vous après des années de polémiques et de procès ?

 

France 2 a diffusé, le 30 septembre 2000, durant son journal télévisé, un faux reportage, une mise en scène pure et simple, tournée par un cameraman palestinien, Talal Abu Rahma, puis montée et commentée par leur correspondant local, Charles Enderlin. Contrairement à ce qui nous est dit et « montré », ni le père ni l’enfant n’ont été tués ou blessés par les tirs de l’armée israélienne. Je ne sais pas ce qui se passe après, une fois que la caméra ne filme plus. Je ne sais pas si l’enfant est encore vivant. Personne ne le sait. Mais à la fin du reportage de France 2, l’enfant lève le coude, tourne la tête vers la caméra, baisse le coude et garde le pied suspendu au-dessus du sol. Si vous trouvez un seul médecin au monde capable de soutenir que cet enfant-là est mort, très bien...

 

« Au lieu de creuser pour vérifier l’authenticité du reportage, Charles Enderlin s’est érigé une muraille d’amis qui le protègent de la critique.  »

 

Le père et l’enfant seraient donc vivants contrairement à ce que suggère le reportage de France 2 ?

 

Du moins, ils sont vivants à la fin du reportage. C’est la seule chose qui m’intéresse, car c’est un faux de la première à la dernière image. Un seul exemple : la première scène où l’on voit un homme recevoir une balle dans la jambe droite. Sur le sol, aucune trace de sang. Et sur sa jambe, non plus ! Miracle : deux secondes après avoir reçu la prétendue balle dans la jambe droite, l’ambulance arrive pour le charger. Et, chose jamais vue dans l’univers du journalisme de télévision du monde entier, cet homme est filmé sous deux angles différents. Comme par hasard. Deux cameramen savaient qu’il allait se prendre une balle dans la jambe. Tout est grotesque. Et au milieu de cette scène, on voit deux autres hommes qui fument tranquillement... tandis que dans un plan plus large, on voit que le père et l’enfant al-Dura attendent tranquillement derrière le baril de tourner leur scène !

 

Pourquoi aurait-on organisé ce que vous décrivez comme une véritable mise en scène ?

 

Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander, je n’en suis pas l’auteur. Je tiens à préciser que, lorsque CNN a reçu les mêmes images, au même moment que Charles Enderlin, la chaîne américaine a refusé de les monter en expliquant : « Nous n’avons pas de garanties d’authenticité. » Il a fallu que France 2 monte le film, fasse son commentaire et l’offre aux télévisions du monde entier pour que CNN et toutes les autres chaînes diffusent alors la version française. Mais, au départ, CNN n’a pas voulu prendre à son compte ces images.

 

Pourquoi France 2 mentirait-elle ainsi ?

 

Ce n’est pas France 2 qui ment, c’est son cameraman. Ensuite, la chaîne s’est entêtée, ne voulant pas reconnaître son manque de professionnalisme.

 

« Lorsque CNN a reçu les mêmes images, elle a refusé de les monter faute de garanties d’authenticité. »

 

Charles Enderlin se serait donc fait manipuler par son cameraman ?

 

Je ne peux pas prouver s’il est complice ou non de la manipulation. Reste que le reportage est faux. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la tête de Charles Enderlin. Un élément néanmoins : je vous ai parlé des dix secondes où l’enfant lève le coude et regarde la caméra. Deux secondes plus tard, le cameraman arrête de filmer puis reprend. À ce moment-là, on ne voit plus personne derrière le baril, ni le père ni l’enfant, et aucune trace de sang... alors que, selon France 2, le père et l’enfant ont reçu pas moins de quinze balles ! Des balles qui leur auraient traversé le corps. Et aucune trace de sang, ni sur les corps des victimes, ni sur leurs vêtements, pas plus que sur le mur. En revanche, on en verra le lendemain, une belle tache rouge vermillon sur le sol...

 

Pourquoi les Palestiniens se seraient-ils prêtés à une telle mise en scène ?

 

Je ne suis pas dans le pourquoi. Je réponds seulement à ce que je peux prouver.

 

L’État d’Israël a reconnu, dans un premier temps, que c’était bien ses soldats qui avaient tiré.

 

C’est vrai. « Oui, c’est nous », ont-ils confié, avant de présenter leurs excuses. Réaction du général qui a finalement témoigné en ma faveur lors de mon procès : « Je vois des images provenant de la télévision publique française. Aucune raison, donc, de mettre en doute la véracité des faits. Ce sont des gens sérieux, comme Charles Enderlin, un citoyen franco-israélien. Je ne le connais pas, mais je n’ai aucune raison de ne pas lui faire confiance. » Ensuite, ils enquêtent et constatent un problème. Deux mois après les faits, ils reviennent sur leurs premières déclarations : « Nous sommes certains que ce n’est pas nous qui avons tiré les balles qui auraient tué le père et l’enfant. » Aujourd’hui, pour eux, tout cela est une affaire ancienne. Je ne suis pas de leur avis : l’enfant Mohammed al-Dura est devenu une icône du monde musulman. Ben Laden l’a utilisé dans des clips de recrutement qui ont précédé les attentats du 11-Septembre. Le journaliste Daniel Pearl a été égorgé pour venger cette mort. On édite des timbres à l’effigie du petit Mohammed dans de nombreux pays...

 

Pourquoi êtes-vous si peu soutenu en Israël ?

 

Charles Enderlin est quelqu’un d’extrêmement puissant en Israël comme en France. Il dispose d’un réseau important et de nombreux soutiens, à l’instar d’un Claude Askolovitch ou d’un Jacques Attali. Mais aujourd’hui, certains officiels israéliens me soutiennent à 100 %, comme Danny Seaman, le directeur du bureau de presse gouvernementale qui dépend du Premier ministre. Il m’a dit : « C’est une mise en scène, on en est sûrs, on a des preuves ! On sait que c’est du bidon ! »

 

Mais pourquoi Charles Enderlin, juif et israélien, s’entêterait-il ainsi à couvrir son cameraman ?

 

Toute cette histoire est une question d’ego. Au lieu d’affronter la réalité et de creuser pour vérifier l’authenticité du reportage, Charles Enderlin s’est érigé une muraille d’amis qui le protègent de la critique. Aujourd’hui, c’est sa carrière, sa réputation qui sont en jeu. Il s’est enfermé dans son petit fortin. Dans cette affaire, il s’est probablement fait avoir par son cameraman. Car il n’était pas sur place...

 

Il vous accuse de l’avoir menacé.

 

Ah bon ? De quoi ? Si on peut trouver un seul propos menaçant de ma part, qu’on le rende public !

 

Vous pensez qu’il est en danger ?

 

Je pense l’être davantage que lui. Charles Enderlin protège la légende de Mohammed al-Dura dans le monde musulman. Aujourd’hui, c’est devant les synagogues qu’il y a le plus de policiers, de cars de flics, de barrières. Non devant les boucheries halal et les mosquées. Charles Enderlin vit en Israël depuis quarante ans. Il est entouré de 95% de Juifs : si ces derniers avaient eu envie de lui faire du mal, ils l’auraient fait depuis neuf ans et demi...

 

Le cameraman n’était pas tout seul au moment des faits. Pourquoi les autres n’ont-ils rien dit ?

 

En effet, d’autres cameramen étaient présents et ont témoigné : pour l’un, l’armée israélienne a tiré des missiles sur le père et l’enfant. Pour un autre, ce sont des missiles anti-tanks qui ont été tirés d’un hélicoptère. Un troisième parle d’un avion... Malheureusement pour leurs propos, ce jour-là, au croisement de Netzarim, ce n’était pas un jour de guerre... mais un simple jour de tournage, « Pallywood » [« PALestinian HolLywood », NDLR ] comme on dit. On est en plein délire.

 

« Au lieu de creuser pour vérifier l’authenticité du reportage, Charles Enderlin s’est érigé une muraille d’amis qui le protègent de la critique. »

 

Vous insinuez qu’on ne peut pas faire confiance à ces cameramen parce qu’ils sont palestiniens ?

 

On ne peut pas faire confiance aux cameramen palestiniens qui ont tourné ce jour-là et témoigné en faveur de Charles Enderlin. C’est certain ! Mais je ne généralise pas. Je ne suis pas un essentialiste.

 

Cette affaire est devenue le combat de votre vie.

 

C’est un peu exagéré. Mais il est vrai que cette histoire prend l’essentiel de mon temps. L’image du petit Mohammed est l’une des plus importantes de notre époque. L’extrémisme islamiste, en guerre contre l’Occident, s’en sert. Elle renvoie aux pires accusations antisémites du Moyen Âge, lorsqu’on accusait les Juifs de tuer les enfants chrétiens. Pour la paix dans le monde, nous devons rétablir la vérité. Pour qu’un jour, Israéliens et Palestiniens puissent se réconcilier, il faudrait d’abord qu’ils arrêtent de penser que les autres tuent leurs enfants pour le plaisir, comme cette image-là le laisse penser. Et puis j’ai été pris au jeu : quand vous gagnez un procès où vous mettez toutes vos tripes, votre énergie... Si vous lisez l’arrêt de la cour d’appel, il est accablant pour France 2 et Charles Enderlin.

 

Vous avez été relaxé au nom de la bonne foi, mais il y a quand même des réserves...

 

Je ne vais pas vous apprendre que dans ce genre de procès en diffamation, on est toujours relaxé sur la bonne foi et jamais sur l’offre de preuve. Regardez Le Canard enchaîné, c’est comme ça qu’ils gagnent la plupart de leurs procès. Mais attention, la bonne foi a un contenu juridique. Ce n’est pas : « Oh ! tu es de bonne foi, je te crois ! » Les juges de la cour d’appel disent vraiment qu’on ne peut pas faire confiance à Charles Enderlin, à son cameraman et à leurs témoins. Et ils disent que tous les éléments de preuve que j’ai apportés (les expertises balistique, biométrique, médico-légale et graphologique) contribuent à accréditer mes propos.

 

Vous n’avez toujours pas répondu à notre question : pourquoi avoir fait de cette affaire le combat d’une vie ?

 

Vous trouvez normal que la télévision soit si puissante qu’aucun intellectuel n’ose l’affronter ? Je ne peux pas l’accepter. J’ai récemment discuté avec Frédéric Mitterrand au téléphone. Je lui ai parlé de l’affaire. Il m’a répondu : « Vous comprenez, c’est difficile, c’est France Télévisions ! » Le ministre de la Culture ! J’ai aussi vu Michel Boyon, le président du CSA, qui m’a glissé : « Oui, c’est une mise en scène, je sais ! Mais que voulez-vous ? Je n’ai jamais été saisi, ni par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ni par les autorités israéliennes. » Qui peut accepter de vivre dans un pays comme la France qui se targue d’être une grande démocratie, mais où la télévision publique a diffusé un faux reportage de caractère historique, et aux conséquences antisémites planétaires, sans que cette télévision reconnaisse sa faute ? Je suis maire adjoint de Neuilly, je suis donc aussi un élu. Je ne peux concevoir de vivre dans un pays où le mensonge est protégé et ne rien faire pour changer cet état de fait intolérable !

 

« Le président du CRIF, Richard Prasquier, me soutient, très courageusement même »

 

Les organisations de la communauté juive ne vous soutiennent pas ?

 

Le président du CRIF, Richard Prasquier, me soutient, très courageusement même. Mais certains en interne n’ont pas son courage... De nombreuses autres organisations, juives ou non juives, me soutiennent.

 

Vous êtes prêt à vous mobiliser encore longtemps ?

 

Je n’ai de limite ni de temps, ni d’argent. C’est un combat pour l’histoire et pour la démocratie.

 

Mais de quoi vivez-vous ?

 

J’ai travaillé dix ans dans la finance. Je viens d’une famille aisée. Je n’ai pas de problèmes matériels. Je vis très simplement. Et puis, l’injustice me transperce le ventre. À un moment donné, il faut faire son devoir…

 

Allez-vous porter plainte contre France 2 pour « faux et usage de faux » comme vous l’avez laissé entendre ?

 

J’examine le dossier avec mes avocats. Nous hésitons à poursuivre pour ce motif ou pour « escroquerie » ou « tentative d’escroquerie ». J’attends l’avis d’experts de plusieurs cabinets.

 

Braquer les projecteurs sur cette affaire, c’est la meilleure façon de ne pas regarder en face les autres meurtres d’enfants par l’armée israélienne ?

 

Parce que vous pensez sérieusement qu’on n’en parle pas ? On en voit tous les soirs à la télévision. Je me demande d’ailleurs ce qu’il faut penser de ces informations qui viennent d’Israël, inondent nos écrans et sont, notamment pour France 2, rapportées par le même cameraman bidonneur, Talal Abu Rahma. Une démocratie n’est pas seulement le droit de vote — sinon l’Iran en serait une ! —, mais aussi un système judiciaire indépendant et des médias libres. Aussi, encore une fois, je m’interroge : si la télévision ment sur un document aussi important, sur quoi d’autre bidonne-t-elle ?

 

Vous avez d’autres projets concernant cette affaire ?

 

J’ai un livre en cours. Deux films sur le sujet sont également en préparation à Hollywood. Pour l’un, le scénario est en cours d’écriture. L’autre sera tiré de mon livre. Je collabore à l’élaboration d’une pièce de théâtre aux États-Unis. Et un documentaire est à l’étude en France. Mais je n’ai pas de plan de carrière. Quand j’ai commencé, je pensais que tout cela allait être bouclé en deux temps trois mouvements. J’ai cru que je rencontrerais le journaliste de France 2 et qu’il me dirait « Excuse-moi, on s’est plantés. » Je me suis trompé. Ce sera peut-être réglé au moment du dixième anniversaire, le 30 septembre 2010... Claude Guéant lui-même m’a dit : « La vérité devra sortir un jour ou l’autre ! »

 

« Je m’interroge : si la télévision ment sur un document aussi important, sur quoi d’autre bidonne-t-elle ? »

 

Qu’en est-il de votre agence, MediasRatings ?

 

Elle ne fait plus rien. C’est une société que j’ai créée en 2004, après l’histoire de France 2. Je suis le seul à avoir mis de l’argent dedans. J’ai conscience que je suis atypique. Les gens disent « Il est fou ! » Je ne suis pas fou, j’ai un idéal. Évidemment, pour ceux qui préfèrent raisonner en termes de carrière, je n’entre pas dans leur système de pensée...

 

Sur votre site, vous expliquez que vous faites valider vos productions audiovisuelles par un conseil consultatif... Qui le compose ?

 

Des personnalités comme Francis Balle ou Michel Bongrand. Mais pour se battre contre France Télévisions, il ne faut rien avoir à vendre, ne plus rien attendre de l’establishment pour faire sa vie... Luc Rosenzweig, par exemple, a écrit sur cette affaire des choses très courageuses. Il s’en fiche, il est retraité. Plus personne ne peut l’atteindre.

 

Vous soutenir peut vous attirer des ennuis ?

 

Demandez donc à Élisabeth Lévy ou à Denis Jeambar…

 

Le pourvoi en cassation, c’est pour quand ?

 

France 2 et Charles Enderlin se sont pourvus en cassation voilà deux ans maintenant. Aucune date d’audience n’a encore été fixée. On se demande pourquoi... Cette cassation n’est qu’une manœuvre de plus de France Télévisions pour retarder le moment où ils devront reconnaître la triste réalité.

 

Si demain France Télévisions admet qu’elle a été trompée par son cameraman, vous arrêtez ?

 

Stop, basta ! Dans un procès, on peut demander des réparations, le remboursement de ses frais d’avocat. Je ne le ferai pas. Pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’une question d’argent, mais de principe, de vérité. Cela peut paraître saugrenu, voire ridicule, mais je suis ainsi.

 

Chronologie :

 

30 septembre 2000. Affrontements à Netzarim, dans la bande de Gaza. Un document filmé par le cameraman Talal Abu Rahma et commenté par Charles Enderlin, grand reporter de France 2, est diffusé par la chaîne française. La vidéo montre la mort d’un enfant palestinien, Mohammed Al-Dura, dans les bras de son père. Les deux personnes se trouvaient au milieu d’échanges de tirs entre Israéliens et Palestiniens.

3 octobre 2000. Après enquête, l’armée israélienne ne dément pas les faits, avouant être « apparemment » à l’origine de la mort de l’enfant. Octobre 2006. Philippe Karsenty, directeur du site Medias-Ratings, est condamné à 1 000 euros d’amende pour « diffamation publique » à l’encontre de France 2.

Mai 2008. La Haute Cour de justice israélienne rejette une demande de retrait de l’accréditation de Charles Enderlin, émanant du cabinet d’avocats Shurat Ha-Din.

21 mai 2008. Philippe Karsenty est relaxé par la cour d’appel de Paris, au titre de « la bonne foi ». Charles Enderlin et France 2 se pourvoient en cassation.

4 mars 2009. La télévision publique allemande ARD diffuse un reportage de 52 minutes qui soutient la thèse de la mise en scène.

12 juillet 2010. Le sénateur français Jean-Pierre Plancade demande au nouveau président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, de « rétablir la vérité » sur l’affaire al-Dura.

 

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